Impossible pour le public d’oublier un phénomène comme lui, même avec le temps qui passe. Dix ans après le succès de son tube « ça m’énerve », Helmut Fritz réalise depuis quelques mois un retour fracassant. Un personnage haut en couleur qui n’a rien perdu de sa légèreté ni de son côté déchainé. Entretien avec ce trublion musical.
« Durant le confinement je m’ennuyais ferme et j’avais besoin d’énergies positives »
Il a pris tout le monde de court. C’est en plein milieu du confinement qu’Helmut Fritz a surpris et réjouit le public en proposant un remix de son célèbre hit « ça m’énerve », avec un nouveau texte de circonstances. « Je m’ennuyais ferme et j’avais envie d’énergie positive, d’envoyer du divertissement aux gens » nous détaille-t-il. La bonne occasion pour lui de concrétiser son envie de réveiller ce chanteur parodique qu’il avait stoppé depuis de longues années déjà. « C’était en réflexion. Je commençais à entrevoir un angle d’écriture et un sujet pour revenir. Mais le covid m’a détourné de cette première idée et s’est imposé rapidement comme thème incontournable » confie-t-il. Un thème inspirant choisi comme une évidence, mais pris à contre-pied avec humour et dérision. « Si de bonnes initiatives étaient prises par des collectifs envers les hôpitaux, les chansons proposées étaient tristes, mélancoliques » regrette la star qui a préféré miser sur une recette plus légère « pour rendre le sourire aux gens ». Offrir quelques minutes d’évasion mais aussi se « changer les idées » lui qui admet avoir « très mal dormi » pendant cette période houleuse durant laquelle il s’est accordé aussi un temps de réflexion. « Je ne savais pas s’il s’agissait d’un premier message d’une planète qui tente de nous raisonner ou quelque chose qui allait s’estomper rapidement » déclare-t-il avec conscience. Un hyper-productif qui depuis redonne régulièrement le micro à son personnage qui « prend la parole de façon naturelle et spontanée pour s’exprimer en fonction de l’actu et du timing ». Qui depuis a célébré son déconfinement avec le titre « Particules fines » avant de savourer la saison dans l’estival « Vacancer ». Bref un être libre qui avance sans se fixer de barrière, au gré du vent.
« Je suis dans le lâcher prise. Je ne cherche pas le verbe parfait »
« Le comeback que Personne n’attendait, mais que tout le monde apprécie », « Une parodie par l’auteur original, c’est encore mieux que l’original, qui était déjà excellent ! » ou encore « Les gens qui dislikent cette chanson n’ont pas d’humour. C’est tellement excellent… » peut-on lire en commentaires du clip de « ça m’énerve 2020 ». Des internautes donc unanimes et emballés par le grand retour d’Helmut Fritz. « Ça fait extrêmement plaisir. C’est une chance rare de marquer les esprits avec une chanson » s’exclame ce phénomène marquant des années 2010. Ravi de voir que son personnage, très médiatisé à l’époque, perdure encore. Un souvenir d’enfance pour certains, de rigolades pour d’autres et un chanteur resté le même. « Je suis dans le lâcher prise. Je ne cherche pas le verbe parfait » nous explique-t-il quand on lui demande comment il s’y prend pour écrire ses chansons. « J’ai rapidement quelques punchlines si un sujet me tente et la mélodie suit en général derrière. C’est là que je sollicite un beatmaker pour commencer à matérialiser le morceau » poursuit-il. Son seul mot d’ordre, conserver son état d’esprit « dans le dixième ou 12ème degré » aussi bien en musique que en images. « Pour Helmut, le son ne va pas sans l’image et en général je n’ai même pas enregistré le track que j’ai déjà écrit le synopsis du clip » s’exclame-t-il. Un petit plaisantin qui poursuit son histoire au fil de ses clips, construits à la manière d’épisodes.
« Geronimo est une autre partie de moi »
Éric Greff, c’est le nom qui se cache derrière cette star aux lunettes de soleil. Un touche à tout de la musique, aussi bien chanteur que auteur-compositeur et producteur. Un grand saut à l’époque qu’il a osé faire, avec l’idée de s’épanouir loin de sa vie de bureau et son train train quotidien. Un coup de folie payant qu’il doit à un documentaire sur Karl Lagarfeld qui lui a soufflé l’idée de se fabriquer un véritable personnage à présenter au public. Depuis, c’est derrière son accent allemand exagéré qu’il a dénoncé les fashionistas et Reines de beauté derrière des titres comme « ça m’énerve » ou encore « Miss France ». Ayant enfilé depuis sa veste d’interprète plus engagé sous le pseudo de Geronimo qu’il décrit comme « Une autre partie de moi, plus poétique, plus sérieuse, avec moins d’artifices ». Un costume depuis rangé au placard mais qu’il pourrait faire réapparaître un jour aussi si le besoin lui venait. Un véritable caméléon qui se transforme aussi lorsqu’il crée pour d’autres artistes. « C’est très différent. Je cherche à cerner leur univers, leur façon de voir les choses, de ressentir les histoires et de vouloir exposer leurs sentiments » nous détaille celui qui a déjà écrit pour Magic System, le jeune Navii et plus récemment pour le nouvel opus d’Amir.
Bref vous l’aurez compris, une personnalité haute en couleur aux multi-facettes, qui promet bien d’autres surprises.
Merci à Helmut Fritz
DROUIN ALICIA