35 ans plus tôt il n’aurait jamais soupçonné une seule seconde qu’aujourd’hui il en serait là. Un homme mûr, artiste épanoui posant fièrement aux côtés du jeune écolier insouciant de 6 ans qu’il était. Un pont symbolique entre le Patrick Fiori de l’époque et l’actuel, représentatif de la thématique de « Un air de famille ». Un onzième album sur la filiation et ces liens du coeur qui nous animent tous. Un véritable héritage musical à partager entre générations. Chronique musical.
Dans le coeur des 7 à 77 ans
Il fait parti de ceux pour qui le confinement a été bénéfique. Une période qu’il a traversé aux côtés de ses parents. Des ainés qu’il a pu retrouver sereinement, réalisant plus que jamais l’importance des liens fraternels qui nous unissent les uns aux autres. De là ce sont dessinés les contours de son nouvel opus, crée autour de ce qui définit les rapports humains. 13 pistes au cours desquelles Patrick Fiori se confie sur sa propre expérience de vie. « Une vie » marquée par ses souvenirs de jeunesse, son besoin d’amitié, ses joies et craintes de père, mais aussi son désir de transmission. Autant d’histoires personnelles que de sujets universels qui parlent à tout le monde. Un véritable tour d’horizon des sentiments que chaque membre peut ressentir dans sa propre famille et ce qu’importe sa place. Incarnant un père inquiet, un mari et fils aimant mais aussi un ami sur lequel on peut compter. Avec un objectif bien précis de laisser une trace sur son passage. L’idée aussi de puiser au plus profond de ses racines, si cher à ses yeux.
Un hommage à ces compagnons de route « là dans tes valises » nous accompagnant tout au long du chemin, qui débute avec le titre éponyme « Un air de famille ». Un hit intergénérationnel célébrant la l’entourage dans son ensemble à la manière d’un jeu de 7 familles. « Le père et la mère, les enfants à l’arrière, les copains d’hier, toutes les sœurs et les frères, le chat le boxer, papy et grand-mère, tous nos êtres chers » personne n’est oublié.
Un descendant donc reconnaissant, mais aussi un père gardant toujours un œil sur sa progéniture. À commencer par sa fille à qui il ouvre son coeur au sein du précieux « Ne m’oublie pas ». Une ballade sur sa crainte de la voir quitter le nid. « Si tu dessines ta vie ailleurs, Je ne t’en voudrai pas » clame-t-il conscient de la logique des choses. « Tout ce que je veux moi c’est ton bonheur, Mais me laisse pas grandir sans toi » poursuit-il rappelant sa nécessité à conserver des moments de partage avec ses enfants et ce qu’importe leur âge.
Se plaçant du point de vue d’une fillette pour son protecteur au sein du poignant «Sur les épaules de mon père » sur lequel résonne la douce voix d’Angelina. Une petite protégée sur laquelle il continue de veiller tel un père spirituel.
Ses amis, ses amours
Un père exemplaire mais aussi un mari qui peut compter sur le soutien de sa femme qui le connaît mieux que personne. Une complicité telle qui a donné naissance à « Ma solitude » écrit à quatre mains. Une ballade acoustique au cours de laquelle Patrick Fiori se montre vulnérable. Puisant dans son ressenti post-concert, ce moment où il se retrouve loin de la lumière et de la vague d’amour que lui offre ses fans. Des fidèles dont il est reconnaissant, mettant tout en œuvre pour les retrouver au plus vite et sereinement lors de concerts prévus dans des cathédrales.
Un besoin aussi de s’imprégner de ses amis, car comme il le dit si bien dans le making-of de son album « On a tous un air de famille, même si on n’est pas du même sang ».
Des camarades avec qui il partage le micro. Pour la première fois avec Florent Pagny sur l’hymne à la jeunesse « J’y vais », et pour la seconde fois avec Soprano sur la déclaration puissante « Si tu tombes ». Deux artistes liés qui clamaient déjà leur adoration commune pour Marseille, leur ville natale sur le fédérateur « Chez nous (Plan d’Aou, Air Bel) ». Un grand privilégié, qui peut compter aussi sur l’oreille attentive du grand Jean-Jacques Goldman. Un précieux conseiller qui lui a même fait l’honneur de lui écrire « Nous ne le savions pas ». Une valse façon comédie musicale, sur ce monde d’avant où les grands-parents pouvaient embrasser leurs petits enfants sans risque.
De l’insouciance à l’âge adulte
Un conteur d’histoire qui joue avec les émotions, passant de ballades délicates et profondes à des complaintes plus légères et entêtantes. À l’image de l’enivrant « On se love », véritable hymne à la jeunesse et l’insouciance du premier amour que l’on a tous ou vivra tous un jour.
Surprenant avec le solaire « Malena » et ses sonorités latines. Un hit se distinguant du reste de l’album. Une déclaration à toutes les femmes, aux séductrices, aux mères, filles et sœurs du monde.
Quand « J’ai appris » parle apprentissage, se basant sur l’expérience de jeunesse du chanteur.
Avant de clôturer par « Nous ne serons jamais amis » et son adieu sentimental.
En bref, avec « Un air de famille », Patrick Fiori passe en revue les différentes étapes de la vie en se basant sur sa propre expérience. Proposant un album positif et profondément humain. Un projet universel emprunt de bons sentiments et d’émotions.
Coups de coeur : Un air de famille / Ne m’oublie pas / Une vie
DROUIN ALICIA
