« On avait de nouveau envie de se retrouver tous les trois, pour faire des bêtises». 17 ans après Michaël Youn et ses compères Vincent Desagnat et Benjamin Morgaine reprennent du service ensemble sur petit écran dans « Morning Night » lancé ce soir sur M6. Un comedy game show moderne et poilant fruit de leur amitié intacte et de leur humour. Entretien avec ces trublions du PAF.
Les grandes retrouvailles
« On ne pensait pas que 20 ans après on parlerait encore du Morning Live »
« Le Médias télévisuel nous manquait beaucoup, la réactivité, le fait de pouvoir faire aussi des formats un peu plus courts comme des pubs, clips ou des pré-génériques » affirme unanimement la joyeuse bande pour justifier de ce grand come-back.
Une envie de retour aux sources présente depuis de nombreuses années mais difficile à concrétiser avec les agendas bien chargés des uns et des autres. « C’était un problème d’emploi du temps plus qu’un soucis d’envie » admet l’ancien animateur du «Morning Live ». « Entre les films, les séries, chaque fois ça ne se faisait pas » poursuit-t-il, ajoutant même « Pour que ça se fasse il a fallu qu’on me mette les dates de tournage sous les yeux pour que je ne puisse plus faire demi tour ».
Résultat, après 4 à 5 mois de travail est né « Morning Night ». Un comedy game show innovant et totalement loufoque avec de la place pour s’exprimer. « ça nous manquait. On avait envie de revenir avec quelque chose de nouveau » raconte Michaël Youn.
De la nouveauté oui mais pas question pour autant de dérouter leurs fidèles de la première heure.
« Il y a quelques madeleines de Proust, notamment les excuses au mégaphone. Et les tubes du grenier devant un fond vert, c’est un peu notre marque de fabric’ du coup on a décidé de le reprendre. Avec les blagues qu’on a toujours faites qui font qu’on est encore là aujourd’hui » nuance-t-il. Pas question pour autant de parler de nostalgie. « On n’est pas nostalgique de l’époque, simplement contents et fiers de ce qu’on a fait et des bons moments passés ».
Se servir de succès passé pour avancer, c’est aussi l’un des ingrédients de ce nouveau divertissement. « Dans chaque émission il y aura un nouveau clip de Fatal Bazooka. Il va nous expliquer ce qu’il est devenu à l’âge de 40 ans ». Un clin d’oeil donc à ce personnage phare et beaucoup de musique aussi « Tout passe mieux en chanson, c’est plus facile à dire » confie l’interprète de « Parle à ma main ».
Beaucoup d’humour donc, de la musique mais aussi un véritable enjeu pour les invités.
Des personnalités choisies avec soin par la team en personne « Ils sont essentiellement des amis. Ils sont tous venus par envie non pas par besoin de promo » confie le trio. « Leur seul envie est de déconner avec nous et choper leur carte blanche » surenchérissent-ils.
Totale liberté
« On a toujours été impertinents, insolents par moment.. »
« Carte blanche » c’est justement le mot d’ordre donné par M6 qui a laissé le champ libre à la fine équipe, en validant sans hésitation leur nouveau projet avant même d’en connaître le contenu détaillé.
Une confiance salué par les anciens membres des « Bratisla Boys ». « Quand vous avez carte blanche en prime time sur M6 vous êtes très excité ».
Sur le papier ils ont pris 20 ans mais dans le fond ils sont restés les mêmes. « On a gardé le même esprit qu’à nos débuts. On a même prévenu le public lors du tournage, on a distribué des masques pour ceux qui n’auraient pas envie de voir certaines images un peu plus choc » préviennent-ils.
Une totale liberté assumée « On fait des bêtises, les premières personnes dont on se moque c’est nous. Il y a beaucoup de vannes aussi sur M6. La seule chaîne à cette heure ci qui autorise autant d’impertinence » confessent-ils.
« On flirte avec les limites, forcément parfois on les touche » reconnaissent-ils
Et tant pis si ça ne plaît pas à tout le monde. « L’émission n’est pas faite pour faire de l’audience en premier lieu, mais plutôt pour se marrer » avertissent-ils.
Des artistes pour qui l’image n’est pas un problème non plus. « Désormais la moindre vanne de travers est commentée, sur-commentée et peut faire du bad buzz.. Nous, on s’est réunis avec l’équipe et on a décidé dés le départ de ne pas tenir compte de ça. On fait ce qu’on a envie de faire, même si on se doute que tout ne plaira pas à tout le monde » lucide sur l’évolution des réseaux sociaux.
Des humoristes pourtant conscient de leur rôle « On a quand même une certaine responsabilité, on ne peut pas faire n’importe quoi » répond-il avec sérieux, avant d’enchaîner avec humour « Même si on ne s’est pas interdit grand-chose. On est père de famille désormais on ne peut plus se rentrer n’importe quel objet dans nos parties du corps» Fini aussi de montrer ses fesses. Rester les mêmes mais savoir respecter le public c’est peut-être ça leur secret. « On a quand même compris certaines choses, par exemple on ne joue plus avec de la vraie nourriture » rassurent-ils.
Une envie donc de se contrôler un peu mais pas se brider. « Je pense que le temps ou tout le monde se surveillait à la télé est révolu. Je pense aussi qu’on va revenir à un esprit un peu plus libéré un peu plus impertinent. On aimerait bien relancer ce mouvement en tout cas » avouent les trois acolytes.
Pourquoi pas même à l’avenir se risquer à du direct « C’est la prochaine étape » espère Michaël Youn qui affirme tout de même que tout a été tourné « dans les conditions du direct, en essayant de faire le moins de coupes possibles ».
Et si l’émission marche ? « On pourrait en faire 4-5 par an » conclut l’animateur.
DROUIN ALICIA
