Un an de carrière, et déjà plus de 300 000 exemplaires écoulés à son actif. Derrière cette véritable prouesse, Jean-Baptiste Guegan compte bien « Rester le même ». Un artiste simple, clamant son humilité dans son nouvel opus prouvant sa sincérité. Un disque plus intime aussi, où l’homme s’ouvre sur son histoire personnelle. Chronique musicale.
À homme ordinaire…
Réputé pour être le sosie vocale de Johnny Hallyday, Jean-Baptiste Guegan n’en est pas moins un artiste à part entière. Un homme sensible au vécu fascinant, et un talent tendre et rock qui ne demande qu’à être reconnu pour qui il est et non pas pour à qui il ressemble. Une volonté de révéler sa propre identité, au coeur de son second opus. Une émancipation amorcée dés le départ avec le titre éponyme « Rester le même». Un hit explosif rythmé par un jeu de guitares dynamique dans lequel la star annonce la couleur. « Je veux rester le même, Ne pas changer de peau » débute-t-il tout en puissance. Un chanteur, trop souvent associé à la légende du rock, dont il reconnaît sa ressemblance vocale, élément primordial de son ADN artistique. Le besoin de répondre à ses détracteurs, sans pour autant dénigrer son idole grâce à qui il est là aujourd’hui. « Si lui était Jésus, je ne suis qu’un apôtre » poursuit-il humblement.
Un artiste camouflé derrière son masque, une fois les feux des projecteurs allumés. «Je ne sais que paraître, Et j’existe quand je joue » lance-t-il à travers une interprétation percutante tout au long du titre « Je joue ». Mais qui redevient ordinaire une fois le rideau baissé. Un homme qui veut prouver qu’il n’a pas changé, avançant avec ses failles, ses forces et ses faiblesses comme tous les autres, en témoigne le ténébreux et personnel « C’est la vie d’un homme »
Un être « Mal barré » qui n’aurait pu soupçonner autant de réussite. Un jeune téméraire qui avançait avec légèreté et audace pour tenter de surmonter les nombreux obstacles sur son parcours. Parfois désabusé tel abandonné « Comme un chien en été ».
Un adulte désormais plus tempéré, qui prend le temps de réfléchir et méditer « Sur le bord de la route » avant d’agir. Un lieu de recueillement pour ce « Spécialiste » en amour qui fait de la scène son terrain de jeu favoris.
… femmes extraordinaires
C’est bien connu, « derrière chaque grand homme se cache une femme ». Une règle à laquelle Jean-Baptiste Guegan ne déroge pas. Un individus qui puise sa force dans l’amour de sa femme, Nadège. Une moitié qui l’a toujours soutenu malgré les épreuves, qu’il honore dans le tendre « Tu es toujours là ». Une ballade intense, prouvant l’envie du chanteur de se livrer d’avantage. Un besoin aussi de garder son double à ses côtés pour l’éternité, clamé dans le berçant « Si tu restes auprès de moi ». Un père attentionné aussi, qui ose lever sa pudeur pour chanter ses doutes à voir sa fille grandir et s’éloigner du cocon familial au sein du délicat « Elle s’en va ».
Avec la volonté d’être un bel exemple, comme l’a été sa mère pour lui. Une femme de sa vie à qui il rend hommage à travers « La dame aux yeux verts ». Une pépite, saisissante laissant parler le fils reconnaissant qu’il était et restera éternellement, malgré le départ prématuré de sa génitrice. « J’avais encore besoin, Que tu me tiennes la main, Pour ne pas me perdre en chemin, Comme un homme orphelin » clame-t-il traduisant là sa blessure si profonde. Une lettre ouverte, intime, compliquée à chanter pour lui tant elle remue son passé.
Parler de lui, pour parler aux autres aussi. À ces femmes et ces couples qui rêvent à leur tour de donner la vie, célébrés dans « Un enfant de toi ». Une ballade gracieuse sur la difficulté et l’envie d’enfanter.
En bref, avec « Rester le même », Jean-Baptiste Guegan dévoile là toute l’étendue de sa réelle personnalité. Un artiste complet, parvenant à jouer avec les émotions et les univers, tout en se libérant de l’ombre de son idole. Et un homme aimant et soutenu, racontant son histoire personnelle avec intelligence et pudeur.
Coups de coeur : Tu es toujours là / La dame aux yeux verts / Un enfant de lui
DROUIN ALICIA
