La scène indépendante est maintenant si vaste et variée qu’il devient difficile de choisir un titre entre deux jeux AAA. Plus avancé techniquement que la moyenne, Wing of Darkness sort clairement du lot. Seulement, son développeur Production Exabilities a du mal à aller au-delà de l’esthétique.
Wing of Darkness est un jeu de tir assez classique dans lequel vous pilotez un exosquelette surarmé. Les objectives ne sont guère variés et il faudra toujours dézinguer tous les objectifs prioritaires à l’écran. Bien que cela puisse sembler répétitif, Wing of Darkness tire un peu son épingle du jeu par son action énergique et particulière impressionnante. Les effets sonores, coups de canon ou explosions, sont incroyablement sourds et donnent une vraie impression de champ de bataille. Les adversaires arrivent de tous les côtés, dans des échanges de tirs nourris et omniprésents. C’est proche de la série de Ace Combat de BandaiNamco, mais plus intense. En fait, c’est quasiment du Star Wars.
Bien qu’exaltant, le gameplay de Wing of Darkness souffre d’un certain déséquilibre. Par exemple, il n’y a pas de barre de vie comme traditionnellement dans les jeu d’action. A la place, le mecha se répare automatiquement après les chocs, et très rapidement qui plus est. Votre bouclier se reforme presque instantanément, si bien qu’on ne perd jamais! L’aide à la visée est également très (trop?) efficace, ainsi le jeu de demande pas beaucoup d’effort pour tirer, même avec des armes très imprécises. Le mode difficile est un peu plus mouvementé, mais ne change pas fondamentalement l’expérience de jeu.
Wing of Darkness alterne entre mode histoire et mission, un peu comme Ace Combat 4 pour ceux qui s’en souviennent. Et tout comme le hit de la PlayStation 2, il utilise des images fixes pour raconter son scénario. Cela peut paraître un peu passé de mode, mais n’oublions pas que l’on a à faire un jeu indépendant. Contrairement à l’épisode légendaire d’Ace Combat, Production Exabilities n’a pas encore les bases d’une bonne narration. Déjà, il est beaucoup trop court : il ne faut que quatre heures pour voir les crédits de fin, trop peu pour un jeu scénarisé. Les voix japonaises, en outre, n’ont rien d’exceptionnel comparé à d’autres prestations dans les jeux nippons.
L’écriture en elle-même reste malgré tout appréciable. Vous incarnez une jeune pilote appelée Klara, jetée sur la ligne de front pour ses capacités de combat hors du commun. L’histoire, centrée sur son amitié grandissante avec une vétérante du nom d’Erika, est à la fois belle et sans rythme. Il y a un énorme rebondissement à la fin (les dernières scènes sont aussi tristes qu’élégantes), mais on aurait attendu un peu plus de densité narrative. C’est un peu dommage que l’émotion ne soit qu’à la fin. Il aurait fallu mieux répartir le contenu dramatique pour donner de la force au récit. Par ailleurs, Wing of Darkness parle bien peu de son univers : on ne sait pas bien contre quoi on se bat, ni comment cette guerre évolue. Encore une fois, Ace Combat 4 était beaucoup plus détaillé.
Même si l’ambiance générale et l’histoire de Wing of Darkness ont certaine qualité, le jeu en lui-même est vraiment court et perfectible. C’est une expérience assez fun de combat aérien et les candidats du genre ne se bousculent pas franchement, mais il convient de réfléchir au rapport quantité/prix avant de s’y lancer.
Wing of Darkness
Editeur/développeur : Production Exabilities/Cloud Leopard Entertainment
Genre : Shoot’em up
Modes : Solo uniquement
Sortie France : 3 juin 2021
Machine : PS4, Switch