En tournée depuis de longs mois avec son « Brol Tour », Angèle foulait mardi soir la mythique scène de l’AccorHotels Arena parisienne, pour la première fois en solo. Le lancement d’un sprint final de 4 dates d’exception dans ce lieu symbolique, signant la fin des représentations en salle de sa tournée marathon sacré « Concert de l’année » aux Victoires de la Musique. Récit de ce show décomplexé et lumineux auquel nous avons assisté.
Dynamisme et fraîcheur
Sans surprise, la blonde pétillante a fait salle comble, ses 4 représentations dans la capitale affichant complet depuis de longs mois déjà. Plus qu’une révélation, la plus grosse vendeuse de disque en 2019 séduit aussi bien petits et grands. Un public large très bien représenté dans la salle avec, des familles, enfants mais aussi de nombreuses jeunes demoiselles surexcitées à l’idée d’applaudir enfin leur idole.
Une énergie palpable avant même l’arrivée de la belge de 24 ans. Pas le temps de s’ennuyer avec une première partie assurée par Chilla et ses hits urbains, ni même de s’impatienter pendant l’entracte grâce à la diffusion d’une « Brol Cam » à l’image de la célèbre « Kiss Cam » du superbowl projetant des images de spectateurs adressant un baiser à leur partenaire.
Une ambiance électrique plus forte encore à l’arrivée des danseurs de la chanteuse, qui occupent une place centrale tout au long de la soirée. Suivie de peu par l’entrée majestueuse d’Angèle debout en fond de scène au son de « La Thune ». Un tube repris en choeur par la foule.
Une chanteuse à l’aise au milieu de ce grand espace, qui multiplie les déplacements et chorégraphies endiablées. Une décontraction rare pour une première tournée.
Ses différents succès aidant fortement à la construction d’un véritable show animé. Un dynamisme qui se poursuit avec « La loi de Murphy » et son refrain entêtant suivi par « Tu me regardes ».
Un concert porté en majorité par un tunnel de tubes sur fond de jeux lumineux et danses survoltées. Un show décomplexé rempli de fraîcheur qui offre un réel lâché prise, bref un véritable distributeur de bonnes énergies. À l’image du très attendu « Balance ton quoi » accompagné de jeux de bassin tendancieux d’Angèle scandé par la foule.
Autre tableau marquant, son duo avec son frère Roméo Elvis sur « Tout Oublier ». Une arrivée surprise du jeune rappeur pour le plus grand plaisir des fans qui l’attendaient de pied ferme clamant son nom dès les premières notes de la chanson. Un beau moment de partage et complicité en communion parfaite avec l’ensemble de la salle.
On retient aussi la malice de la jeune femme à jongler entre les univers et à garder bien au chaud ses hits les plus explosifs. Avec un grand final au rythme des efficace « Flou », « Je veux tes yeux » ou encore du petit dernier « Oui ou non » le tout vêtue d’une tenue dorée étincelante.
Partage et arrangements musicaux
Pas seulement une showgirl, Angèle arrive aussi se détacher de la dimension millimétrée de ses représentations. Se montrant très à l’aise derrière un piano avec lequel elle revisite habilement quelques une de ses pépites.
À commencer par l’envoutant « Jalousie » qui prend une tournure encore plus percutante en live. Une cadence un poil trop ralentie pour les moins aguerris quand arrive l’enchaînement de chanson un peu moins populaires comme « Les matins », «Victime des réseaux » et « Insomnies », mais vite relancée avec le fameux « Ta reine ». Un instant d’union totale rendu encore plus magique par le scintillement des milliers de flashs de téléphones portables allumés pour l’occasion.
Même effervescence à l’écoute de la ballade prenante « Perdus ».
Une artiste donc complète qui se remémore avec émotion sa première scène parisienne à la Maison de la Mode « devant une trentaine de personnes, dont 29 n’étaient même pas venus pour moi » confie-t-elle avec humour.
Désormais une personnalité de renom qui a su se faire une place dans le monde de la musique et qui le prouve plus que jamais ce soir. En réunissant à ses côtés des stars de prestige. À commencer par Philippe Katherine avec qui elle partage sa folie sur « Duo ». Une prestation totalement déjantée à l’image de la personnalité de l’artiste.
Plus surprenant encore la venue de l’américain Mark Oliver Everett, fondateur du groupe de rock Eels que la jeune femme affectionne grandement. Le temps d’interpréter « That Look You Give That Guy » en duo, les yeux dans les yeux avec une admiration flagrante. « Juste un p’tit kiffe comme ça » s’en amusera la jolie blonde.
De la fierté aussi face au second rappel du public, absolument pas pressé d’en finir avec cette soirée. Juste le temps de reprendre son souffle et de se recentrer une ultime fois pour accueillir ses deux dernières invitées d’honneur. La révélation Pomme, mais aussi Afia Nolin fraîchement arrivée du Québec. Un trio totalement envoutant qui nous emportera une ultime fois avec un cover de « On brûlera » extrait du premier album de Pomme.
En bref, Angèle est une artiste charismatique et audacieuse qui tient la cadence sur scène.
Une chanteuse pleine de fraîcheur proposant un show rodé à base de tableaux dynamiques et millimétrés en live, alternant avec des délicates parenthèses musicales. De quoi offrir une nouvelle dimension à ses multiples tubes efficaces.
DROUIN ALICIA
