Alors que la panique gagne le monde entier, Sony a encore une fois sorti brusquement de son chapeau de nouveaux détails techniques sur la Playstation 5, y compris les tant attendues spécifications techniques. Assoiffés de nouvelles sur la prochaine console de Sony, ce sont 650’000 personnes qui ont suivi hier la présentation hautement complexe de Mark Cerny. Dans cet océan de jargon technologique, que faut-il retenir des nouvelles avancées de la PS5?
La guerre statistique commence
Pas question de se laisser distancer. 48h après le communiqué de presse de Microsoft qui a dévoilé la toute puissance de sa Xbox Series X, Sony répond en publiant lui-même les détails techniques officiels de sa Playstation 5. Les voici, comparés ceux de l’actuelle Playstation 4.
Sans surprise, la PS5 fait à peu près jeu égal avec la Xbox Series X. Léger avantage peut-être pour la firme américaine, un peu meilleure sur le processeur graphique, l’utilisation de la mémoire et l’espace disque. Mais l’ennemi le plus menaçant pour Playstation sur le marché n’est plus Xbox, mais Nintendo et sa Switch. Alors que la PS4 est déjà notoirement plus puissante que la Switch, la différence avec la PS5 est un véritable gouffre technique! Le processeur graphique de la PS5 est 26 fois plus performant que celui de la Switch, elle a quatre fois plus de mémoire, dont la bande-passante est 17 fois supérieure à celle de l’hybride de Nintendo. L’espace disque est 33 plus important, sans compter que le type SSD est considérablement supérieur sur le plan qualitatif.
En conclusion, le développement des jeux sera incroyablement plus aisé sur Playstation 5. Les titres multi-plateformes Playstation/Switch, déjà de plus en plus rares, vont devenir quasi-inexistants. Les portages de jeux Playsation sur Switch seront des missions impossibles à la profitabilité nulle. Avec cette architecture Playstation 5 gonflée à bloc, Sony renforce la défense de ses parts de marché menacées par la firme de Kyoto.
Mark Cerny va plus loin dans la technique
Mais avec son exposé, Mark Cerny aborde de nouveaux sujets que Eurogamer résume très bien. Les processeurs de la PS5 sont plus souples, les développeurs hardware ont opté pour une fréquence variable afin de garantir une puissance constante aux développeurs. C’est une contrainte en moins pour les développeurs sur les éventuels problèmes de surchauffe de la machine.
On l’a vu, la PS5 ne dispose “que” de 825 Go de stockage. Même pour le joueur moyen, ceux-ci ne dureront que quelques mois avant se heurter aux sempiternels choix de désinstallation. C’est pourquoi, comme Microsoft, Sony prévoit une baie afin que les possesseurs de PS5 puissent acheter et ajouter un autre disque SSD pour avoir plus de jeux disponibles en même temps. Mais attention, le SSD de la PS5 ayant 5,5 Go d’opérations d’entrée et de sortie par seconde, il faut trouver un SSD avec une bande passante équivalente. Or, dans le commerce, ceux-ci n’existent tout simplement pas encore! Le disque SSD de la PS5 représente le top du top de la technologie de stockage moderne. Les SSD comparables, quand ils existeront, risquent bien de coûter une véritable fortune…
L’autre gros sujet de Mark Cerny cette fois-ci, c’est le son. Il reconnaît de nouveau n’avoir pu faire avancer l’audio avec la PS4. Par exemple, le bruit de la pluie qui tombe dans un jeu actuel est un son basique. Avec la PS5, il veut simuler la bruit des gouttes qui tombent tout autour du joueur. Ce nouveau moteur audio prend le nom ronflant de Tempest Engine : avec celui-ci, on pourra par exemple localiser précisément un ennemi à partir du bruit qu’il émet. On saura s’il est à gauche, à droite, derrière à gauche, derrière à droite…. Le casque de réalité virtuelle PSVR avait fait un pas dans ce sens en détectant une cinquantaine de sources audio différentes. Le Tempest Engine, lui, en aura des centaines.
Quand le feuilleton de la rétrocompatibilité dérape
Le thème de la rétro-compatibilité revient lui-aussi sur la table, mais avec de mauvaises nouvelles. Merk Cerny annonce que les “100 jeux les plus joués sur PS4” seront compatibles au lancement. Pour les milliers d’autres, il faudra attendre des tests progressifs sur la durée de vie (ou une partie de la durée de vie) de la Playsation 5. Sony s’est tellement contredit ces derniers mois que la communication sur ce sujet a tout du naufrage. La conclusion à tirer aujourd’hui est probablement que la rétrocompatibilité totale est un vœu pieux.