L’animation japonaise prend une importance grandissante sur les écrans français. Le petit écran bien sûr, mais aussi de plus en plus le grand avec des films d’animation soit originaux, soit tirés de séries connues comme Is it Wrong to Try to Pick Up Girls in a Dungeon?, plus connu sous la contraction de son titre japonais, Danmachi. Wakanim sait que les français sont friands de ces long-métrages, surtout quand on y met les moyens.
C’est ainsi que le distributeur a convié une fois de plus les fans, le 2 juin 2019, dans le cadre onirique du Grand Rex à Paris pour l’avant-première du tout premier film Danmachi, sous-titré Arrow of the Orion. Retour sur ce premier long-métrage en détails.
Comme probablement beaucoup seront perdus en abordant l’analyse du film de but en blanc, il est bon de rappeler sur quoi repose l’univers de Danmachi : les dieux, qui s’ennuient dans le monde céleste, décident de descendre dans le monde d’Orario (peuplé par les humains) pour se divertir. En contrepartie, ils confèrent aux guerriers les plus volontaires la possibilité de devenir plus forts, en évoluant à la manière d’un jeu de rôles. L’homme peut ainsi explorer les donjons, acquérir plus de ressources, et surtout se défendre face aux menaces. Parmi eux, Bell Cranel est un jeune homme qui, sous l’égide de la turbulente déesse Hestia, va progresser de manière spectaculaire.
Un casting divin?
Arrow of the Orion commence alors Bell et ses compères participent à un festival, au cours duquel est organisé un concours de force : il s’agit de retirer une lance prise dans la glace. Les plus grands guerriers échouent, y compris Aiz Wallestein, épéiste bien connue des fans de la série puisqu’elle a eu un spin-off à elle toute seule : Sword Oratoria. Animé qui soit dit en passant est aussi sur Wakanim et qu’on recommande fortement. Tel un Arthur moderne, Bell retire la lance sans effort. La déesse Artémis apparaît alors devant lui et lui apprend qu’il a été choisi pour sauver Orario d’une menace certaine : le démon Antarès.
Artémis est sûrement l’attraction majeure de ce film, pour plus d’une raison. Déjà, l’animé Danmachi manquait jusque-là de personnages de premier plan, en particulier féminins. Artémis comble donc un manque de la série originale et enrichit le casting de la partie Familia Myth (l’adaptation en animé du roman d’origine) de manière efficace puisqu’elle est au centre de tout. En premier lieu, c’est la première divinité de l’univers de Danmachi qui prend part aux combats ! Dans Familia Myth, les dieux n’ont pourtant pas le droit de se battre aux côtés des humains.
Une “incohérence” bienvenue tant son style de combat, qui mêle arc et corps à corps à la dague, est appréciable. De toute manière, rien en dehors du roman d’origine n’est considéré comme canonique : le film autant que l’animé sont simplement inspirés de l’oeuvre originale et “adaptés” à l’écran avec les possibles changements qui conviennent à cet autre format. Le réalisateur Katsushi Sakurabi fait donc là un écart judicieux pour dynamiser Arrow of the Orion.
La déesse compense la relative absence de Aiz Wallestein, qui n’apparaît qu’au début et un peu à la fin. Enfin, Artémis fait beaucoup en termes d’humour en relançant le triangle amoureux vis-à-vis de Bell, dans lequel elle forme un duo comique diablement efficace avec Hestia. Cette dernière est toujours aussi jalouse mais ne peut pas en vouloir à Artémis qui est une vieille connaissance. Les échanges entre les deux déesses sont savoureux, d’autant plus que comme d’habitude dans Danmachi, le film n’hésite pas proposer des plans assez sexy. L’animation en règle générale est, comme c’est souvent le cas dans les adaptations cinématographiques, de très bonne qualité et donne des scènes de combat de toute beauté. Affrontements d’ailleurs encore sublimés par un environnement sonore absolument remarquable.
Une logique de scénario en défaut
C’est dans le scénario que Arrow of the Orion se révèle bien moins satisfaisant. L’intrigue est assez simpliste : il n’y a guère que la marche vers le donjon d’Antarès et le combat final. Les autres implications de l’histoire sont assez mineures. A titre de comparaison, Sword Art Online ou Fate Stay Night font bien mieux dans ce domaine avec des intrigues plus complexes et plus passionnantes. Difficile aussi d’apprécier l’extrême déséquilibre entre le début du film 100% axé sur l’humour, et la fin bizarrement tragique. Arrow of the Orion balaye le happy end d’un revers de la main et cela ne plaira pas à tout le monde. A l’issue des crédits de fin, l’arrière-goût est plutôt amer.
Sans être un grand long-métrage animé (principalement à cause de son scénario assez léger), Is it Wrong to Try to Pick Up Girls in a Dungeon? Arrow of the Orion est plutôt un bon élément dans l’univers. Un peu à mi-chemin entre Familia Myth et Sword Oratoria dans son contenu, il reprend des qualités de l’un de l’autre pour offrir un spectacle à la fois dynamique et divertissant. Le parti pris dramatique de la conclusion va en revanche diviser, les attentes du public pouvant se situer ailleurs.
Is It Wrong to Try to Pick Up Girls in a Dungeon? Arrow of the Orion
Réalisateur : Katsushi Sakurabi
Distributeur : Wakanim
Sortie Japon : 15 février 2019
Sortie France : 2 juin 2019
Genre : Comédie, Heroic Fantasy