Leurs fans vont devoir apprendre à vivre sans eux, du moins pendant quelques mois. Eblouis par le feu des projecteurs, Bigflo et Oli préfèrent prendre une pause le temps de se ressourcer. Un duo qui a fait les choses bien en proposant un « Au revoir » en grande pompe, tel une énième cadeau avant leur départ.
« Laisse nous prendre un élan, une trêve »
Cela faisait déjà quelques mois qu’ils préparaient le terrain. Cette fois ça y est, Bigflo et Oli ne feront plus marche arrière. Des frangins offrant un « Au revoir » à leur façon en chanson bien sûre, avant de s’éclipser un temps. Se risquant à un hit à contre-courant de leurs tubes radiophoniques habituels. Un morceau personnel emprunt de mélancolie au cours duquel ils se livrent avec émotion et sincérité « J’ai vu une partie de ma vie défiler devant moi, Comme dans un vieux cinéma mais j’regardais pas l’écran » débute Florian éprouvé par ce rythme effréné. Se confiant à coeur ouvert à son public à qui il réclame « un élan, une trêve ». Avec des mots justes et simples, des rimes agiles, et un flow aussi dynamique que contrôlé, le duo se libère « avant de commencer un nouveau livre ». Malgré tout, non ils ne regrettent rien, restant bel et bien conscients de leur chance. « Elle est unique notre histoire, on m’avait menti, en fait fallait le croire pour le voir » débite Olivio rejoignant malgré tout son frère sur cette «double vie » où ils se sont perdus. « Ces inconnus devenus des proches, ces proches devenus des inconnus… Le feu d’artifice des stades, les joies à mille à l’heure, Le soutien véritable des amis qui ont fait d’ma vie la leur, Au milieu d’cette mer de glace, moi je crève de chaud, Pas d’regrets si l’échec sonne et resserre l’étau, L’artiste est devenu l’homme, alors je parle en prose, Revenir à pas grand-chose quand c’est presque trop » conclut-il à travers un phrasé imparable. Donnant la claque finale de ce morceau si captivant.
L’envers du décor
Un titre symbolique, venant ponctuer le générique de « Presque trop », documentaire qui leur est consacré, disponible sur Netflix. Une immersion guidant les spectateurs au plus près de la dernière tournée prestigieuse de Bigflo & Oli. Réunions d’élaboration du show, premiers pas dans l’enceinte du stadium toulousain en passant par les répétitions tout est passé au crible. Un univers de show et de paillettes « Presque trop » extraordinaire, auquel se mêlent des instants plus intimes des frangins durant leur enfance, et une fois sortis de scène. Des jeunes ordinaires qui au quotidien ont les mêmes occupations que certains de leurs fans, à savoir les jeux vidéos et soirées entre amis. Au programme aussi, des confidences sur leur ressenti, leur bonheur à réaliser tant d’exploits mais aussi malgré tout leurs craintes. Cette satisfaction de l’accomplie et pourtant d’une action irréversible. « Réaliser un rêve c’est le tuer en fait » expriment-ils très justement. Prenant pour exemple leur concert inoubliable dans l’enceinte du stade de leur ville d’origine. Leur « plus grand rêve, et juste une belle soirée pour certains » déclarent-ils lucides. Deux hommes qui une fois derrière le rideau se questionnent sur leur présent, leur avenir aussi. La peur de l’erreur sur scène, de décevoir, la frustration aussi de voir tant de visages et de moments défiler à vive allure. Il faut dire qu’en cinq ans le duo a connu une ascension fulgurante. Trois albums, des tubes à la pelle, un enchaînement de concerts dans des salles toujours plus grandes, trois victoires de la musique et une omniprésence dans les Médias. Depuis le départ tout était comme planifié, un véritable rêve de gosse concrétisé, mais cette fois ils bloquent sur la suite de leur projet. Un tourbillon dont ils souhaitent se sortir la tête de l’eau. Un an, loin de la lumière et des réseaux sociaux. Juste le temps de profiter de leurs proches, se retrouver en phase avec eux-mêmes et se ressourcer. Un besoin grandissant chez Florian convaincu du bénéfice de cette pause. L’idée aussi d’écrire de nouveaux succès et peaufiner leurs projets futurs pour revenir plus forts encore. Une sage décision.
DROUIN ALICIA
