Quoi de plus capital qu’un premier rendez-vous galant ? Une étape symbolique qu’a décidé d’immortaliser M6 avec « Et si on se rencontrait ? ». Une émission de « dating » qui fait éteindre les sites et applications tant convoités des célibataires pour un transfert dans le réel. Un concept innovant d’un divertissement qui manque pourtant grandement de crédibilité. Debrief
Le concept
Après « L’amour est dans le Pré » ou encore « Mariés au premier regard », M6 vole une nouvelle fois au secours des célibataires avec « Et si on se rencontrait ? ». Un divertissement suivant des couples pour l’heure virtuels à un moment clé de leur relation : leur premier rendez-vous physique. Le tout dans un cadre privilégié au sein d’un château. Un début de conte de fées et pourtant, si cela ne leur suffisait pas pour se lancer dans une véritable relation avec l’élu de leur coeur qu’ils ont peut être trop fantasmé ? Un choix qu’ils auront à faire à l’issu de ce « date » hors du commun, en décidant si ils repartent séparément ou au contraire si ils s’accordent un week-end complet ensemble pour faire plus ample connaissance.
Du virtuel au pas si réel ?
Cela fait des semaines, parfois des mois qu’ils entretiennent une relation virtuelle avec un individu. Qu’ils s’envoient des messages, ou même se téléphonent quotidiennement sans jamais s’être encore rencontrés physiquement. À cause de la distance géographique, le contexte sanitaire actuelle qui n’arrange rien, ou tout simplement par crainte d’être déçu. L’envie aussi de prendre le temps de tisser des liens sincères et d’en connaître d’avantage sur leur interlocuteur avant de franchir le pas vers le concret. Un passage qui peut réserver bien des surprises, et même des déceptions. Un premier tête à tête immortalisé par les caméras de « Et si on se rencontrait ? ». Comme son titre l’indique, une émission de rencontres. Sur le papier, le concept semble novateur et attractif. Mais c’est sans compter le trop plein d’artifices qui faussent la réalité. Premier problème, les participants manquent de spontanéité. Les interviews semblent trop téléguidées, rythmées par une surenchère de jeux de mots et autres métaphores. La voix off elle déroute, semblant tout droit sortie du doublage d’un univers fantastique. De leur côté les personnalités s’avèrent trop excentriques voire caricaturales, loin de l’authenticité tant appréciée des agriculteurs de « L’amour est dans le Pré ». En témoigne le coup de téléphone d’une jeune femme à sa mère pour faire des présentations très (trop ?) précoces avec son nouveau compagnon. Ou la déclaration passionnée un peu précipitée de Sarah à Loïc. Difficile de croire à cet amour alors même qu’ils ne s’étaient encore jamais rencontrés. Un scénario gênant qui sème le doute sur la crédibilité de la plupart des histoires. Plongeant les téléspectateurs dans une ambiance peu confortable. Un public qui peine à être captivé, à rêver ou même à s’identifier à eux, et qui se révèle pour la majorité critique. Et ce même devant les premiers baisers d’une idylle naissante. Si certains demeurent sceptiques ou préfèrent passer leur chemin, d’autres y voient là une bonne opportunité pour rigoler et activer leur imagination sur les réseaux sociaux. Une toile qui s’est avérée très active hier soir qui a pleinement exprimé son second degré. Des internautes productifs parvenus à prendre un peu de recul sur ce pur divertissement très caractérisé tv réalité. Une prise de partie qui divise, mais suffit à laisser éveillé les couches-tard de la chaîne qui semblent s’être amusés et ce malgré ce manque de réalisme évident qui mériterait d’être un peu rectifié.
L’audience
Lancé hier soir en deuxième partie de soirée, le premier numéro de « Et si on se rencontrait ? » a attiré environ 1,3 millions de curieux soit 15,1 % du public devant son écran à cette heure ci. Un bon démarrage, aidé par le succès de « Mariés au premier regard » qui signait là son record de la saison avec 13 % de part de marché pour 2,7 millions de couples et coeurs à prendre.
Prochain épisode de « Et si on se rencontrait ? » lundi prochain dès 23H.
DROUIN ALICIA