Si « Top Chef » est un programme si emblématique c’est aussi en partie grâce à son jury. Une équipe de choc composée de personnalités hors du commun. Quatre chefs talentueux et pourtant, quatre individus au caractère différent qui ont chacun leur méthode bien à eux de choisir leurs candidats puis de les pousser vers la victoire. Confidences des 4 jurés de « Top Chef ».
Philippe Etchebest « Je peux paraître dur comme ça mais c’est jamais gratuit… »
Réputé pour son franc parler, si Philippe Etchebest ne mâche pas ses mots, il n’en est pas moins un dur au coeur tendre. « Il y a toujours une bonne intention » justifie-t-il en affirmant « J’apporte beaucoup d’attention à chaque candidat »
Faire des remarques constructives donc « dans l’idée de faire progresser et avancer les gens. Avec toujours des explications derrière »
Son objectif « faire qu’ils se dépassent » mais malgré tout avec le coeur. « On a tous un côté protecteur et attentionné avec nos candidats, chacun dans son style. On veut les protéger et les pousser aussi » argumente-t-il.
Un juré conscient de la difficulté d’un concours aussi complexe que « Top Chef ». «C’est un marathon culinaire » reconnaît-il. « La pression psychologique est très dure. Il y a des ascenseurs émotionnels, entre les victoires, les défaites, ça monte et ça descend. Notre rôle c’est de canaliser tout ça, les faire remonter un peu quand ça ne va pas et les faire redescendre quand ça va trop bien. C’est extrêmement épuisant physiquement et moralement » Un vrai « devoir d’accompagnement et de transmission » selon lui. Un personnage qui s’amuse avec ses camarades mais qui se laisser aussi parfois toucher par la sensibilité de ses poulains en saluant leur force d’esprit et leur solidarité aussi.
« Ils se révèlent au fur à mesure des épreuves et nous scotchent » admet-il.
Un chef entier et impliqué gentiment accusé par ses adversaires de choisir au sein de sa brigade des participants doués en technique, histoire de maximiser ses chances de victoire.
Même si selon Philippe Etchebest le profil du gagnant est un mélange de qualités. « Il faut de la technique, il faut de la créativité, il faut de l’émotion. Il faut tout pour être le gagnant de Top chef. C’est tout ça, pas un seul point »
Michel Sarran « Top Chef c’est une aventure humaine »
Un devoir de soutien approuvé par Michel Sarran et sa force tranquille. « On essaie de faire en sorte que les candidats soient bien dans le concours, avec la pression permanente. Il faut les accompagner c’est vraiment notre rôle » insiste-il. Remplir son rôle de guide au maximum pour « essayer de les faire réagir mais aussi qu’ils se sentent bien et aient envie d’aller le plus loin possible et qu’ils tiennent le coup aussi bien psychologiquement que techniquement et physiquement »
Un chef qui reconnaît l’importance du concours dans la vie des candidats. « On est conscient de ce que ça représente pour eux » Un challenge pour eux comme pour les chefs « quelques fois difficile » soutient le juré. « En fin de concours les candidats sont rincés, et nous aussi puisqu’on va jusqu’au bout aussi » surenchéri-t-il même avec second degré.
Un mentor impliqué qui sait laisser tomber le masque. « Lorsqu’on les voit échouer ça ne nous laisse pas insensible. On peut aussi se remettre en question sur le coaching que l’on a apporté » confie-t-il. Savoir s’adapter aussi à son interlocuteur, c’est aussi ça être un bon chef qui n’hésite pas à « utiliser des mots différents » lorsqu’il s’adresse aux femmes de sa brigade.
Le profil d’un bon gagnant pour chef Sarran ? « Il doit savoir travailler et pas forcément seul. Il faut être souple » avertit-il.
Hélène Darroze « J’aime pas position de seule femme, je ne m’en cache pas »
Seule membre de jury féminine, Hélène Darroze est plus instinctive que ses acolytes. « Je choisis mes candidats à l’intuition et au feeling que je peux avoir » maintient-elle. À la différence de Philippe Etchebest elle se laisse guider par ses envies. « Je ne suis pas du tout calculatrice » affirme-t-elle. Avant d’ajouter « Je ne peux pas prendre un candidat juste parce qu’il est super bon et que je ne le sens pas, quitte à prendre un candidat plus jeune, moins expérimenté. »
Pas de favoritisme pour elle dans la compétition même si en coulisse elle savoure sa place d’unique femme jurée. « J’avoue je suis bien contente d’être un peu chouchoutée » s’amuse-t-elle.
Paul Pairet « J’ai eu de la chance, j’ai eu les candidats que je voulais avoir ! »
Dernier arrivé mais pas dernier servi, Paul Pairet semble bien loti affichant une brigade très solide. Trois talents prometteurs avec Adrien qui a déjà fait ses preuves lors de l’épreuve d’ouverture du concours, mais aussi Gianmarco et son univers solaire, ainsi que Mory à la personnalité culinaire personnelle développée.
Un choix qu’il a fait comme sa collègue, « Au feeling ». Un chef de renom pour qui chaque détail est capital. « Je prête attention à la gestuel du cuisinier et sa gestion du poste. Sa projection à se structurer… ». Mais aussi un homme attaché aux valeurs humaines sensible aux affinités de chacun. « Avant de le choisir je vais discuter un peu avec un candidat, voir si il a envie en retour de travailler avec moi. ».
Reste à savoir quelle tactique sera payante cette saison !
DROUIN ALICIA