Nintendo, Sony, puis la Pokemon Company sont venus apporter un peu de chaleur dans un mois de Février froid et morne avec les premiers Nintendo Direct et State of Play d’ampleur depuis des mois. Les annonces sont nombreuses, mais les fortunes diverses.
Nintendo avait beau rassembler le plus possible d’éditeurs tiers pour son émission, les annonces sont d’intérêt variable : si KoeiTecmo lève enfin le voile sur Samuraï Warriors 5 (prévu pour le 27 juillet), l’éditeur continue à servir du réchauffé. La trilogie Mysterious de la série Atelier ressort le 23 avril sur PS4, Steam et Switch avec tous les DLC inclus ainsi quelques bonus mineurs. Une autre trilogie, celle de Ninja Gaiden, arrivera à destination des mêmes supports plus la XboxOne, le 10 juin prochain. Deux déception en revanche pour ce remaster : le mode multijoueur en ligne a été purement et simplement supprimé…
Nintendo pas à la hauteur du moment
C’est tout le problème de la Switch qui, comme on l’a vu, ne peut laisser espérer de grosses ventes aux sociétés externes à Nintendo. Il n’y a tout simplement aucune annonce d’ampleur et les jeux présentés font doucement sourire les possesseurs de PS5 et Xbox Series. No More Heroes III est absolument hideux et aura besoin d’une bien meilleure présentation pour convaincre d’ici sa sortie le 27 août prochain. Les louanges sont plus faciles lorsque SquareEnix montre Project Triangle Strategy, successeur spirituel du très apprécié Octopath Traveler, mais il faut voir la réalité en face : le titre pourrait tourner sur un console 32 bits. Un peu juste pour une sortie de 2022, quand la PS5 et les Xbox Series commenceront à tourner à plein régime.
Nintendo se perd (et perd surtout le spectateur) dans un listing indigeste de portages et de petites productions comme Plants vs Zombies, DC Super Hero Girls, Stubbs the Zombie, Outer Wilds, Apex Legends etc. Même le portage direct de Zelda Skyward Sword paraît disgracieux tant les textures sont vieilles. On a vraiment pas senti beaucoup d’ambition lors de ce direct. Beat’em All célèbre mettant en scène les grandes figures du Japon historique, Samuraï Warriors 5 fait figure d’annonce tierce majeure, mais personne ne fera la queue pour ce titre en occident. Il n’est d’ailleurs même pas exclusif, autre problème qu’aura la Switch face à ses concurrentes dans les prochains mois. Globalement, les fans de la marque restent sur leur faim.
La firme de Kyoto donne quand même quelques gages à ses fans avec notamment l’arrivée de Pyra de Xenoblade 2 dans Super Smash Bros Ultimate. Véritable “usine à DLC”, Smash Bros n’en fini pas de faire parler de lui. Même si, reconnaissons-le, l’arrivée de l’héroïne du RPG de Monolith Software est un très joli coup. Nintendo avait dit que le programme concernait les jeux à venir au premier semestre 2021, mais ce n’est pas exact. La clôture du Direct sur Splatoon 3, lui aussi à sortir en 2022, en témoigne. S’il est manifestement trop tôt pour commenter sur ce dernier, Nintendo a déjà montré une nouvelle contrée désertique et l’arc comme nouvelle arme.
Les petits éditeurs font de la résistance
Arrêtons-nous sur Caligula 2. C’est là encore une titre de faible ampleur mais le scénario du premier était tout à fait captivant. Furyu annonce cette suite pour le 24 juin au Japon, sur PS4 et Switch (confirmé pour une sortie européenne à la rentrée par Koch Media). Les neuf personnages principaux de Caligula 2 sont plongés dans un monde appelé Redo, un univers parfait dénué de tout regret. Les héros refusent en revanche ce monde fictif et cherchent à revenir dans la réalité, aussi dure soit-elle. Pour l’instant donc, que ce soit dans la forme (clairement le même moteur que Caligula Overdose) ou dans le fond, Caligula ne semble pas apporter grand chose et l’animation semble un peu bancale. Espérons que Furyu nous prouvera le contraire d’ici juin.
Contrairement à la plupart des éditeurs, Nippon Ichi Software met le paquet sur ce premier semestre 2021. En plus de Disgaea 6 (déjà sorti au Japon) et Fûraiki 4 (avril), la société annonce Tantei Bokumetsu pour le 27 mai et Warui Ôsama to Rippa na Yûsha pour le 24 juin, tout ça au Japon sur Switch et PS4. Le premier est un jeu de réflexion mélangé avec du visual novel dans le lequel 14 détectives tentent d’élucider une grave affaire de meurtres un série. Le joueur explore un manoir en 3D isométrique pour trouver des indices et confronter ses hypothèses avec les autres détectives, tout en évitant de nombreux pièges.
La deuxième, dont le titre se traduirait vaguement “Le Méchant Roi et le Noble Héros”, rappellera des souvenirs aux fans de NIS America : on y retrouve le même producteur et la même direction artistique que The Liar Princess and the Blind Prince. Il prendra la forme d’un jeu de rôles dans des décors et au milieu de personnages inspirés de contes de fées.
Persona 4 arrive en manga chez Mana Books. Après l’adaptation du cinquième volet de la saga, l’éditeur français s’attaque au quatrième, non moins célèbre pour la qualité de son intrigue. Premier volume en librairie le 4 mars.
Idolm@ster Starlit Season a reçu sa date de sortie japonaise lors d’une émission web dédiée. C’est le 27 mai que les amateurs de showbiz pourront retrouver leur simulation préférée, dans laquelle le joueur est manager d’un groupe de chanteuses. Au programme : jeu de rythme, gestion des répétitions et bien sûr drague! Le tout arrive également dans une édition collector de 14’000 yens, soit plus de 100€.
Final Fantasy et Pokémon, les annonces choc
La semaine suivante, c’est au tour de Sony de dégainer ses annonces. Un seul jeu japonais annoncé en clôture d’émission, mais quel jeu! L’excellent Final Fantasy VII Remake reviendra le 10 juin sur PS5 dans une version appelée Intergrade, sorte de volet de transition avant la suite. 60 images/secondes, mode photo… diverses améliorations sont mises en avant, mais c’est bien Youfie le centre de toute l’attention. La ninja de Wutai débarque en tant que personnage jouable dans un DLC qui sera exclusif à cette version PS5. Les possesseurs de la version PS4 pourront mettre à jour leur jeu gratuitement en mettant le blu-ray dans la nouvelle console (mais il faudra quand même acheter le DLC à part), mais ceux qui n’auraient toujours que la PS4 ne pourront pas incarner Youfie! Si Sony ne solutionne pas les problèmes de pénuries, il pourrait y avoir des mécontents!
La Pokémon Company termine ce mois de février clairement faste par deux annonces. Pokémon Brilliant and Shining Pearl est véritable douche froide : le remake qui ne cessait de revenir dans les rumeurs s’officialise enfin, mais avec des graphismes indignes d’une console moderne. C’est moche, ce n’est manifestement pas travaillé au niveau du design mais l’éditeur en demandera quand même sûrement 60€ fin 2021. Un véritable scandale. Personne, aucun fan ne peut accepter de payer un sous-jeu 3DS le prix fort en 2021. Cette réalisation minable cache probablement un autre objectif : la sortie du jeu sur l’immense parc mondial de smartphones, discrètement après la version Switch.
Beaucoup plus intéressant, Pokémon Legends Arceus est la promesse d’une vraie révolution de la franchise. Se déroulant dans le monde de Sinnoh bien avant l’époque de Diamant et Perle, il affiche un univers beaucoup plus étendu que n’importe quel épisode passé. L’esthétique directement inspirée du Japon médiéval est criante de beauté, même si de près les textures apparaissent déjà datées. Le gameplay devrait être grandement renouvelé grâce à une nouvelle facette action-RPG et un système de capture plus complexe. Sortie sur Switch début 2022.