C’est un genre télévisé très apprécié du public. Le magazine de faits-divers intrigue et fascine si bien, que quasi chaque chaîne dispose de sa propre formule. Dernière en date «Instincts criminels » lancée hier soir sur C8. Un programme centré sur la psychologie des coupables. Debrief
Un format fleurissant
On ne compte plus le nombre d’émissions de faits-divers à la TV. Parmi les plus connues, « Crimes » sur NRJ 12 désormais décliné en quotidienne avec « Crimes et Faits divers ». Mais aussi « Enquêtes criminelles » sur W9 ou encore « Chroniques criminelles » sur TFX. Des programmes qui se ressemblent, informent et viennent puiser au fond d’affaires marquantes de meurtres et disparitions. Mais toutes avec une petite particularité lui permettant de se démarquer. De son côté, Jean-Marc Morandini privilégie par exemple la reconstitution avec des images d’archives, entrecoupées par des témoignages de proches de la victime, du criminel, de spécialistes juridiques et enquêteurs mais aussi de journalistes. Un concept que l’on retrouve au sein des formats concurrents diffusés respectivement sur la petite sœur de M6 et TF1.
Pour sortir du lot, « Instincts criminels » mise sur l’illustration, en se focalisant principalement sur la personnalité complexe des criminels ou présumés coupables. Avec en tête d’affiche des affaires populaires présentes dans toutes les mémoires, allant de la disparition de la jeune Estelle Mouzin, à l’enquête sur le complexe Jonathann Daval.
Psychologie et dossiers troubles
Plus de 17 ans après, personne n’a oublié le doux visage de la petite Estelle Mouzin disparue le soir du 9 janvier 2003 à Guermantes sur le chemin du retour de l’école. Une énigme troublante, l’une des plus grandes même de la justice, rythmée par maintes rebondissements au fil du temps. Jusqu’aux aveux récents frissonnants de l’ex compagne du tueur en série Michel Fourniret. Un homme obscur, déjà jugé pour l’assassinat de nombreuses jeunes femmes sur lequel s’est penché l’équipe de « Instincts criminels » pour son premier épisode . Le numéro est concis, compréhensible, riche en informations et globalement bien construit avec un découpage en plusieurs parties. On débute par le chapitre 1 et un rapide rappel des faits, en passant par les ratés de l’enquête, avant de se pencher en profondeur sur la personnalité du vieil homme. L’immersion totale captive. Le téléspectateur est pris au coeur, plongé dans une atmosphère sombre, pris par le suspens, la musique d’ambiance de polar et une voix off. Avec l’idée de relancer le dossier, tout en le mettant à jour au maximum. La recette reste simple, proche de celle des concurrents, mais efficace. L’histoire prend le dessus sur la construction et le rythme de l’épisode. En revanche, pas forcément utile, le plateau de lancement de Carole Rousseau qui n’apporte pas concrètement de valeur ajoutée. On préfèrerait un débat post-magazine où l’annonce des dernières infos de l’affaire. Même si l’on apprécie le fait d’avoir affaire à un sujet actualisé, et toujours aussi brûlant.
L’audience
Pour son démarrage, C8 diffusait trois épisodes consécutifs de « Instincts criminels » dés 21H15. Avec un premier numéro suivi par environ 330 000 téléspectateurs, soit 1,4 % de part de marché.
Un score décevant, classant la chaîne en bas de tableau des audiences de la soirée, derrière Cstar ou encore Gulli.
Prochain rendez-vous mardi 13 octobre avec un sujet sur les dernières révélations de l’enquête hors-norme sur la disparition du petit Grégory.
DROUIN ALICIA