Il y a peu, nous avons vu comment Devil May Cry 5 fut un triomphe commercial pour Capcom, son éditeur et développeur. Essayons donc d’explorer les raisons de ce fantastique succès en analysant ce célèbre jeu d’action en détail. On vous le dit tout de suite, sa réussite n’est pas usurpée.
Devil May Cry 5 commence alors que le trio de héros Dante, Nero et V fait face à Urizen, un terrifiant roi-démon qui a pris possession de la ville. La force de celui-ci dépasse l’entendement et même Dante, le héros légendaire de la série, est vaincu. Battant en retraite, Nero et V n’ont d’autre choix que de reprendre le mal à la racine. Littéralement d’ailleurs, puisque les deux compères vont devoir pénétrer de nouveau dans l’arbre démoniaque Qliphoth, qui déverse des myriades de monstres dans la cité et ses environs.
Un pour tous, tous pour un
La série Devil May Cry est connue pour la qualité de son action et ce cinquième épisode fait honneur à cette tradition, car il propose trois personnages différents ayant chacun de vastes possibilités. Nero est le premier auquel le joueur à accès : le jeune chasseur de démons dispose de plusieurs combos et de nombreux mouvements aériens pour son épée Red Queen. On peut en outre charger à pleine puissance son énorme revolver au doux nom de Blue Rose. Effet garanti.
Acquérir toutes ces techniques nécessite des orbes rouges présents dans toutes les missions du jeu. Les plus puissantes coûtent cher mais c’est un plaisir de bâtir son personnage peu à peu comme dans un jeu de rôles. Et ce n’est pas tout puisqu’il s’équipe aussi de bras mécaniques appelés Devil Breakers, aux effets pour le moins variés puisqu’il en existe une dizaine de différents. Un génère des chocs électriques, un autre ralentit le temps autour de vous, etc.
V se joue d’une façon très originale pour la série : il ne combat pas directement mais contrôle trois créatures magiques qui vont chasser les démons pour lui. Griffon se joue avec la touche carré et le puma Shadow avec le triangle. En variant le timing des touches ou en combinant avec le stick gauche, ils ont chacun une dizaine de coups différents.
Gérer les deux à la fois, en plus de V qu’il faut garder à l’abri, demande de l’habilité mais offre une intensité de jeu qui n’a rien à envier à Nero. Son troisième serviteur est Nightmare, un énorme golem qu’il ne peut invoquer que quand sa jauge de magie est pleine. En contrepartie de cette utilisation limitée, Nightmare est invicible, agit automatiquement et jouit d’une puissance destructrice impressionnante. Avec son style de jeu spectaculaire, V est une nouveauté de poids qui participe grandement à l’extase que procure Devil May Cry 5.
Puisqu’il faut rendre à César ce qui est à César, Dante, le héros historique de la série, revient plus tard dans l’aventure avec un sacré arsenal : en plus de ses indémodables pistolets Ebony & Ivory, son fusil à pompe Coyote et de l’irremplaçable épée démoniaque Sparda, celui-ci reçoit, entre autres bizarreries, un nunchaku qui lui donne un style très “Bruce Lee” et un lance-roquettes. Comme pour Nero, de nombreux coups spéciaux sont à débloquer, et Dante peut même se spécialiser à l’épée ou en armes à feu quand la situation l’exige. Il n’a rien perdu de son humour, au même titre que Nero d’ailleurs : toutes les cutscenes (superbement) animées font transparaître leur grande classe dans les joutes verbales avec les sbires d’Urizen.
Le paradis du Beat’em All
Les héros, c’est bien, mais un jeu d’action digne de ce nom a aussi besoin d’adversaires passionnants à combattre. Et ça, Devil May Cry 5 a également. Le bestiaire du jeu est très impressionnant puisqu’il met sur votre route de nouveaux démons dans quasiment chacun des 20 chapitres de l’aventure. Cela fait beaucoup d’ennemis au comportements variés, mais tous très féroces. Le gameplay basé sur l’esquive et la contre-attaque conserve tout son dynamisme. Avec des personnages aussi riches et cette formidable adversité, impossible de s’ennuyer et les 15 à 20 heures s’avalent sans temps mort.
Devil May Cry 5, c’est aussi des boss de fin de niveau dantesques (c’est le cas de la dire!). Souvent gigantesques, ils demandent encore plus d’adresse et d’endurance puisqu’évidemment, ils ont beaucoup plus de points de vie que les ennemis normaux. Assez imprévisibles et donc intenses à affronter, ils ressuscitent la tradition de la fin de chapitre en apothéose. On aurait en revanche préféré que Capcom soit plus rigoureux sur le challenge : le jeu est facile dans les deux premiers tiers, puis la difficulté augmente brutalement. Et comme le jeu distribue des continues à tour de bras, il n’invite pas à se surpasser comme le faisait un certain Bloodborne, pour ne citer qu’un exemple éminent.
Une comédie toujours divine?
On en demandera en revanche pas trop au scénario, très mince et dont la conclusion ridicule impressionne dans le mauvais sens. Mais comme la narration n’a jamais été l’objet de ce genre de jeu, c’est là un défaut très mineur. Encore une fois, l’humour cocasse compense plus ou moins. Hormis l’excellent thème de Nero, la bande-son s’est révélée un peu discrète. Le vrai point noir concerne les temps de chargement, longs mais surtout excessivement nombreux puisque Devil May Cry 5 charge le moindre menu.
Mais la conséquence (positive) de cela, c’est que le jeu est rudement beau. Que ce soit les décors splendides, les personnages pleins de de vie ou l’animation aussi vive que fouillée, le titre est parmi les tous meilleurs jeux PS4 sur le plan technique.
Malgré quelques défauts mineurs et une difficulté moyennement bien dosée, Devil May Cry 5 est une véritable cure de jouvence pour les fidèles de la série. Non seulement il conserve complètement l’ambiance déjantée et le gameplay du cultissime premier épisode, mais il en enrichit encore considérablement les possibilités de jeu avec trois héros géniaux. Magnifique, le hit de Capcom est également une grande réussite graphique et technique pour la PS4. A consommer donc sans modération.
Devil May Cry 5
Editeur/développeur : Capcom
Genre : Action
Modes : Solo uniquement
Sortie en France : 8 mars 2019
Machines : PS4, Xbox One, PC