Il souffle un air hispanique sur l’avenue George V depuis cet automne. L’artiste Manolo Valdès a investi cette luxueuse artère parisienne en l’ornant d’une dizaine de sculptures monumentales. Entre ses muses métalliques et ses immenses Ménines, il nous propose une agréable flânerie à mi-chemin entre la cour d’Espagne et une réinterprétation très personnelle des figures féminines de l’histoire de l’art.
Manolo Valdès à l’honneur
L’artiste Manolo Valdès est à la fois peintre, sculpteur et graveur. Né à Valence dans les années 50, il est devenu l’une des figures symboliques du XXIe siècle. Présent dans les musées du monde entier ainsi qu’à toutes les foires d’art contemporain (dont Art Paris) son travail est régulièrement mis en avant par l’Opera Gallery du Faubourg Saint Honoré qui organise aujourd’hui cette exposition à ciel ouvert en partenariat avec le comité George V.
Une seconde édition pour le “George V Monumental”
En 2019, la première édition du « George V Monumental » avait exposé une soixantaine d’œuvres contemporaines dont des photos de Charlotte Mano, des sculptures hyperréalistes de Carole A. Feuerman ou des bonbons géants de Laurence Jenkell. Pour cette seconde édition, le président du comité GV – Rémy Makinadjian – a misé sur un parcours monographique rendant hommage au savoir-faire de Manolo Valdes.
Place aux muses et à la féminité
Attaché à des matières assez brutes comme l’aluminium, l’acier mais aussi les résines, Manolo Valdès parvient à dépasser leur aspect premier pour créer de très belles pièces. Il en va ainsi de ses demoiselles aux papillons ou de sa muse Clio qui déploie sa chevelure de métal avec une étonnante délicatesse. A la fois douces et stylisées, ses œuvres nous séduisent par leur aspect énigmatique autant que par la féminité qui s’en dégage.
Des Ménines très contemporaines
Dans un tout autre genre, Manolo Valdes décline également depuis des années le personnage de l’infante d’Espagne, Marguerite-Thérèse. Cette figure emblématique du tableau de Velasquez est aujourd’hui présente en quatre teintes sur l’avenue Georges V. Qu’elle soit orange, rose, noire ou bleue – la couleur signature de Valdès -, il se dégage de ces ménines contemporaines une beauté puissante qui impose la révérence. Le corps rond, sculpté dans une résine dense, elles sont à la fois fortes et fragiles car leurs crinolines absorbent la clarté solaire autant qu’elles reflètent les bâtiments alentours.
Allez donc vous promener parmi ces belles demoiselles, vous ne le regretterez pas : choisissez, de préférence, une journée de ciel bleu car par temps clair ces Menines deviennent cristallines grâce aux rayons du soleil qui les traverse. Si les giboulées de mars viennent perturber votre contemplation, vous pourrez toujours vous réfugier dans l’une des boutiques de luxe de l’avenue George V. Entre Vuitton, Kenzo ou Hermès, vous avez le choix.
Florence Gopikian Yérémian
Manolo Valdès : Monumentales Égéries
2e édition George V Monumental
Avenue George V – Paris VIIIe
Jusqu’au 30 mars 2021