Malgré plus de trente ans d’existence, la série de jeux de rôles Final Fantasy n’a pas fini de faire tourner la tête des esthètes et des collectionneurs. Après un recueil nostalgique très plaisant par l’éditeur Kurokawa, Mana Books sort lui aussi cet été un ouvrage-clé pour les fans de Final Fantasy : le deuxième tome de l’Encyclopédie Officielle Mémoriale Ultimania, une bible de 335 pages qui dit tout sur l’histoire de Final Fantasy de la Playstation 2 à la Playstation 3.
Final Fantasy – Encyclopédie Officielle Memorial Ultimania volume 2 se compose donc de quatre grands chapitres respectivement dédiés à Final Fantasy X, Final Fantasy XI, Final Fantasy XII et Final Fantasy XIII sur des thèmes comme les personnages, les lieux, les monstres, la technologie, et les secrets de tous ces jeux. Il y a également une cinquième partie consacrée à Final Fantasy XIV, mais plus courte, car la version originale japonaise de l’encyclopédie est assez ancienne.
Final Fantasy passé au crible
La partie sur les personnages est superbement présentée, avec toutes les images officielles, des croquis dessinés, et les scènes marquantes de chacun des héros. Cependant, il y a probablement peu de surprises sur les personnages principaux, que les fans connaissent déjà en long, en large et en travers. On ne peut s’empêcher de sourire que Vaan (le héros de Final Fantasy XII) n’ait que deux pages qui lui soient consacrées alors que Ashe (l’héroïne du même volet) en a quatre tout comme Lightning de Final Fantasy XIII. Le livre illustre ainsi très bien, malgré lui, cette faiblesse d’un 12e épisode au leader bien faible! Les excellentes présentations des meneuses de Final Fantasy XII et Final Fantasy XIII viennent rétablir la grandeur du design de la série.
C’est du côté des personnages secondaires que le guide fait très fort : par exemple, dans le cas de Final Fantasy XIII, il explore jusqu’à l’apparence vestimentaire et l’armement des antagonistes Dysley, Yaag Rosch et Jhil Nabaat avec des détails difficiles à cerner autrement. Il y a énormément à apprendre si l’on veut connaître la série dans ses moindres détails. En outre, les infographies permettent de replacer les personnages et les relations entre eux.
Sur les lieux, l’Encyclopédie Ultimania est assez intéressante car elle regroupe à un seul endroit tous les artworks faits pour les jeux. Dans le cas de Final Fantasy XI, qui est le premier volet 100% multijoueur en ligne, les lieux ainsi que la faune et la flore sont particulièrement développés car il s’agit d’un monde persistant. Le livre revisite largement son univers étendu et le travail effectué sur l’architecture avec de nombreux croquis et dessins fabuleux, la même chose étant valable pour Final Fantasy XIV. Plus largement, l’ouvrage contient de nombreuses illustrations souvent inédites, dont plusieurs réalisées par le plus célèbre graphiste de la série, Yoshitaka Amano.
Des secrets qui fascinent
Mais c’est la partie “bonus” qui fascine le plus : toutes les armes des héros y sont par exemple illustrées, avec, dans le cas de Final Fantasy X, d’innombrables détails. Les logos présents dans l’aventure sont présentés de façon plus précise, certains inutilisés sont révélés en exclusivité… On fait également un tour du côté de la technologie inventée pour ces épisodes, dont les nombreux vaisseaux imposants de Final Fantasy XII. Petite déception, il n’y a clairement pas assez sur les chimères et Eons, ces créatures que l’on invoque lors des batailles. Seules celles de Final Fantasy XIII sont montrées en détail, alors que c’est certainement le volet où elles ont le moins convaincu.
Mais la cerise sur le gâteau, c’est l’analyse complète des alphabets propres à Final Fantasy X, XII et XIII. Sur l’insigne de Lightning, on peut d’ailleurs déchiffrer les caractères et lire “Cocoon Army”! On découvre même un troisième alphabet, celui de la déesse Etro de Final Fantasy XIII : effectivement, si on regarde à la loupe, Odin a sur sa lame son nom écrit dans ces caractères ! C’est dire si Final Fantasy a toujours été très loin dans la construction de chaque univers, et cette encyclopédie lui rend bien justice à ce niveau.
Final Fantasy, une perspective en question
Plus généralement, on déplorera l’absence des suites spécifiques à ces volets que sont Final Fantasy X-2, Final Fantasy XIII-2 et Lightning Returns. On comprend bien que rajouter tout cela rendrait le livre trop épais, mais ces épisodes sont néanmoins cruciaux autant sur le plan artistique que scénaristique. Souhaitons qu’ils puissent apparaître dans un prochain volume avec pourquoi pas, l’excellent Final Fantasy Type-0.
L’ouvrage se conclut par une série de petits messages écrits par divers membres des équipes de développement des Final Fantasy de X à XIV à l’occasion des 25 ans de la série, ce qui situe le recueil de ces commentaires en 2012. Compositeurs, techniciens, programmeurs, scénaristes… toutes ces personnes, pas forcément toutes mises en avant jusqu’ici, partagent leur histoire, leurs anecdotes et leur vision de la série de SquareEnix. Beaucoup de ces écrits débordent d’enthousiasme et nous rappellent que les concepteurs sont aussi des passionnés. Ces témoignages très francs mettent bien en perspective l’itinéraire de la franchise, qui a maintenant plus de trente ans et dont les équipes sont toujours confrontées à la même attente et aux mêmes défis.
Si elle navigue parfois en terrain connu, l’Encyclopédie Officielle Memorial Ultimania vol. 2 s’avère suffisamment complète pour donner un regard neuf sur les Final Fantasy de la PS2 à la PS3. Le travail de recherche minutieux et le souci du détail appellent à de nombreuses (re)découvertes sur la saga reine du jeu de rôles japonais. Nul doute que les aficionados s’y perdront… comme dans un bon jeu Final Fantasy!
Final Fantasy : Encyclopédie Officielle Memorial Ultimania vol. 2
Editeur : SquareEnix (Japon), Mana Books (France)
Genre : Recueil d’illustrations, rétrospective