Elles sont plutôt du genre à croquer la vie à pleines dents et à positiver. Un enthousiasme que Les Frangines aiment partager au public à travers leur musique, tentant de conserver cette même ferveur en cette période morose et délicate les poussant à décaler leurs plans. Entretien avec ce joyeux binôme d’éternelles optimistes.
« ça nous fait marrer de savoir que certaines personnes nous prennent pour des sœurs »
Leurs fidèles auraient déjà dû avoir entre leurs mains la réédition de leur premier album au titre éponyme. Mais le contexte sanitaire en a décidé autrement. Pas de quoi décourager Jacinthe et Anne certes très déçues mais pas abattue. « On garde l’espoir » maintiennent-elles. Se raccrochant à ce beau succès qu’elles rencontrent depuis déjà plus d’un an et demi. « On ne s’y attendait pas vraiment, on était juste contente de sortir cet album… c’est une très belle récompense du travail fait depuis 2 ans » se réjouissent-elles. Une ascension qu’elles ont du mal à expliquer, bien que conscientes de l’engouement crée autour de « Donnez-moi » leur premier single co-écrit et co-composé avec Vianney devenu un véritable tube. « L’album a été porté par ce titre qui a beaucoup voyagé sur des radios, TV et dans différentes Région. C’est grâce à la magie de cette chanson que l’album a marché » supposent ces deux inséparables. Deux amies de longues dates qui s’amusent de leur ressemblance parfois troublante. « ça nous fait marrer de savoir que certaines personnes nous prennent pour des sœurs » plaisantent-elles même si elles l’attestent elles ne le font pas exprès. « On est sœurs de coeur, on a grandi ensemble, on a construit plein de choses ensemble » expliquent-elles au sujet de leur belle complicité.
« Je pense qu’on a le pouvoir en tant qu’artistes de transformer le négatif en positif »
Un duo qui avance à quatre mains et croise les doigts pour la suite. « On va la sortir cette réédition » positivent Les Frangines promettant de conserver coûte que coûte cette même légèreté et envie de fédérer. « Je pense qu’on a le pouvoir en tant qu’artistes de transformer les choses, le négatif en positif… et on a envie de le faire» certifient-elles. « C’est notre marque de fabric de transmettre des textes assez joyeux… On a clairement envie de continuer à transmettre un peu de joie et d’espoir».
Dans leur nouvelle setlist entre autre le délicat « Pour une seconde » déjà dévoilé mais aussi « Et si » invitant les gens à aller au-delà de leurs premières impressions et réactions ainsi que leur reprise de « Il était une fois nous deux » grand classique de Joe Dassin.
Egalement grande première pour elles un featuring avec le jeune Saam rencontré via leur maison de disque. « Il a fait nos premières partie sur pas mal de concerts, il est trop cool ce gars » assurent-elles. Une rencontre qui a donné lieu à « Sous quel ciel » chanson sur la nature et l’écologie sujet qui leur tient à coeur. « On est entouré de belles beauté, une belle nature à respecter » soutiennent-elles fières de cette collaboration qui ne sera sans doute pas la dernière. « On aime la rencontre artistique, on est hyper ouvertes à ce travail là » déclarent-elles tout en gardant une part de mystère sur les futurs camarades. Confiant occuper ce reconfinement à la préparation active de leur second opus. « On bosse déjà sur un prochain album. On a trop hâte de le sortir parce qu’on a plein de choses encore à dire » livrent-elles tournées vers l’avenir.
« Je pense qu’on a mieux vécu le premier confinement »
Des chanteuses donc studieuses en ce second confinement qu’elles abordent différemment de celui du printemps dernier « On n’a pas la même organisation puisqu’on peut se retrouver pour travailler » racontent-elles. « Le premier était un peu curieux, je pense qu’on l’a mieux vécu que celui-ci parce que c’était un peu nouveau » affirment-elles. Ayant trouvé le moyen de cultiver leur lien musical avec musiciens et public via application de chant et réseaux sociaux. « C’était fou, les retours sur la toile étaient dingues. Ça nous a trop encouragé » se souviennent-elles gardant en mémoire leur clip participatif de « Ensemble » crée à partir de vidéos de scènes de vie d’internautes. « ça nous a permis de rencontre notre public d’une certaine façon plus personnelle » bien que ceux qu’elles préfèrent ce soit « le contact du réel ». « Cette fois on n’est pas forcément présentes sur les réseaux, mais ça fait pas de mal » reconnaissent Jacinthe et Anne plutôt partisante du réel « On est un peu blasé d’être sur les réseaux parce que ce n’est pas la vraie vie » surenchérissent- elles « On a besoin d’être sur scène. La musique c’est quelque chose qui se partage » soutiennent-elles gardant espoir de meilleurs lendemains. « On ne lâchera rien, clairement. On ne veut pas lâcher la culture ni l’art » assurent-elles. « On ne sait pas quand on va retrouver le public, ça peut être dans un an » déplorent-elles, contraintes de réorganiser à nouveau projets et tournées. « Ce deuxième confinement c’est un peu un coup dur pour les artistes, parce qu’encore une fois on décale les tournée, c’est un peu compliqué » regrettent-elles un peu désabusées.
« Je m’attendais à ce que ça soit glauque de chanter devant des gens masqués »
Une réorganisation cumulée à la frustration de mesures comme l’interdiction de la vente de disques dans les commerces. « C’est vrai, on est tous un peu blasés parce que c’est trop de coups durs d’un coup » maintiennent- elles. « C’est pénible mais il faut jouer le jeu » se raisonnent-elles « C’est sûr que si chacun défend son morceau, on ne peut pas être tous satisfaits malheureusement » ajoutent-elles sagement. « On se rend compte que notre boulot est différent et doit s’adapter au contexte »
Des changements qu’elles ont déjà pu observer cet été lors de leurs quelques concerts maintenus. « Les gens sont masqués, il y a la distanciation sociale et ils ne peuvent pas se mettre debout » expliquent-t-elles « Je m’attendais à ce que ça soit glauque de chanter devant des gens masqués, qu’il n’y ait aucun lien et que le contact soit vraiment compliqué» admet l’une d’elle. Une appréhension vite balayée « Ils restent toujours aussi enthousiastes et aussi cool » soutient son acolyte bien que déçue de ne plus pouvoir faire danser tout ce petit monde. « Il y a tant d’énergie que ça casse les masques. Bas les masques » enchaînent-elles unanimement toujours pleines d’entrain. «On reçoit des messages hyper touchants qui donnent énormément de sens à ce qu’on fait, et on chante pour ça » clament-elles « Il faut savoir remercier, parce que c’est une chance » concluent-elles reconnaissantes du soutien infaillible de leurs fans à qui elles promettent de bonnes chansons qu’elles pourront partager sur scène dés que la situation sanitaire le permettra.
Merci aux Frangines !
DROUIN ALICIA