Une entrée fracassante dans industrie parfois sans pitié de la musique, c’est ce qu’est parvenu à réaliser Rilès. Un espoir du rap français couronné de succès avec son premier album au nom symbolique « Welcome to the jungle ». Une jungle dans laquelle il se déplace aisément vers le sommet, poursuivant son ascension fulgurante avec l’EP « LVL 36» fraîchement sorti. Un projet aussi surprenant que vibrant. Chronique musicale
De l’évolution dans l’air
C’est ce qu’on appelle un secret bien gardé. C’est dans la plus grande discrétion que Rilès oeuvrait depuis le début de l’année sur son nouveau projet. Un EP crée sous silence et enregistré dés le mois de janvier au Paramount Recording Studis à Hollywood. Travailler dans un studio professionnel, une première pour ce phénomène qui a éclot à l’époque depuis sa chambre, ou il réalisait ses premières compositions devenues des tubes. C’est désormais main dans la main avec un ingénieur son qu’il a pris plaisir à jouer avec les sonorités pour renforcer son univers bien à lui. Une star qui a appris de ses premiers pas dans le métier, avec l’envie de prouver qu’il a déjà bien évolué.
Une métamorphose au niveau supérieur, plus précisément au « LVL 36 ». Un nom pas choisi au hasard par cet artiste complet pour qui le visuel est aussi capital que la musique en elle-même. Symbolisant son évolution, avec une référence discrète au célèbre Dracaufeu issu de la série de jeux vidéo « Pokémon » qu’il adore. Un animal mystique qui comme lui se transforme constamment, le 36ème de la lignée de ces créatures aux pouvoirs magiques.
Un chanteur aujourd’hui différent qui se sent « plus fort » et dans un « autre état d’esprit »
« Je fais de la musique pour moi maintenant, mais aussi pour mon âme » confie-t-il.
Un tournant opéré avec le single « GOA » prouvant là sa volonté à se frotter à de nouveaux horizons. Un hit un peu différent de ce qu’il propose habituellement. Plus explosif, plus influencé rap américain voire trap US, moins profond et personnel aussi . Un changement un poil déroutant mais qui semble satisfaire ses adeptes. Certains y voyant là un nouveau Travis Scott. « In the fine line, Rolling with the clique we like the fine ones, With the style, She like gentlemen and not the Weinsteins » comprenez « C’est le top du top, on roule avec les potes et on kiffe les belles choses, Avec style, Elle aime les gentleman et pas les Weinsteins » débite Rilès avec style.
Un titre un peu plus bling-bling et léger mais comme ses autres créations, addictif et vibrant.
Le même mais en mieux
Pas d’inquiétude, si Rilès sort un peu de son propre cadre il semble au fond être resté le même. Un artiste, qui a appris beaucoup de sa belle communion avec le public. Non en l’espace d’un an il n’a pas changé, simplement innové en voyant au-delà de son personnage un poil sombre. Un talent resté maître de son œuvre qui n’a une nouvelle fois rien laissé au hasard.
Avec ces 4 nouveaux morceaux il tente le coup, avance, mais reste aussi dans sa valeur sûre. Offrant une ambiance psychédélique en accompagnement de son flow percutant conservé pour le plus grand plaisir de ses fans. Avec un lâcher prise évident, Rilès s’aventure à céder une partie de son morceau d’ouverture « Let it go » à la chanteuse canadienne Tommy Genesis. Le premier featuring de sa carrière. Un hit léger et sensuel pour une association qui fonctionne. Juste derrière « Feelings » qui confirme la tendance, avec également une lyric vidéo à la production remarquable digne d’un véritable clip . Et « Keep it sexy » au rap chill décontracté, agrémenté d’une touche latine.
Une prise de risque calculée et efficace, pour un EP percutant et cohérent. Pile de quoi nous mettre l’eau à la bouche en attendant son deuxième album vraisemblablement déjà dans les tuyaux.
DROUIN ALICIA
