Un Chant de Noël : une belle comédie musicale pour accompagner les fêtes !
Eric Chantelauze et Samuel Sené ont décidé de boucler 2018 en musique ! Apres le très métaphysique “Homme de Schrödinger” et l’excellent “Comédiens” (toujours à la Huchette) les voici déjà de retour avec une pièce familiale de grande envergure : Un chant de Noël.
Composée autour de sept chanteurs, quatre musiciens et une magnifique installation vidéo signée Harold Simon, cette comédie musicale annonce en beauté les fêtes de fin d’année !
.
.
Un conte familial signé Dickens
L’histoire s’inspire directement du conte éponyme de Charles Dickens et nous raconte le parcours initiatique du détestable Ebenezer Scrooge : durant une nuit de Noël, ce vieillard avare et hargneux reçoit la visite d’un drôle de farfadet qui va tout faire pour le remettre sur le chemin du partage et de l’amitié.
L’idée est simple et bon enfant mais sa mise en scène fonctionne aussi bien auprès des petits que des grands. Pour les plus jeunes, il y a de la magie, des rires et quelques fantômes phosphorescents, histoire de les effrayer un peu. La plupart des chérubins sont très attentifs à l’histoire, aux costumes et réagissent énormément aux passages musicaux en se dandinant dans leurs chaises.
Pour leurs parents, ce spectacle offre de la bonne humeur, un soupçon de tristesse, de la romance, un retour à la tradition et surtout de belles parenthèses musicales composées par Michel Frantz qui fut durant plus de 30 ans le directeur de musique de la Comédie Française.
.
Singing in the Snow
Afin de donner voix aux compositions de Michel Frantz qui oscillent entre des airs baroques et un Broadway show, Samuel Sené a misé sur sept jeunes artistes polyvalents. A la fois chanteurs, danseurs et musiciens, ils permutent leurs rôles tout au long du spectacle et font naître successivement une foule de personnages.
Scrooge est l’un des rares à garder du début a la fin son rôle de vieil usurier. Interprété avec causticité par Vincent Morisse, il nous fait penser à un immense épouvantail enveloppé dans un manteau rongé par les rats : le crâne dégarni et la stature longiligne, il évolue sur scène en passant graduellement de la cruauté à la tristesse. Abandonné de tous a cause de son égoïsme, ce pauvre vieillard comprend peu à peu que la damnation le guète si il ne se décide pas à devenir plus aimable.
À ses côtés, son employé Cratchit est son bouc émissaire. Consciencieux, dévoué et foncièrement bon, il se laisse malmener par Scrooge en devinant qu’une telle méchanceté cache bien des secrets… Cratchit est incarné par Julien Ratel qui tient aussi le rôle de Fezziwig. Déjà présent dans ” L’homme de Schrödinger “, ce comédien possède un capital sympathie irrésistible. A la fois tendre et drôle, Julien Ratel est un comique en devenir qui offre à ses personnages une sensibilité lumineuse et décalée.
Dans ce conte de Noël, l’on découvre aussi le séduisant Régis Olivier qui incarne le jeune Scrooge, June van der Esch qui nous charme avec sa voix de soprane, la douce Ines Amoura qui joue les épouses aimantes, et le multiple Mehdi Vigier, récemment aperçu dans la Dame blanche, et qui endosse ici pas moins de trois rôles.
Afin d’entraîner tout ce petit monde sur le chemin du bonheur, il y a enfin Julie Costanza qui prête son minois enfantin à Tom le fantôme ou plutôt “la fantômette”. Mutine et pétillante, cette amusante demoiselle nous fait songer à une abeille qui ne cesse de bourdonner à l’oreille de Scrooge pour le ramener sur le droit chemin. Vêtue d’une sorte de tutu et coiffée de cheveux jaunes pollen, elle va prendre le vieil homme par la main et le faire voyager à travers le temps pour lui faire prendre conscience des causes et surtout des conséquences de son avarice.
De l’émotion et du talent !
Certains pourraient reprocher à ce spectacle d’être trop caricatural notamment dans sa partie consacrée aux spectres et dans sa promotion excessive de l’amour et de la bienveillance. Un homme aussi détestable que Scrooge peut-il vraiment devenir bon du jour au lendemain ? Difficile à croire… Mais laissons là ces questionnements de grandes personnes sur la nature humaine et savourons le spectacle : la musique est belle, les comédiens sont allègres, les quatre instrumentistes dissimulés derrière le rideau jouent en live durant toute la pièce, quant à l’émotion, elle est bien là, au point que certains adultes ont quitté la salle la larme à l’oeil.
Un bravo bonus pour les créations vidéos d’Harold Simon qui encerclent la scène et l’animent tout au long du spectacle : entre les fantômes, les vieux livres, les flocons de neige et la fumée blanche qui s’échappe délicatement de la cheminée, on se croirait revenu au temps de Dickens.
Un Chant de Noël ? Une beau conte traditionnel qui va vous redonner votre âme d’enfant !
.
.
Un chant de Noe?l – PDF SYMA News – Florence Ye?re?mian
.
Un chant de Noël
Une comédie musicale d’après le conte de Charles Dickens
Mise en scène: Samuel Sené
Musique originale : Michel Frantz
Livret : Éric Chanteleuze, Vincent Merval, Julien Mouchel
Musique additionnelle : Raphaël Bancou
Direction musicale : Julien Mouchel
Avec : Inès Amoura, Julie Costanza, Vincent Morisse, Régis Olivier, Julien Ratel, June van der Esch, Mehdi Vigier
Orchestre : Christophe Bruckert, Philippe Cadou, Jean-Marc Garilli, Valérie Picard
Chorégraphie: Amélie Foubert
Scénographie : Isabelle Huchet
Création vidéo : Harold Simon
Lumières : François Cabanat
Artistic Théâtre
45 rue Richard Lenoir
Paris 11ème
Du 21 novembre 2018 au 5 janvier 2019
Mercredi 14h
Samedi 18h et dimanche 11h
Jeudi 27 et vendredi 28 décembre à 14h
Jeudi 3 et vendredi 4 janvier à 14h
Réservations : 0143563832
www.artistic-athevains.com
Photos : ©Lot
