Après plus de 100 jours de porte close pour les restaurants, les fins gourmets se lèchent d’avantage les babines à l’idée de retrouver les cuisines de « Top Chef ». Une marque emblématique et véritable vitrine sur la gastronomie de retour dés ce soir sur M6. Une saison 12 porteuse d’espoir pour tout un univers en souffrance, dépassant les nouvelles contraintes sanitaires pour continuer à révolutionner l’art culinaire.
Une créativité sans limite
Faire manger un plat visuellement écoeurant, réaliser une cuisson chaude à l’eau froide ou encore associer des saveurs improbables sur le principe d’une comptabilité moléculaire, et même faire passer un message écologique. Un tas de défis fous auxquels devra se confronter la promo 2021 de « Top Chef ». Une saison 12 plus que jamais placée sous le signe de la créativité. Symbolisée entre autre par l’invitation de chefs issus d’univers exceptionnels. Ils s’appellent Guy Savoy, Alexandre Mazzia, ou encore Angel Léon. Des chefs triplement étoilé, parmi les plus innovants dans leur domaine. Un véritable panthéon vivant de précurseurs de renom. Des innovateurs en matière de cuisson, inventeurs de plats mythiques, ou apprentis chimistes venus du monde entier. Tous vont tenter de faire pénétrer les candidats dans leur bulle et leur proposer des épreuves qui cassent les codes.
Pour se démarquer durant le concours, les différentes brigades devront puiser au plus profond de leur imagination. Osant donner vie à leurs idées les plus folles et improbables sans filtre, tout en continuant d’allécher les papilles du jury. Un challenge à la hauteur d’un casting annoncé comme très prometteur et compétent. Moyenne d’âge 28 ans. 11 hommes et 4 femmes traînant dans leurs casseroles leur propre style. De quoi faire grimper d’un cran supplémentaire l’excellent niveau de la compétition.
Une saison pointue qui n’en reste pas moins accessible ni réconfortante. 50 % des grands classiques restant à la carte de l’aventure. Des véritables rendez-vous pour les fidèles du format qui apprécient retrouver ces madeleines de Proust que sont l’épreuve de la boîte noire, ou le trompe l’oeil. Des valeurs sûres pourtant qui ne laissent pas la production se reposer sur ses lauriers, s’autorisant quelques arrangements. Exemple avec le mythique « Qui peut battre ? », où Philippe Etchebest devra faire à Paul Pairet derrière les fourneaux. Quand l’incontournable « Guerre des restos » restera en phase avec la réalité du moment, en étant récupérée et consommée en Click-and-Collect.
Au delà des contraintes sanitaires
Un programme donc ancré au contexte actuel, qui s’est d’ailleurs tourné durant le second confinement. Un tournage parvenu à être réalisé d’une traite, sans interruption grâce à l’application d’un dispositif bien précis. Et à respecter sa programmation malgré l’annulation contrainte de la venue de 2 chefs étrangers. Au menu, port du masque et retrait uniquement en plateau à condition de respecter une distanciation suffisante, confinement des candidats une semaine avant le démarrage et co-habitation collective dans un hôtel durant toute la durée de l’émission. Une vigilance maintenue par la réalisation de tests PCR pour tous une à deux fois par semaine, et la mise en place de vestiaires attitrés. Une organisation millimétrée visible à l’écran. Avec des embrassades d’encouragement et autres câlins déchirants d’adieux, remplacés par de furtives tapes sur l’épaule ou désormais habituel check du coude. Des arrangements appliqués jusqu’à la finale. Tournée cette année dans la foulée pour éviter le trop plein de mouvements des participants et équipes, avec des dégustants répartis dans 4 salles différentes autours de tables espacées et regroupées par membres d’une même famille.
Terminé aussi le partage d’assiette pour le jury, qui se faisait habituellement lors de l’étape de la « dernière chance», et les dégustations sur des petites tables. Des chefs privés pour la première fois de leurs autres préoccupations professionnelles, encore plus investis dans « Top Chef ».
Une saison symbolique malgré elle, à l’heure où les restaurants ont toujours le rideau baissé. Inutile en revanche de chercher de messages subliminaux ou cachés, il n’y en a pas. Là n’est pas l’ordre de l’émission qui reste un divertissement. Un bel écrin là pour montrer le savoir faire de tout un univers et donner de l’élan à cette année de la gastronomie. Avec l’envie subtil d’inciter un peu plus les clients à retrouver le chemin des établissements dés que possible.
DROUIN ALICIA
