L’Electronic Entertainment Expo 2019 a commencé cette semaine à Los Angeles
Comme chaque année, l’Electronic Entertainment Expo (ou E3) ouvre ses portes en ce moment-même à Los Angeles. Mais en 2019, le salon n’a hélas pas la même stature à cause de l’absence de Sony, le leader du marché, et du cavalier seul de Google qui présente son service Stadia en marge du salon. Le traditionnel bal des conférences a néanmoins eu lieu, avec tout de même moult surprises et une ambiance électrique.
Microsoft a le champ libre pour cet E3 2019
Microsoft n’avait pas moins de 60 jeux à présenter lors de sa longue intervention d’une heure et demie. Des titres de gros ou petit calibre, indépendants ou de développeurs mondialement renommés, occidentaux ou japonais, le géant américain a affiché des partenariats d’une richesse incroyable. Blair Witch pour se faire peur, Gears 5, Star Wars Jedi Fallen Order ou Halo Infinite pour l’action, Tales of Arise ou Phantasy Star Online 2 pour l’aventure, Ori and the Will of the Wisps pour la poésie… Il y avait vraiment de tout, pour tout le monde.
Imbattable, Microsoft ? Pas si sûr. Même si la firme reçoit Keanu Reeves pour l’ambitieux jeu de rôles CyberPunk 2077 ou mentionne George R.R. Martin avec Elden Ring, ce n’est toujours là que de l’affichage. Du fond, du gameplay, il y en avait peu. Pour ne rien arranger, la plupart des annonces avaient fuité 48h avant via le web, diminuant l’impact de la présentation. De plus, Microsoft admet qu’il n’est pas plus avancé que Sony dans la course à la nouvelle génération de consoles : le projet Scarlett (nom de code de la nouvelle machine) n’est prévu que pour la fin 2020. On parle d’une résolution en 8K et de 120 images par seconde, mais ce n’est encore que sur le papier.
A chaque éditeur son blockbuster
Bethesda avait peu de nouveautés mais l’une d’entre elles attire particulièrement : Shinji Makami, le créateur des premiers Resident Evil, dévoile Ghostwire Tokyo dans une bande-annonce glaçante mais stylée à l’occasion de cet E3 2019. Là encore, pas de détail sur le genre ou la jouabilité, mais le climat d’horreur typiquement nippon promet beaucoup. Autrement, l’éditeur présentait Deathloop, un jeu de tir atypique qui fait s’affronter deux tueurs professionnels dans une boucle temporelle! Un jeu développé par le studio lyonnais Arkane qui sera à surveiller pour son ambiance très 70s’.
Ubisoft avait sans doute la moins bonne conférence. Watchdogs Legion a impressionné d’entrée avec son humour et ses possibilités étendues : on peut y incarner les habitants d’un Londres futuriste en lutte contre un gouvernement répressif et liberticide, y compris une mamie britannique qui n’a peur de rien avec ses gadgets à la James Bond! Le gameplay centré sur le piratage informatique et l’infiltration a là bien été illustré, ce qui en fait une des stars du salon. Malheureusement, il y a eu peu à se mettre sous la dent ensuite, si ce n’est une logique renforcée du “jeu service” sur des licences au long court comme The Division 2 ou Rainbow Six.
SquareEnix a mis le feu à l’auditoire avec le remake de Final Fantasy VII. L’exclusivité PS4 fut longuement montrée à travers deux extraits détaillant bien le système de jeu, adaptable entre action et stratégie, et la mise en scène époustouflante. La bande-annonce officielle ne fait que renforcer les attentes pour la sortie de la première partie le 3 mars prochain. Pour rappel, cette refonte totale du hit du Squaresoft se présentera à la manière d’une saga de plusieurs épisodes que l’on nous promet très denses.
Après un petit passage à vide constitué de portages en tous genres (Romancing Saga, Final Fantasy VIII, The Last Remnant), l’éditeur japonais arrive sur la partie occidentale de son catalogue et plus précisément Avengers. La licence cinématographique la plus importante du moment voit là une adaptation en jeu vidéo non moins hollywoodienne sur PS4, XboxOne, PC et Stadia. Le jeu sera jouable à quatre en coopération et tous les contenus téléchargeables seront gratuits. Une opération séduction proche du sans faute pour SquareEnix qui va sûrement engranger les pré-commandes d’ici à la sortie officielle de Avengers en mai 2020.
Stadia justement avait pris à contrepied l’E3 pour annoncer son prix : 9,99€ par mois de base pour s’adonner au jeu vidéo sans acheter de console ou de jeux, uniquement grâce au data centers de Google. L’américain annonce quelques gros jeux comme Dragon Ball Z Xenoverse 2, Final Fantasy XV, Ghost Recon Breakpoint, Doom Eternal, Borderlands 3, Samurai Shodown, GRID, Mortal Kombat 11, la trilogie Tomb Raider et bien d’autres! Un catalogue déjà bien fourni pour un prix raisonnable, mais aucune véritable exclusivité. Même Baldur’s Gate III, bien mis en avant, sortira en version PC. Il y a de fortes chances que Google vise plutôt des consommateurs hermétiques aux consoles, plutôt que chercher la concurrence frontale avec les grands constructeurs.
Nintendo tente de muscler son jeu
Nintendo a adopté un jeu défensif en mettant en avant ses créations maison : Pokémon Epée/Bouclier, Animal Crossing New Horizon, Astral Chain, Fire Emblem Three Houses, Luigi’s Mansion 3, et surtout la suite du très adulé Zelda Breath of the Wild en plus du remake de Link’s Awakening. La firme de Kyoto a de quoi répondre à toutes les attentes et faire une belle saison 2019/2020. Toujours faible du côté des éditeurs tiers, Nintendo ne peut avancer que Trials of Mana 3 (qui ne lui est pas exclusif), Panzer Dragoon, Deamon X Machina, No More Heroes III et une flopée de portages, loin, très loin des partenariats puissants forgés par Microsoft, Sony, ou même Stadia.
Le japonais reste très fort sur le plan des exclusivités : Fire Emblem Three Houses s’annonce une nouvelle fois comme un jeu de rôles épique, Pokémon réunit des millions de fans chaque année, Astral Chain est une nouvelle donne dans le genre action… Mais clairement Nintendo ne trouve pas de solution à son isolement sur la scène vidéoludique.
Malgré les absents et les (nombreuses) fuites qui ont un peu gâché la fête, l’E3 2019 a réservé son lot de surprises, de moments de bonheur, de rire et de stupéfaction. Au final, il reste bien cette grande fête du jeu vidéo, apportant chaque jour son lot de révélations.
Electronic Entertainment Expo 2019
9 au 13 juin 2019
Los Angeles Convention Center