Quand une femme dit « non » c’est non, on ne le répètera jamais assez ! Une lutte pour le consentement approuvée et soutenue par Camille Lellouche qui en a fait le thème principal de son nouveau titre intitulé « N’insiste pas ». Une chanson poignante et engagée dévoilée à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, pour dénoncer les violences domestiques.
Une battante écorchée
La parole des femmes n’a jamais été autant libérée. Une lutte de chaque instant défendue par Camille Lellouche qui a profité du 8 mars dernier jour consacré aux droits des femmes, pour témoigner de son soutien à travers le titre « N’insiste pas ». Un morceau de circonstances issu de son premier album à venir où elle y explorera le thème de l’amour sous toutes ses coutures. La passion, la trahison, la rupture où encore la violence qu’elle dénonce à travers cet hymne dédié à toutes les victimes de maltraitances conjugales. Un sujet dramatique et délicat qu’elle aborde avec beaucoup de justesse et d’émotion. « N’insiste pas, Quand je me lance et que tu penses m’arrêter, N’insiste pas, quand je te dis que tes gestes ont parlé, N’insiste pas quand je dis non, N’insiste pas sans condition » lance-t-elle plus fragile que jamais, en se glissant dans la peau d’une compagne malmenée. Un cri du coeur qu’elle prononce avec beaucoup de fébrilité. En témoigne les sanglots retentissants dans sa voix camouflée derrière quelques notes acoustiques de piano co-composées par les brillants Meïr et Yaacov Salah réputés pour leur collaboration avec Slimane. Une mélodie pure et douce venant compenser la colère de Camille Lellouche. Une artiste à fleur de peau qui peine à contenir ses larmes, mais trouve la force de se relever pour exprimer sa rage. Se transformant au fil de la chanson en une combattante courageuse en rébellion contre son bourreau. « N’insiste pas tout est terminé, Tu m’as jurée tu m’as cassé la gueule, T’as dis que tu m’aimais, tu m’as cassé la gueule, Aujourd’hui je m’en vais je pense à ma gueule » débite-t-elle avec poigne sans passer par quatre chemins. Des paroles dures, insoutenables et pourtant si réalistes du quotidien des femmes battues. Reflétant aussi des difficultés psychologiques que connaissent ces dernières. Un engrenage que dépeint parfaitement la chanteuse qui démontre après le déchirant « Mais je t’aime » à quel point elle peut se montrer saisissante et bouleverser les âmes de ceux qui l’écoutent.
Un engagement continu
146 c’est le nombre de femmes tuées par leur partenaire ou ex en 2019. Un chiffre encore trop élevé, qu’a tenu à rappeler Camille Lellouche sur fond noir à la fin du clip de «N’insiste pas », avant de rappeler les numéros d’urgences à contacter. La plupart ayant subies des sévices antérieurs. Les violences physiques et/ou sexuelles, un mal intergénérationnel qui touche aussi bien les 18-25 ans que les séniors. « ça concerne tous les milieux sociaux, peu importe le métier que tu fais, même dans le milieu artistique, ça arrive à tout le monde » a-t-elle précisé sur l’antenne d’Europe 1 le 8 mars dernier. Une artiste engagée qui prend ici le micro « pour les femmes qui n’arrivent pas à partir ou qui y arrivent tard ». Une interprète pour qui « l’humour ne suffit plus ». « à un moment ça suffit, il faut dire les choses comme elles sont. Quand on te casse la gueule, on te casse la gueule. Donc disons-le » a-t-elle justifié de ses paroles explicites. Remontée contre le manque de considération des autorités qui cause à la perte encore trop de victimes. «Quand certaines femmes osent aller porter plainte, elles ne sont pas tout le temps prises au sérieux. Souvent, elles finissent par se faire tuer » déplore-t-elle. Une triste réalité qu’elle avoue connaître, qui a déjà touché pas mal de ses proches. Un combat devenu le sien, qu’elle défend main dans la main avec plusieurs associations d’aide aux victimes.
DROUIN ALICIA