Ou sont passés Lucas Tronche ou encore Suzanne Bourlier tous deux introuvables depuis 2015 ? Qui a tué Gaëlle Fosset, retrouvée massacrée par 66 coups de couteau en 2007 ? Des disparitions encore jamais dénouées que M6 va remettre en pleine lumière dans «Appel à témoins » avec la complicité des familles et de la justice. Un format de faits divers et témoignages construit autour d’une mécanique inédite, dans l’espoir d’apporter de nouvelles pistes de résolution à explorer.
Un dispositif colossal et encadré
50 000 c’est le nombre moyen de disparitions totalisées en France chaque année. Parmi elles 10 000 demeurent inexpliquées pire encore environ 200 cas restent en suspens. Des affaires non résolues qui malgré l’acharnement des services de police tombent parfois dans une impasse faute de nouveaux éléments à explorer. Et si « Appel à témoins » était le petit coup de pouce qui leur manquait ? C’est en tout cas ce qu’espère M6 en lançant ce nouveau programme de faits divers pas comme les autres élaboré en lien avec les autorités. Son but principal : remettre en lumière des disparitions non élucidées pour recenser de nouveaux indices grâce à l’aide du public. Tout se jouera le soir même en direct en plateau. Avec pour la première fois en France à une heure et chaîne de grande écoute des gendarmes, policiers et membres du ministère de l’intérieur et de la justice réunis. Sur place Julien Courbet et Nathalie Renoux intervieweurs et soutiens des familles des victimes. Face à eux une zone d’expertise qui laissera la parole à des spécialistes qui interviendront pour éclaircir des zones d’ombre et évoquer les différentes hypothèses. Des criminologues, psychologues, analystes en comportement en duplex ou en plateau associés à des intervenants du gouvernement comme Camille Chaize, Porte-parole du ministère de l’intérieur, ou Emmanuelle Masson du ministère de la justice avant tout là pour détailler leurs attentes concrètes. Avec derrière un aspect pédagogique apporté aux téléspectateurs à qui il sera présenté des pratiques plus techniques comme la réalisation d’un portrait robot. Un dispositif conséquent dont le moment clé se jouera dans la « call-room ». Un endroit où huit employés des forces de l’ordre répondront aux appels des téléspectateurs, plus trois supérieurs en coulisses pour creuser les témoignages jugés sérieux et importants. Leur mission : faire le tri entre coups de fil et mails reçus en n’écartant aucune hypothèse avant vérifications complètes. Un travail de fourmis qui se fera bien entendu en toute sécurité, témoignages et nouveaux éléments n’étant volontairement pas retransmis à l’écran en respect du secret d’instruction. De précieuses informations qui viendront étoffer les dossiers de nouvelles portes à exploiter dans l’espoir d’arriver enfin à bout de ces disparitions non élucidées. Et en cas d’élément crucial ? L’info sera bien entendu relayer dans les Médias dans les prochaines semaines et aborder lors de la diffusion d’un second numéro.
Opération dernière chance
Une démarche donc qui ne se prétend pas miraculeuse mais plutôt complémentaire à la voie traditionnelle lorsqu’elle se retrouve à stagner. « Il faut avoir conscience de la limite de nos moyens… ne se priver de rien » atteste Eric Maurel avec humilité, magistrat en charge de l’enquête sur Lucas Tronche, première affaire traitée. Prêt à faire confiance à ce large spectre de communication tant qu’il ne se la joue pas théâtral. Y voyant l’opportunité de palier aux manques de résultats d’explorations techniques et technologique et à contrer les canaux différents comme les réseaux sociaux qui malgré la bonne volonté des citoyens peuvent jouer un rôle inverse. Ou de dénicher ce petit détail qui leur manque pour avancer ou relancer une piste. Un ultime espoir aussi pour les proches des victimes en quête de vérité depuis plusieurs années. Des familles consentantes, présentes le soir-même pour lancer un appel avec dignité et une forte charge émotionnelle. Toutes traitées avec dignité et humanité. Ici pas de reconstitution ni de jeu théâtral ni même de commentaires journalistiques. Un simple rappel des faits habillés du décor où s’est déroulée la dernière actions des protagonistes et racontés par les protagonistes présents à ce dernier moment de leur vie. Ne sera public que ce qui peut faire évoluer choses, certains éléments restant volontairement gardés sous silence par les magistrats. Un programme d’enjeu humain voué à continuer à faire vivre l’enquête. À montrer aussi que les forces de l’ordre ne lâchent rien en reconnaissant leurs limites. «L’émission peut provoquer des réactions auxquelles nous n’attendons pas » espère Fabrice Bouillié chef du service central de renseignement criminel Gendarmerie Nationale. Espérant grâce au relai de cette chaîne nationale toucher une large couverture. Y compris des témoins qu’ils auraient manqué en raison de leur déplacement géographique ou pourquoi pas dans le meilleur des cas carrément provoquer un électrochoc auprès de complices ou le coupable en personne.
Pour contacter l’émission : composer dés ce soir le 0800 10 11 21 ou adressé un mail à appelatemoinsM6@interieur.gouv.fr
DROUIN ALICIA