Après une brève « lueur d’après » (« Afterglow ») déposée au pied du sapin, Ed Sheeran se sent enfin prêt à retourner en pleine lumière. Un chanteur créatif, inspiré par ces derniers mois de vie en retrait, déboulant avec « Bad habits ». Un hit surprenant en entêtant symbole de sa transformation et son enrichissement personnel.
Terreur nocturne et renaissance
Sa chevelure rousse flamboyante quasi indistinguable et des dents tranchantes apparentes, difficile de reconnaître la frimousse d’ange d’Ed Sheeran sur la pochette de son nouveau single « Bad Habits ». Un artiste grimé en vampire sous du maquillage et une épaisse couche de décoloration oxygénée sortant enfin de son silence après de longs mois d’absence. Une star opérant son grand retour sous un nouveau cap. Loin de son habituel style sobre, l’interprète de « Shape of you » redirige aussi son univers musical comme il aime si bien le faire à chaque début d’ère nouvelle. « J’aime l’idée de de sortir quelque chose et ne pas savoir ce qui va se passer » confiait-il il y a quelques jours sur les ondes de BBC nerveux mais excité par cette prise de risque. Enclenchant le bouton de sonorités électro-pop accentuées par un beat bondissant. Un renouvellement musical comme pour mieux en finir avec ses vieux démons. Un nouveau départ, c’est justement ce que veut le chanteur qui a pris le temps de réfléchir loin de la scène en découvrant une nouvelle facette de l’existence. Un jeune papa qui en a définitivement fini avec ses mauvaises habitudes d’ado endurci, désormais préoccupé par de nouvelles résolutions. Un homme plus stable reprenant peu à peu le contrôle. « My bad habits lead to wide eyes stare into space, And I know I’ll lose control of the things that I say, Yeah, I was lookin’ for a way out, now I can’t espace, Nothin’ happens after two, it’s true, it’s true » comprenez « Mes mauvaises habitudes mènent à des yeux écarquillés regardant dans le vide, Et je sais que je ne contrôlerai plus les choses que je dis, Ouais je cherchais une issue, maintenant je ne peux plus m’échapper, Rien de bon n’arrive après deux heures du matin, c’est vrai, c’est vrai » clame-t-il, réalisant la futilité de ces soirées de fête où tout est superficiel. Une transformation retranscrite dans le clip de « Bad Habits » au visuel fort. Un court métrage aux airs de film d’horreur mêlé à des tableaux dansant. Déguisé en chef de gang en tenue de joker, Ed Sheeran terrorise sous la pénombre. Un profond gentil fort heureusement vite rattrapé par le lever du soleil reprenant peu à peu sa véritable apparence. Un être sage et passionné saisissant sa guitare pour continuer de bercer le public comme il le fait si bien depuis sept ans déjà.
Compteur de tubes réactivé
Des fans qu’il compte bien reconquérir doublement avec deux albums attendus coup sur coup dans les prochains mois. Un adepte des symboles mathématiques qui libèrera après «Plus », « Multiply » et « Divide » un projet marqué du signe de la soustraction qui devrait se prononcer « Minus » ou « Subtract » avant de découvrir dans la foulée un autre résultat de ces longs mois de travail dans « Equals » (« = »). Deux projets en pleine construction où le chanteur distribue et tente d’associer les bons morceaux au milieu de ses 250 récentes compositions dont une bonne cinquantaine de ballades. « J’écris aux alentours de 25 chansons par semaine » affirmait-il récemment dans les colonnes du magazine The Sun. Annonçant déjà la présence d’une collaboration d’exception avec Kylie Minogue sur le hit « Visiting Hours » entonné récemment durant une cérémonie. De quoi nous faire saliver un peu plus.
DROUIN ALICIA
