L’histoire prend place au sein de la Station Spatiale Internationale. Tout l’équipage est en effervescence car l’une de leurs capsules envoyées sur Mars revient à bord avec de précieux prélèvements. Parmi les échantillons de la planète rouge, une cellule prend vie devant les yeux émerveillés de tous les cosmonautes : surnommé “Calvin” cet organisme microscopique va progressivement s’accoutumer à l’atmosphère du vaisseau et se mettre à grandir. Contre toute attente la « créature » va développer une intelligence doublée d’une agressivité sans borne et attaquer un à un les scientifiques de la Station…
Le scénario de Life n’a rien d’original car il reprend plus ou moins le fil narratif d’Alien : un être venu de l’espace s’immisce dans un vaisseau terrien et décide d’y exterminer ses hôtes. La mise sous tension de cette sombre aventure demeure cependant superbe car du début à la fin du film le spectateur se sent en permanence menacé. Il faut dire que l’univers clos de l’ISS est assez anxiogène et que la bestiole venue de Mars possède quelque chose de fascinant : semblable à un sympathique céphalopode, elle prend peu à peu la forme d’un animal carnivore pour devenir finalement une horrible bête sanguinaire. Son mode d’attaque avec son corps visqueux et ses mâchoires carnassières est totalement abjecte quant à son système de digestion, il est carrément gore ! Malgré cela le spectateur se cramponne aux tentacules de cet horrible mollusque (en fermant parfois les yeux, avouons-le) afin de savoir jusqu’où son instinct de survie va pouvoir le mener !
Parmi les membres de l’équipage international, se distingue la commandante Miranda North à laquelle Rebecca Ferguson confère un charme et une froideur presque soviétiques. L’on remarque aussi l’acteur japonais Hiroyuki Sanada ainsi que Ryan Reynolds qui semble s’amuser comme un enfant lors de ses envolées cosmiques. C’est cependant le comédien Jake Gyllenhaal qui nous séduit le plus avec une interprétation presque lyrique de son personnage : prêtant ses traits mélancoliques au médecin de l’ISS, Jack Gyllenhaal compose avec beaucoup de sensibilité un être rêveur préférant le ronronnement de l’espace au voisinage des terriens.
Même si la connivence de ces cosmonautes se résume à une camaraderie un peu distante et à des blagues de nerds, l’on partage leurs frayeurs et leurs inquiétudes grâce à la caméra inquisitrice de Daniel Espinosa qui orchestre de magnifiques plans-séquences. Visuellement son film nous offre le silence sourd de 2001 et l’immensité spatiale de Gravity. Porté par de beaux effets spéciaux et une musique aux sonorités angoissantes, le réalisateur suédois parvient à nous garder en apesanteur aux côtés de ses protagonistes.
A l’inverse de tous les classiques de Science-Fiction, Life nous propose une fin originale aux limites de l’horreur… (non, non, on ne spoile pas !). Contrairement à l’idéalisme poétique du réalisateur Denis Villeneuve (Premier Contact), ce film livre une vision assez pessimiste de la vie extraterrestre : en effet, Daniel Espinosa semble ne concevoir les aliens que comme des créatures maléfiques et il nous laisse bien comprendre que, selon lui, tout être venu de l’espace demeure un danger potentiel pour l’humanité. Si vous n’êtes pas d’accord avec cette conviction, libre à vous, mais vous risquez de changer d’avis au bout d’une heure quarante passée aux côtés du petit Calvin : ce bébé alien va littéralement vous prendre aux tripes !
Life : Origine inconnue
Un film de Daniel Espinosa
Avec Jake Gyllenhaal, Ryan Reynolds, Rebecca Ferguson, Ariyon Bakare, Hiroyuki Sanada
USA – 1h44
Sortie nationale: le 19 avril 2017
Conseillé à partir de 12 ans, et encore …