Quelle joie de voir la mythique salle de l’Olympia vibrer à nouveau. Une résurrection de Noël avant l’heure offert par Jenifer, venue y faire escale ce dimanche pour son tout premier concert en live-stream. Une chanteuse comme convenu de retour au mieux de sa forme, pour un moment flamboyant et intime en accord parfait avec son public.
Une communion intacte
La culture revient de loin, et n’est pas encore arrivée au bout du tunnel. Un secteur touché de plein fouet par la crise sanitaire, tentant de s’adapter au mieux pour continuer de scintiller. Dernière bouée de sauvetage en date : le live-stream. Un exercice auquel s’est prêtée Jenifer ce dimanche soir depuis l’Olympia. Une star habituée à se produire devant les foules, cette fois confrontée aux sièges rouges vides de ce lieu culturel légendaire. Une salle de spectacles qu’elle a réouvert et ravivé entièrement de lumières. S’octroyant avant de réveiller la scène, un tour d’horizon depuis les coulisses. Une prospection et piqure d’histoire partagée avec ses spectateurs VIP. Une ballade bonus allant du carré technique, au mur des empreintes en passant par les loges ou encore l’arrière du balcon. Jusqu’à se poser au bar Marilyn, lieu intimiste idéal pour clamer son amour inconditionnel à ses fans avec son titre « De vous à moi » qui leur est dédié.
« Il y a vos voix, Vos mains vers moi, Un coeur qui bat » entonne-t-elle avec délicatesse, épaulée par sa guitariste Audrey Tesson. Une phrase symbolique, à l’heure où un écran la sépare désormais du public. Au même titre que « Notre idylle » dont les paroles « Je me sens si loin de toi » se sont avérées plus que jamais de circonstances.
Une chanteuse qui malgré cette connexion virtuelle a fait au mieux pour rester dans l’échange comme elle le fait traditionnellement. Multipliant les effusions de petits mots doux et gestes tendres à destination des plus de 20 000 participants du jour. Se concentrant sur les visages des quelques internautes diffusés sur place qu’elle a rejoint au plus près à chacune de ses nombreuses descentes de scène. Des petits chanceux à qui elle s’est adressée les yeux dans les yeux.
Allant même jusqu’à apposer sa main sur les leurs pour plus de communion, au son de «Comme c’est bon » transformé depuis en hymne du déconfinement. N’en oubliant pas pour autant de suivre les milliers de messages d’affection des autres, qui défilaient à vive allure chaque fois qu’elle s’en approchait. Des bonnes ondes et une énergie dont s’est imprégnée Jenifer, pour mieux les redistribuer.
Un show pétillant
Un concert particulier mais pas sans saveur, au cours duquel Jen a pris plaisir à retrouver la ferveur du live et cette scène de l’Olympia quinze ans après son dernier passage solo.
Un « revival » arrangé de ses derniers shows. Avec un mélange de tubes marquants de sa carrière. Une véritable performance lancée par le sensuel « Ose » issu de son second album « Le passage ». Un hit dynamisé par un décor étincelant. Une setlist baignée de hits dansants qui font du bien. De « Paradis Secret » à « Je danse » en passant par « Hey Jen » ou encore « Y a comme un hic ». Une heure et demie de spectacle, placé sous le signe de la légèreté. Une majorité de titres pêchus avec aussi « Sur le fil », « Ma révolution», « Des mots qui résonnent » et bien d’autres. Une douce évasion également rythmée par des instants plus tamisés. À l’instar du berçant « Serre moi » dont on a pu revivre le clip grâce à une réalisation aux petits oignons. Ou encore l’apaisant « C’est de l’or » qui résonnait comme une évidence au vue du petit ventre rond dissimulé subtilement par la chanteuse sous une chemise ample. Inconcevable aussi de repartir sans l’incontournable « Donne moi le temps » toujours aussi frissonnant. Même chose pour son tout premier single « J’attends l’amour ». Des classiques qui font toujours ce même effet réconfortant, malgré le temps qui passe. Un engouement donc inchangé autour de Jenifer qui célèbrera courant 2022 ses 20 ans de carrière. Un cap capital pour lequel elle a confirmé la préparation d’une surprise. Avant de laisser le rideau se refermer sur « Le souvenir de ce jour » où l’amour du public pour sa musique vaut définitivement plus que tout.
DROUIN ALICIA
