Son prénom est sur toutes les lèvres, et pourtant le grand public ignore encore tout d’elle. Une énigme que Wejdene propose de résoudre à travers son premier opus « 16 ». Un projet léger et entêtant, au cours duquel la demoiselle se confie sur son quotidien et sa nouvelle vie de star. Chronique musicale.
En pleine ascension
Plus de 150 millions de vues sur Youtube, et 1,3 millions d’abonnés sur Instagram. Ce sont les scores mirobolants que totalise la jeune Wejdene en seulement quelques mois de carrière. Un envol qui se confirme quelques jours après la sortie de son premier album « 16 » déjà écoulé à près de 9000 exemplaires en seulement 3 jours, dont près de 6000 achats en streamings et le dernier tiers en version physique. Un disque également écouté à plus de 2,7 millions de reprises en 24H sur la plateforme Spotify France. Une ascension donc qui continue de prendre de l’ampleur.
Un phénomène né il y a quelques mois sur les réseaux sociaux grâce à l’application Tik Tok qui a propulsé son hit « Anissa » au sommet. Une vidéo devenue virale, reprise et partagée en masse qui a changé la vie de cette jeune originaire de l’Essonne. Jusque là une ado comme les autres, grandissant avec ses parents dont un père musicien, au milieu aussi de ses deux sœurs et du petit dernier âgé de 3 ans. Une vie rien de plus ordinaire rythmée par le lycée, les sorties entre amis mais aussi les premières peines de coeur. Une déception sentimentale qui l’a inspiré son fameux tube, parlant infidélité.
La rançon du succès
Une malchanceuse en amour, qui peut se consoler avec son succès, bien qu’elle en découvre progressivement l’envers du décor. Une exposition dans la lumière qui fait la jalousie de certains. « Les jaloux sont trop nombreux, dont je les v’esqui » (comprenez les évite) clame-t-elle d’ailleurs d’entrée de jeu sur le symbolique « 16 ». « D’ailleurs j’ai plus d’copines, elles m’ont toutes laissé, Elles pensaient qu’j’étais en forme alors qu’j’étais blessée » poursuit amèrement la chanteuse qui a confié récemment dans une interview avoir même été victime de harcèlement scolaire. Une ex-lycéenne évoluant désormais loin des bancs de l’école, qui se console d’avoir signé un contrat suffisamment conséquent pour éponger ses dettes. La satisfaction aussi de mettre à l’abris ses proches, en commençant par sa mère qu’elle honore. « Maman tu sais, je fais ça pour toi » admet-elle. Un passé dont elle fait le pont avec sa nouvelle vie dans « La vie d’a ». « J’ai tourné, j’ai tourné en rond » se remémore-t-elle, se réjouissant de son actuel quotidien de star. Un nouveau rythme qu’elle savoure de manière un peu « arrogante » à coup de virées sur les Champs Elysées, dans des boutiques de luxe. Saluant au passage les envieux avec son style bien à elle au sein du titre « Nananeh ». Une avenue symbolique qu’elle se verrait bien investir en tant que première femme Présidente française. Un rôle qu’elle incarne d’ailleurs sur sa pochette d’album.
Histoire d’une ado ordinaire
Une âme blessée, déçue devenue méfiante. Mettant en garde les beaux parleurs qu’elle laisse « Indifférent ». Des mauvais garçons qu’elle refoule avec poigne sur son dernier single « Coco ». Un « Ciao » ferme de femme forte qui aime malgré tout s’apprêter avant une sortie entre copines.
Un coeur à prendre, qui ne fera pas marche en arrière. « Et si tu voulais, voulais me récupérer, c’est mort » prévient-elle au sein au cours de « Miel ». Une fille et sœur qui avance avec la force de sa famille, autre thématique récurrente du disque. Un album misant sur d’autres thèmes on ne peut plus traditionnels pour son jeune âge que sont l’amour et l’amitié. Une demoiselle connecté qui le prouve avec des titres comme « +33 » en référence à l’indicatif téléphonique, où encore « Allo » dédié à un ami proche. Une adolescente de 16 ans donc à la vie ordinaire, à laquelle s’ajoute le succès et ses rouages. Racontant son histoire seule, sans duo. Un projet à l’image de ses premiers tubes, léger et entêtant. Certes pas sensationnel, mais homogène et cohérent avec sa personnalité, son style. Avec l’objectif simple d’ambiancer le public à l’aide de sonorités pop urbaines. Une production efficace, qui certes tourne un peu en rond, ne transcende pas non plus par sa profondeur, mais lui ressemble.
DROUIN ALICIA
