Cargaison d’émotions en vue. Après de longues années d’espoir et de travail, Saam concrétise enfin son rêve avec son premier EP. Un auteur-compositeur-interprète prometteur ouvrant à travers ses premières créations les portes de son univers musical acoustique à la plume affutée. Une bonne façon aussi pour le jeune homme de raconter son histoire tout en se soignant du passé. Chronique musicale d’un projet intime et profond qui fait du bien.
Un miroir autobiographique
Il est rare pour un jeune talent de se livrer autant d’entrée de jeu. C’est pourtant le parti pris adopté par Saam. Un artiste qui prend son élan en tenant sous le bras sa guitare et son premier EP. Un voyageur qui avancer léger et épanoui vers son futur sur le devant de la scène. « Cet EP est avant tout un message d’espoir, des morceaux cassés peuvent être recollés et rendre plus fort » atteste-t-il sur ses réseaux sociaux. Arborant la pochette de son mini-album sur laquelle volent en éclat des morceaux de miroir brisé. Une illustration symbolique faisant écho à son « parcours cabossé » et ce malgré son jeune âge. Livrant une véritable page autobiographique où il puise sa principale source d’inspiration. « Je m’inspire énormément de ce qui m’entoure, de mon vécu et des personnes qui font partie de ma vie » nous expliquait-il en octobre dernier lors d’une interview de présentation. Souhaitant de cette façon rester le plus honnête possible. Un espoir de la musique qui touche là du bout des doigts le plus grand de ses rêves. Une carrière de chanteur qu’il a bâti brique par brique, entre les murs de la maison de sa grand-mère. Une femme importante de sa vie qui en plus de l’héberger la pousser vers cette voie là. Un petit fils reconnaissant qui a naturellement décidé de l’honorer au sein de sa première composition baptisée « Mémère ». Un premier single important à ses yeux révélé il y a quelques mois déjà. Une douceur acoustique aux sonorités orientales invitant ceux qui l’écoute à profiter pleinement des siens avant qu’il ne soit trop tard. Un hymne fédérateur intergénérationnel à la famille et à la vie totalement saisissant. «Tu m’faisais rire Mémère, Tu savais suspendre le temps, mais, C’était son dernier hiver, Ah si j’avais su avant » lui adresse-t-il après s’être excusé de n’avoir pas assez pris le temps de savourer ces moments si précieux avec sa bonne étoile partie trop tôt. Une femme forte restée digne jusqu’à la dernière seconde qu’il ressent « Partout » à ses côtés. Un titre mélancolique et lumineux qui devrait faire danser avec grâce son ange gardien sur un nuage depuis l’au delà.
Une thérapie extériorisante
Si depuis toujours Saam a pris l’habitude d’être entouré de femmes courageuses et vaillantes, il a dû se construire malgré l’absence de son père. Une épreuve qui l’a abimé mais dont il parvient à détacher ses maux par la force des mots sur le très personnel «Papa pas là ». Une chanson d’un enfant qui a grandi dans une famille divisée, transformé malgré tout en un homme qui sait pardonner et aimer. Parvenant une fois de plus grâce à la musique à lâcher prise et exprimer ses émotions pour mieux panser ses blessures. Un écorché de l’amour aussi revenant sur une histoire d’amour toxique encombrante dans « L’incendie ». Un souvenir qui peut abattre mais qui selon lui peut se transformer avec le temps en une belle leçon aidant à aller de l’avant.
Un être singulier et pleine de joie de vivre satisfait de son destin. « Ma vie je l’aime » s’enthousiasme-t-il d’une voix éraillée façon Claudio Capéo au sein de l’entêtant « Comme ci comme ça ». Un artiste qui n’a pas peur de suivre ses rêves et d’écouter son coeur quitte à déjouer les codes imposés par la société. Camouflant derrière son sourire de façade ses plaies qui font partie intégrante de lui et qu’il n’oublierait pour rien au monde.
DROUIN ALICIA