C’est un fait, la crise sanitaire a considérablement revu les habitudes du public en terme de consommation audiovisuelle. Si du côté de la télévision les audiences n’ont jamais été autant au beau fixe, la radio elle continue sa perte de vitesse abondante. Un média en souffrance en ce contexte de crise culturelle, où fort heureusement quelques stations parviennent à tirer leur épingle du jeu. Preuve en est les derniers chiffres fraîchement révélés.
ça flotte pour les généralistes
La dernière vague tant redoutée par les patrons de radio vient de s’échouer. Dans son rouleau pas de virus mais les chiffres Médiamétrie issus de la période novembre-décembre 2020. Et sans surprise, un résultat global reflet de la crise sanitaire et du reconfinement. Un climat qui a largement modifié le quotidien des français. À commencer par leur mode de travail. Des télé-travailleurs toujours plus nombreux, boudant malgré eux entre autre la capitale case matinale en plein ralentissement. En cause la diminution voire absence de trajet vers leur entreprise, un temps habituellement souvent consacré à l’écoute d’informations. Des conditions de fin d’année donc peu favorables pour l’ensemble des stations. Une tendance confirmée par l’indicateur général portant à 40,4 millions le nombre de personnes ayant écouté la radio ces deux derniers mois (contre 42,3 l’an dernier). Un score inédit, jamais arrivé aussi bas en une fin d’année et ce depuis 20 ans. De quoi faire grincer les dents les principaux intéressés. Fort heureusement tout n’est pas sombre. Si de son côté Europe 1 poursuit sa chute avec 300 000 fidèles en moins, d’autres généralistes se maintiennent en bonne forme. En témoigne les 19,3 millions de paires d’oreilles encore captées par les informations de cette catégorie. À l’image de France Inter maintenant sa place de première radio du pays. Un précieux succès pour la station rouge du service publique cumulant environ 6,9 millions d’auditeurs journaliers. Une troisième meilleure performance historique creusant un peu plus l’écart avec son principal concurrent RTL. Un médaillé d’argent qui n’a pas à rougir de son audience moyenne de 6,1 millions pour une part de marché stable. Bonne dynamique aussi pour France Info parvenue à se hisser juste derrière ces deux leaders, portée par ses news régulières.
La tête tout juste hors de l’eau pour les musicales
Une tempête mouvementée, que se prennent de plein fouet les stations musicales et locales. La preuve avec le chassé-croisé entre France Info et NRJ. Une station à la panthère toujours leader dans son domaine, qui pourtant accuse une perte sèche de près de 681 000 habitués. Pas d’ascension non plus pour France Bleu qui la succède avec ses 3,3 millions d’auditeurs. Ni pour Skyrock glissée derrière RMC et ce malgré les difficultés liées au départ de Jean-Jacques Bourdin et l’engouement ascendant pour la musique urbaine. Pas mieux pour Nostalgie, RTL2 et ChérieFM, qui chavirent un peu plus. Quand France Culture peut se réjouir de son regain d’énergie de + 96 000 fidèles, tout comme sa consœur de France Musique qui affiche une jauge positive de plus 108 000 personnes. Loin des hécatombes de Fun Radio et Virgin Radio qui dérivent dans le bas de tableau, délaissés respectivement par 480 000 et 535 000 individus.
Des résultats nuancés par quelques spécialistes optimistes à l’idée de voir la radio reprendre sa croissance une fois les habitudes du quotidien retrouvées.
DROUIN ALICIA