Joan Baez : un récital « olympien »
La reine de la Folk Music est à Paris jusqu’au 17 juin pour sa dernière tournée. Surtout ne la ratez pas : elle fait ses adieux à la scène !
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Du haut de ses 77 printemps, Joan Baez a décidé de parcourir une ultime fois les routes accompagnée de sa voix franche et de ses éternelles convictions. Pour couronner plus de cinquante années de carrière, elle s’est lancée dans une tournée mondiale (The Fare Thee Well Tour) qui fait, bien sûr, escale à Paris. Impossible pour cette grande dame d’éviter la capitale française qu’elle a rencontrée durant sa jeunesse ainsi que la salle mythique de l’Olympia qu’elle connait déjà fort bien.
Le lundi 4 juin, Syma News était présent à la première de ce récital aussi émouvant qu’intimiste. On vous raconte…
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Un Olympia complet pour la Madone de la Folk Music
20h00 – L’Olympia affiche complet (et cela pour les dix dates programmées !). Comment en serait-il autrement ? L’on ne rate pas la Madone des Seventies surtout quand elle tire sa révérence.
20h05 – La voici qui parait. Le cheveu court et argenté, elle est vêtue de noir et porte de sympathiques souliers vernis. Frêle et menue dans son ample chemisier, Joan Baez nous fait songer à une peintre conjuguant à ravir élégance et sobriété. Amusant, lorsque l’on sait que l’artiste a décidé de prendre les pinceaux une fois sa tournée terminée !
Saluant son public dans un français adorablement cabossé, elle ouvre le bal avec des chansons très spirituelles tournées vers Dieu et le Ciel (God is God de Steve Earle ou Farewell Angelina).
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Whistle Down The Wind, son nouvel album
Accompagnée de son fils Gabriel aux percussions, de l’excellente choriste Grace Stumberg et de son fidèle musicien Dirk Powell (guitare, piano, mandoline…), elle enchaîne avec quelques chansons de son nouvel album Whistle down the Wind. Calme et sereine, Joan Baez nous raconte la vengeance d’une jeune fille abusée par un chevalier (Silver Blade), puis nous livre un regard aussi beau que sombre sur le monde d’aujourd’hui (Another World).
Fidèle à ses idées pacifistes, elle prend la défense des migrants (Deportee) et exhorte l’Amérique à interdire le port d’armes pour ne plus tomber dans des fusillades aussi meurtrières que celle des étudiants de Floride ou celle de l’église de Charleston. A ce propos, Joan Baez reprend un texte poignant de Zoé Mulford (The President Sang Amazing Grace) évoquant le service funèbre célébré par Barack Obama en hommage aux paroissiens assassinés.
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Nostalgie quand tu nous tiens…
Après ce très beau moment, la femme amoureuse réapparait et Joan revient sur sa relation houleuse avec Bob Dylan. Tandis qu’It’s all over now baby blue transpose les spectateurs dans une belle rythmique pleine de nostalgie, le tube Diamonds and Dust nous prend littéralement à la gorge : chanson phare des années 70, ce petit bijou de la Folk Music conserve encore aujourd’hui toute son authenticité surtout lorsque Joan Baez actualise le texte avec malice. « Ten years ago, I bought you some cufflinks … » se transforme ainsi en un « Fifty years ago » bien lointain …
Difficile de ne pas être sensible face à de telles pépites ! Joan Baez le sait bien et elle en use à bon escient. Fort consciente du pouvoir des mots sur son public, elle n’hésite pas à ponctuer son récital d’anciennes chansons françaises. Le sourire aux lèvres et la main sur le coeur, elle se lance ainsi sans façon dans des reprises du Temps des cerises, de l’Auvergnat de Brassens et du Pauvre Rutebeuf de Léo Ferré.
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Acclamée par toute la salle, elle conclue son concert avec une version acoustique de la ballade des Animals (The House of the rising sun) avant de nous offrir une interprétation très pure d’Imagine de John Lenon.
Rappelée avec enthousiasme, elle clôt son tour de chant avec un clin d’oeil vibrant au Boxer de Paul Simon puis rend un dernier hommage aux migrants du siècle dernier à travers sa si belle mélodie dédiée aux anarchistes Sacco & Vanzetti : Here’s to you Nicola and Bart .
Joan Baez ? Militante jusqu’au bout on vous dit ! A coup sûr, la “Protest Singer” va devenir une “Protest Painter” !
Joan Baez – PDF SYMA News – Florence Ye?re?mian.
Joan Baez – The Fare Thee Well Tour 2018
A l’Olympia
28 boulevard des Capucines – Paris 9e
Du 4 au 17 juin 2018
Dernière date de l’Hexagone : le 22 juillet 2019 au Live Campo de Perpignan !!
Réservations : Gérard Drouot Productions
Pour ceux qui n’auront pas la chance de voir Joan Baez en concert, son dernier CD est sorti en mars 2018 :
Whistle Down the Wind
Proper Records
En voici un petit extrait :
