Une « suite folle ». C’est ce que promettaient Vitaa et Slimane pour leur « VersuS : chapitre II ». Une réédition de leur album commun, au sein de laquelle ils écrivent la suite de cette belle histoire qui les unit. Chronique musicale d’un disque imprégné d’amour sous toutes ses coutures.
Une suite logique
Encore au sommet des ventes plus d’un an après la sortie de « VersuS » écoulé à plus de 500 000 exemplaires, Vitaa et Slimane ne peuvent qu’être heureux de leur belle réussite. Un duo qui à cette heure-ci devrait être encore plus épanoui sur scène avec son «VersuS Tour ». Une tournée qui affichait complet de longs mois avant son lancement initialement prévu le 7 mars dernier. Décalée pour cause de confinement puis de mesures sanitaires drastiques empêchant les importants rassemblements de public. Des artistes qui malgré tout ont toujours autant d’amour à revendre. Une tendresse qu’ils continuent de distribuer à travers leur musique, au coeur même de cette réédition profondément romanesque. Un projet à l’image et dans la continuité de leur chapitre I où il avaient compris avec des tubes comme « à fleur de toi » où « Avant toi » que le public les adorait dans ce registre qu’ils maîtrisent mieux que personne.
Une thématique familière avec laquelle ils jouent, proposant là 10 nouveaux titres 100 % sentimentaux. Un disque homogène et cohérent sur la passion , l’espoir, le manque d’un être cher mais aussi la douleur d’une séparation. Le tout interprété avec tendresse et puissance.
Unis pour le meilleur…
Des complices qui ont débuté leur fulgurante ascension commune avec le tube « Je te le donne » sur un couple ne pouvant vivre l’un sans l’autre. Une fiction devenue quasi réalité pour ces compagnons de route. « Toi et moi on roule en tandem » clament-ils à l’unissons au sein du percutant « La scène ».
Des alliés inséparables qui ont vécu l’épreuve du confinement physiquement séparés, mais pourtant toujours soudés et proches psychiquement. Une connexion magique qui a vu naître des pépites comme le saisissant « Je te tiens » crée en partie lors de sessions live Instagram du binôme partagées avec les internautes. Une ballade sur ce lien tissé entre eux qui ne se rompt pas et ce qu’importe les obstacles sur leur chemin. « C’est fou comme des fois je me sens seul, un peu loin de toi je ne sais pas. Dis moi quand, dis moi où, là je t’attends » débute Slimane rapidement rejoint par la chanteuse. « Je ne sais pas, je ne sais plus, combien de saisons nous séparent » enchaînent-ils à deux voix. Se faisant l’écho de tous ces proches séparés, dont l’absence se faisait longue durant cette période délicate. Des mois complexes dont ils célébraient l’arrivée au bout du tunnel avec leur single « ça ira ». Un hymne à la résilience, plein d’espoir.
Un optimisme que l’on retrouve sur la chanson « De l’or ». Un hit mid-tempo léger et entêtant. Une petite complainte un peu fleur bleue aussi tendre que douce qui fait beaucoup de bien.
… et pour le pire
L’amour, cette flamme qui crépite, réchauffe, mais se consume aussi parfois, troublés par des tensions « Insupportables ». Une querelle amoureuse à laquelle se frottent Vitaa et Slimane à travers ce hit aux sonorités vaporeuses, électro. Se glissant dans la peau d’un couple volcanique qui s’affectionne mais se bat en brèche. Un incendie parfois destructeur, impossible à éteindre même, conduisant à la rupture.
Un point de non-retour souvent douloureux laissant bien des séquelles. « J’ai parcouru la Terre et malgré mes efforts, tout n’existe pas. C’est ton visage que je vois quand je m’endors » murmure Dadju sur le titre « Tu me laisses » unique featuring de cette réédition. Un interprète, lui aussi expert sentimental, chantant ses peines de coeur sur son dernier opus portant bien son nom « Poison ou Antidote ». Et ami du duo qui partageait déjà avec eux une reprise de « Bella Ciao ». Un trio attendu, annoncé comme «complètement improbable ». Une originalité confirmée à l’écoute de ce hit dont l’univers musical loin de leur univers respectif les conduit hors de leur zone de confort. Une prise de risque payante dont on flaire tout le potentiel tubesque.
Une douleur insurmontable que l’on retrouve sur la piste suivante avec l’aérien « ça fait mal » aux harmonies vocales imparables.
Souffrir un bon coup pour mieux se relever, c’est ce que propose Vitaa en solo sur le titre « J’avance ». Un hymne de courage invitant à aller de l’avant sans se retourner, loin de celui qui nous en a fait baver. « Paraît qu’depuis tu tournes en rond, t’essayes de te trouver une raison, tu recommenceras de toute façon, tu es la souffrance » clame-t-elle en femme forte.
Quand Slimane lui, joue le « Coeur de pierre » à travers une chanson berçante et totalement poignante. « Y a plus rien à faire, pour moi tu devrais tracer » regrette-t-il amèrement à travers une interprétation magistrale, plus que remarquable. Une pépite intelligemment écrite, où il y a même glissé des références à ses titres « Viens on s’aime» et « J’en suis là ».
Un duo donc qui termine son second chapitre séparément, mais dont l’histoire ne cessera au fond véritablement jamais. « Comme un été qui ne finit jamais » que cultivent Vitaa et Slimane avec beaucoup d’affect clôturant leur réédition avec « On se reverra ». Comme une belle promesse, laissant présager de belles retrouvailles en chair et en os avec ce public qui les attend tant.
Coups de coeur : Je te tiens / De l’or / J’avance / Coeur de pierre
DROUIN ALICIA