On connaît l’importance du troisième album pour un artiste. Un cap délicat et capital que franchit Amir avec la sortie de « Ressources ». Un disque aussi rayonnant que festif, plus intime aussi. Chronique musicale.
Union et célébration
Il se sentait prêt, « à revenir, à partager ». Un talent resté le même durant sa longue pause médiatique, enthousiaste et chaleureux. Des bonnes énergies au coeur de «Ressources » construit autour de cet état d’esprit optimiste. Déjà en juin dernier « La fête » annonçait la couleur. Un lead-single solaire et dansant balayant d’un revers angoisses et morosité.
Un engouement communiqué aussi dans l’entêtant « On verra bien » hymne sur le dépassement de soi. Une invitation à rester debout face aux épreuves de la vie, à s’accrocher aussi à cette petite lumière toujours dissimulée et ce qu’importe les obstacles à surmonter.
Avec simplicité et humanité Amir fédère et distribue des bonnes ondes à ceux qui l’écoutent. Ouvrant son opus avec le piquant « Soi-disant » sur la course à la rumeur. La volonté de prouver que derrière ses airs angéliques se cache un homme avec ses forces et ses faiblesses capable d’aborder la vie pleinement.
Un être qui s’avoue imparfait parfois loin de son image lisse même, n’hésitant pas à se montrer taquin au sein du titre « Pardonnez-moi ». Un mea-culpa à tous ceux qu’il aurait pu décevoir un jour. Se questionnant aussi sur la véritable clé du « Paradis ». Un artiste épanoui qui semble avoir trouvé sa recette et son équilibre pour avancer sereinement vers le chemin du bonheur. Prenant par la main son public pour l’accompagner sur sa route. Livrant une pop rayonnante, pleine de bons sentiments à travers des hits comme « Entre gifle et caresse » et « Passer », rythmé par des sonorités orientales en featuring avec le musicien israélien Idan Raichel.
Un album de partage riche de 19 pistes, comptant cinq collaborations, dont « Let’s Hurt Tonight » avec One Republic que seuls les détenteurs de la version physique du disque ont la chance de découvrir. Au programme aussi « Comme il faut » en duo avec le jeune Céphaz parlant rupture amoureuse. Une envie de mélanger les univers, d’oser la prise de risque aussi à l’image du surprenant « Fous » au style urbain porté 7 Jaws & Bambino. Une façon ingénieuse de ne pas perdre le fil de cet album certes un peu long et parfois un poil monotone, mais rempli de bonnes intentions et d’authenticité.
Amour et tendresse
Comme sur ses deux précédents albums, Amir jongle avec les tempos et les mélodies. Proposant un disque équilibré comprenant autant de hits radiophoniques que de ballades plus délicates. Un style qui lui va tout aussi bien et qui séduit également son public. Des fidèles ébahis par le tendre « Toi ». Une sublime déclaration d’amour poignante au cours de laquelle le chanteur se montre affectueux et vulnérable face à l’être aimé. « Toi, ne m’en veux pas si j’te questionne, Devant Dieu et tous les hommes, Veux-tu être la personne ? » murmure-t-il à travers cette pépite romantique digne des plus belles demandes en mariage. Un clin d’oeil à sa propre relation avec sa femme Lital pilier de sa vie. Une « Douce guerrière » qu’il honore au même titre que toutes les femmes si fascinantes de par leur force. S’alliant à la discrète Indila le temps d’un tour de «Carrousel ». Un duo surprise gracieux et berçant totalement captivant. « Et je cours, j’ai le coeur en aller-retour, C’est la première fois, J’ai trouvé un ticket pour elle, Dans ce carrousel » clame Amir avec sensibilité.
Revenant sur des instants plus douloureux de son passé sentimental qu’il évoque au cours de la ballade « à l’envers ». De l’amour en abondance, sous toutes ces coutures même à travers des titres comme « Le C » ou « Daphné ».
Distribuant affection et espoir à « Cet homme » sans domicile à qui il adresse une chaleureuse pensée et belle leçon de vivre-ensemble. Lui si serein lorsqu’il est « à la maison », son antre son repère aux côtés de ceux qui lui sont chers. À commencer par son fils à qui il dédie une lettre à coeur ouvert intitulée « Ma lumière ». Une chanson bouleversante et profonde du plus heureux des pères vers ce petit être pour qui il se battra éternellement contre vents et marées.
En bref, cap brillament franchi pour Amir avec ce troisième opus plein de « Ressources ». Un artiste toujours égal à lui-même, aussi bienveillant que fédérateur venu distribuer joie et tendresse sur son passage.
Coups de coeur : Toi / Carrousel / Douce guerrière
DROUIN ALICIA
