Comme un air d’Halloween à l’approche de Noël sur TF1. Alors que la dernière saison de «Koh Lanta » vient de s’achever, pas de répit pour Denis Brogniart qui rempile déjà avec « District Z ». Un jeu d’aventure mettant à l’épreuve cinq célébrités au beau milieu des zombies. Un défi pittoresque, souffrant pour l’heure d’un lancement en demi-teinte.
Le concept
C’est un projet qui a mis deux ans avant de se concrétiser. En misant sur « District Z » TF1 a pour ambition d’ajouter une nouvelle marque forte à son catalogue. Une chaîne surfant sur le succès de fictions comme « Walking Dead » programme phare de Netflix . Ce coup ci il n’est pas question de série, mais de divertissement. Un jeu d’aventure produit par Arthur, entraînant une équipe de cinq personnalités dans une zone truffée de créatures effrayantes. Parmi eux, le professeur Z défendant son précieux magot. Le but des participants : remporter un maximum d’épreuves leur donnant accès à des pass, avec à l’issue un maximum de lingots destinés à une association. Mais aussi tout faire pour conserver leur unique vie virtuelle allumée dans leur dos au risque de se voir retirer de l’épreuve. Pour les guider dans leur quête, le bien nommé Denis Brogniart.
Un univers à approfondir
Lumière sombre, ambiance sonore angoissante. Dés les premières secondes de son pré-générique, « District Z » annonce la couleur. Un programme élaboré pour faire frissonner le public. Avec pour terrain de jeu : un gigantesque espace au beau milieu d’un parc de 10 hectares, situé aux abords du Parc Astérix (Oise). Un décor impressionnant, regroupant en son antre parcours extérieurs et salles d’épreuves. Un univers inspiré des codes du genre fictif/horreur tant plébiscité par bon nombre de spectateurs, qui a bénéficié d’un budget juteux. Seul hic, pour conserver l’état d’esprit familial et divertissant le format se révèle plus doux que prévu. À l’image des zombies qui avec leur maquillage trop approximatif ne font frémir personne et ne remplissent pas toute leurs promesses. Un élément pourtant au coeur du concept, censé lui permettre de se démarquer. Des personnages qui laissent sceptiques et ne remplissent pas pleinement leur rôle. Des intervenants trop effacés, peu crédibles. Plus surprenant encore, si le Majordome joué par Guillaume Geoffroy sort du lot, c’est plutôt grâce à son humour et ses mimiques d’interprétation. Un homme plein de folie, qui a beaucoup fait rire sur la toile. Seul hic on n’est plus dans l’insolite que dans la partie obscure souhaitée. Un accroc que le tournage de nuit ne parvient pas à rattraper.
Un Fort Boyard arrangé
Un visuel donc qui laisse à désirer, au même titre que le scénario d’un casse quelque peu décousu qui nous perd. Un récit peu clair, des règles brouillonnes et un manque de spectaculaire. Gros point noir aussi, la trop forte ressemblance avec « Fort Boyard ». Comme l’émission légendaire les candidats se frottent à des épreuves physiques et cérébrales depuis des cellules, pour remporter non pas des clés mais des pass. Et à la fin un gain pour une association. Seule différence les jeux se font collectivement et non pas de manière individuelle ou en duo. Une subtilité qui ne suffit pas à éviter la comparaison. D’autant que l’on compte trois visages guides. Même chose pour la chambre forte aux airs de la pièce au trésor. Des similitudes qui perturbent et gênent les habitués au Père Fourras et ses camarades. On est donc loin de l’innovation promise, mais plus dans une adaptation non assumée, allant même jusqu’à faire appel au même réalisateur, Francis Côté.
Il aurait été judicieux d’user d’épreuves interactives, plus technologiques, modernes. Mais rien de cela. On se retrouve avec un lâché de ballons de baudruche transformés en bombes à eau, ou à une découpe de fruits un peu trop banale. Avec en plus un casting lors du premier épisode qui n’a pas fait l’unanimité. Une équipe composée d’invités trop souvent présents à l’antenne entre autre dans les émissions d’Arthur, également accusés de surjouer. Quant à leurs côté heureusement, Denis Brogniart tient son rôle honorablement et prouve qu’il est bel et bien un animateur tout terrain. Mais un bon point hélas pas suffisant pour faire frémir nos sens.
L’audience
Lancé ce vendredi soir en prime time sur TF1, le premier numéro de « District Z » a réuni une moyenne de 5,3 millions de curieux, pour 26,1 % de part d’audience, soit plus d’un quart des téléspectateurs devant leur écran. Un score honorable, auquel s’ajoute une foule de critiques et mécontentements sur les réseaux sociaux. Une évolution donc à surveiller.
Diffusion de l’épisode 2 de « District Z » ce vendredi à 21H sur TF1 avec une nouvelle équipe composée de Kev Adams, Estelle Lefébure, Jarry, Camille Combal et Sandrine Quétier.
DROUIN ALICIA