Et si la France tenait enfin le successeur de Marie Myriam 44 ans après ? C’est en tout cas celle qu’espère être Barbara Pravi, représentante tricolore à l’Eurovision 2021. Une voix puissante un peu éraillée, partageant son univers à travers « Voilà », titre avec lequel elle tentera au mieux de défendre nos couleurs.
À coeur ouvert
Une Edith Piaf 2.0. Voilà comment une large partie du public qualifie Barbara Pravi. Une auteure-compositrice et interprète française sortie vainqueur du format « Eurovision France, c’est vous qui décidez ! » le 30 janvier dernier. Un précieux titre lui donnant accès à la scène de l’Eurovision de la chanson 2021 attendu à Rotterdam le 22 mai prochain. Une artiste de la chanson française qui tentera de séduire jury et téléspectateurs avec « Voilà». Single qui lui a porté chance lors de la pré-sélection et rapporté au total 204 points. Un morceau qu’elle a elle-même écrit et composé avec l’aide du talentueux Igit et de la prometteuse Lili Poe. Un auto-portrait construit autour d’une valse langoureuse et épurée. Lentement, au son de sa voix éraillée et puissante la jeune femme y raconte son histoire en toute sincérité. Un véritable journal intime ouvert pur et authentique. «Ecoutez moi, Moi la chanteuse à demi, Parlez de moi, à vos amours, à vos amis, Parlez-leur de cette fille aux yeux noirs et de son rêve fou » interpèle-t-elle avec poigne et douceur. Prenant son élan ensuite pour en dire d’avantage sur son parcours. Confiant ses envies mais aussi ses doutes et ses failles avec beaucoup de profondeur.
Poussant un peu plus la porte de son univers à travers un clip à son image. Loin de la foule, Barbara Pravi débute avec quiétude assise sur un banc. Contemplant le film de sa vie dans une ambiance feutrée aux teintes vintage. Tentant de braver le froid malgré sa tenue légère composée d’un béret, d’une veste écaillée et de talons hauts. Une artiste féminine en toutes circonstances, dont les expressions du visage font partie intégrante du scénario introspectif. Faisant monter l’intensité entourée de danseurs cagoulés, en même temps que la lumière qu’elle rejoint peu à peu. Une vidéo à la fois rétro et moderne, reflétant la dualité de celle qui se rêve comme les légendes de la chanson française : intemporelle.
Une voix, un parcours
À seulement 27 ans, Barbara Piévic de son vrai nom a une carte de visite déjà bien remplie. Devenue Barbara Pravi en hommage à son grand-père paternel d’origine serbe. «Pravi » signifiant « authentique », un adjectif qu’elle compte bien appliquer à sa musique. Une chanteuse repérée il y a six ans avec son premier clip réalisé avec des potes. Une vidéo fait-maison crée avec ces quelques économies mises de côté sur ses salaires de serveuse. Une rêveuse passionnée qui a commencé par toucher son rêve du bout des doigts en 2015 en interprétant « On m’appelle Heidi », la version française du générique du film Heidi. Avant d’intégrer la troupe du spectacle musical « Un été 44 » relatant le quotidien de six jeunes gens en plein Débarquement de Normandie. De là s’en suivront un EP puis un premier album éponyme, puis un deuxième il y a quelques mois. Une personnalité s’impliquant aussi à la défense de causes comme la violence faite aux femmes à travers un collectif comme « Debout les femmes ». Et s’adonnant en parallèle à l’écriture et composition pour d’autres artistes. Une activité où elle brille fortement puisque c’est à elle que l’on doit entre autre « Bim bam boum » tube de la jeune Carla, ou encore «J’imagine » qui a permis à Valentina de remporter la dernière édition de l’Eurovision Junior. Des succès qui lui redonnent confiance, dont on ne peut que souhaiter à « Voilà » la même issue glorieuse.
DROUIN ALICIA