Give me Liberty : un film décapant sur l’Amérique à la dérive
Vic est un jeune chauffeur d’origine russe qui travaille dans la ville de Milwaukee. Chaque jour, il doit transporter des infirmes avec son minibus et les assister dans leurs déplacements. Malgré son quotidien difficile, Vic s’occupe aussi de sa famille qu’il aime profondément. Tandis qu’il entame une nouvelle journée, son grand père sénile et ses vieux amis russes lui demandent de les emmener à des funérailles : ne pouvant refuser, le jeune chauffeur embarque toute la troupe dans son van aux côtés de ses clients handicapés sans savoir que des manifestations vont bloquer les rues et entrainer l’ensemble de ses passagers dans une épopée rocambolesque …
Vol au dessus d’un nid de coucou !
On vous prévient d’office : le cinema de Mikhanovsky ne va vous laisser aucun répit. Aussi agaçant qu’amusant, le réalisateur russe a décidé de vous embarquer dans un bus en folie en compagnie de personnages totalement déjantés !
À un rythme effréné, vous allez donc rencontrer la caractérielle Tracy (Lolo Spencer) dans sa chaise roulante, l’adorable Vic (Chris Galust) qui rend service à tout le monde, sans parler de Dima, un immigré slave des plus roublards qui boit comme un trou et tombe amoureux de tout ce qui passe. Interprété par Maxim Stoyanov, cet extraverti sans complexe s’accapare l’écran avec une audace et un charme insupportables !
Une Amérique à la dérive
Emportés dans les délires de ces drôles d’histrions, vous allez traverser tous les hospices de Milwaukee, errer dans les quartiers afro de l’Amérique profonde et assister à un enterrement orthodoxe des plus loufoques. À travers des dialogues dignes d’un asile de fous et des prises de vues haletantes accrochées aux basquettes de Vic, vous risquez rapidement d’avoir le tournis (voir la nausée…) tant Mikhanovsky insiste sur la démence et l’égarement de ses protagonistes.
Entre des malades atteint d’Alzheimer, des vieux complètement séniles, de jeunes veuves sans argent, des autistes béats ou des handicapés aux chaises cassées, le réalisateur scrute sans fard toute la misère des US et nous la sert sur un plateau slave pétri d’humour, de tendresse et de désillusions.
Son approche des infirmes, des populations défavorisées ou des personnes âgées est rude et livrée sans fard, mais elle fait preuve d’une humanité évidente : grâce à ce regard cinématographique aussi lucide que loufoque, Mikhanovsky parvient ainsi à nous faire rire de l’absurdité du monde tout en nous livrant un bien triste tableau.