Un nouveau Resident Evil est toujours un événement, surtout quand on passe à la génération de console suivante. La série s’étant relancée avec succès lors du 7e épisode, Capcom garde la vue à la première personne et se garde bien de revenir à la formule de Resident Evil 5 & 6.
Resident Evil Village vous met dans la peau de Ethan Winters. Rescapé des terribles événements de Resident Evil VII, celui se refait une nouvelle vie en Europe avec sa femme, mais leur répit sera de courte durée. Une nuit, le couple est attaqué, la femme d’Ethan laissé pour morte et celui-ci se réveille à côté d’un fourgon accidenté. Leur bébé a disparu, et Ethan fera l’impossible plutôt que de tout perdre.
Une expérience horrifique de haute volée
Capcom nous jette donc très vite dans son village et le moins que l’on puisse dire, c’est que celui-ci est extrêmement réussi. Les designers de la firme nous servent là une bourgade européenne plus vraie que nature d’une désolation qui prend tout de suite aux tripes. La multiplication des détails lugubres et la grande richesse de l’univers du jeu plongent le joueur dans l’aventure du début à la fin. Il n’y a vraiment aucun temps mort, aucune perte de rythme tant les différentes parties du village sont variées, au point d’offrir une expérience nouvelle à chaque chapitre.
C’est aussi l’interactivité étendue des lieux qui impressionne : le jeu est truffé de secrets (bien cachés) à découvrir comme des trésors à revendre, des énigmes, des défis tout au long du jeu et une liste de recettes de cuisine! Il faut beaucoup chercher dans le village pour trouver des clefs ou des outils, quitte à revenir sur des chemins déjà traversés. Resident Evil Village n’est pas linéaire et propose une bonne quinzaine d’heures d’exploration, de réflexion et d’action intenses.
Les donjons sont à compléter l’un après l’autre dans un ordre fixe. Le joueur se frotte d’abord à la maintenant célèbre vampire Lady Dimitriescu dans son imposant château. Même si cette partie est excellente et médiatique, ce n’est là qu’une partie du charme de Resident Evil Village. Chacun des quatre donjons contient beaucoup d’énigmes et une bonne dose de recherche, ce qui les rend aussi passionnants qui le centre du village. Signalons que les deux premiers sont plus axés réflexion et ambiance, alors que les deux autres privilégient plutôt l’action.
Evidemment, tous ont leur lot de scènes fortes, assez terrifiantes pour rester en mémoire longtemps. En particulier, le manoir Beneviento est un chef-d’œuvre de l’horreur à la japonaise avec ses couloirs oppressants, ses puzzles angoissants et sa myriade de poupées. Cette partie n’a pas de combat, mais elle vaut à elle seule de s’essayer à Resident Evil Village.
Un défi action à part entière
Des combats, il y en a cependant dans tout le reste du jeu. Si le choix de la vue à la première personne a été conservé pour le côté tout à fait viscéral, on ne joue pas à Resident Evil comme on joue à Call of Duty par exemple. Dans Resident Evil Village, même le plus petit zombie est coriace et peut encaisser plusieurs balles de revolver dans la tête. Les combats sont donc âpres et je ne vous parle pas des adversaires de fin de jeu. Les ennemis sont tout simplement surhumains et foutent les jetons à chaque rencontre : c’est cette impression d’affronter l’impossible qui rend l’action terrifiante mais jouissive. Cela d’autant plus que les munitions sont très rares, on manque tout le temps de munitions. Le terme de “survival horror” n’a jamais été aussi à propos : on ne se “bat” pas, on survit tout le temps, dans la peur…
L’équilibre du gameplay est donc parfait et Resident Evil Village embarque un système extensif pour améliorer ses armes. Il y a plusieurs pistolets, des fusils à pompe, un fusil de précision… de quoi varier les plaisirs et s’adapter à toutes les situations. Augmenter la puissance des armes ou mettre des accessoires revient très cher, mais le résultat en vaut la chandelle. La chasse aux trésors n’est donc pas là que pour faire joli.
Resident Evil Village n’est pas fantastiquement riche en termes de scénario mais s’appuie sur des personnages charismatiques et un sacré sens de la mise en scène. Même le vendeur ambulant, le très trivial “Duc”, a une personnalité inoubliable. Les boss sont des intervenants à part entière avec qui, au final, on en vient à sympathiser. On apprécie au passage les voix japonaises présentes sur le Blu-Ray français. La majeure partie de l’histoire s’écrit à la toute fin : petits indices inquiétants mettent bien l’ambiance et éclairent les liens avec Resident Evil VII. L’émotion du final est assez saisissante et donne furieusement envie de voir ce que Capcom prépare pour la suite!
Mission totalement accomplie pour Capcom : Resident Evil Village est un chef-d’œuvre d’épouvante nippone et très certainement un candidat sérieux au titre de jeu de l’année. La qualité et la variété de l’aventure, de l’action ainsi que l’ambiance et le graphisme impeccables en font un immanquable pour les possesseurs de PS5.
Resident Evil Village
Editeur/développeur : Capcom
Genre : Survival Horror
Modes : Solo uniquement
Sortie France : 7 mai 2021
Machine : PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series, PC