Faut-il avoir un physique vendeur pour percer dans la musique ? Une question dont se joue Grand Corps Malade à travers « Des gens beaux ». Un nouveau single engagé et malin confirmant sa prise de position sur la place des dictats physiques dans le monde du spectacle.
Au coeur du débat
Après une année brillante Grand Corps Malade n’a malgré tout pas l’intention de prendre des vacances de si tôt. Un artiste jouant les prolongations estivales sous le feu des projecteurs avec « Des gens beaux ». Un hit imaginé après les attaques physiques publiques et médiatiques dont a souffert sa camarade Hoshi. En bon ami et gentleman, l’interprète de « Mesdames » vole au secours de la chanteuse en lui dédiant cette réponse criante et subtile. Faisant résonner le signal d’alarme d’un débat que l’on pensait éteint depuis longue date. Une polémique réouverte malencontreusement en avril dernier par Fabien Lecoeuvre. « On a perdu la notion des gens beaux. Quand est-ce qu’on va nous sortir des beaux mecs, ou des filles sublimes ? » s’est-il interrogé au micro de la webradio Arts-Mada. Une prise de partie discutable à l’heure où un format phare comme « The Voice» appuie sur l’importance de l’univers et la voix des talents avant tout. Un chroniqueur qui a rallumé la brèche en prononçant ces mots. Une déclaration qui en a fait bondir plus d’un, insérée au démarrage de la chanson au refrain électro entêtant . Suivie dans la foulée par ses propos chocs au sujet de l’interprète de « Amour Censure ». «Enfin, vous mettez un poster de Hoshi dans votre chambre, vous ? Mais elle est effrayante, Elle a du talent cette fille, vraiment, Mais qu’elle donne ses chansons à des filles sublimes » a poursuivit l’auteur d’ouvrages musicaux. Des paroles qui ont fortement blessé la principale intéressée heureusement soutenue en masse par sa communauté et de nombreux artistes. « Moi j’veux voir Hoshi sur un poster » clame Grand Corps Malade en se jouant d’ironie.
Finesse et réflexion
Un slameur adressant un beau pied de nez à ce « monsieur » qu’il invite grandement à réfléchir sur les qualités indispensables pour être un bon auteur-compositeur. « Nous c’qu’on veut, c’est du beau, c’est du brillant , C’est du propre, c’est du lisse, c’est du sublime, Nous c’qu’on veut, c’est l’retour des belles gueules, Pour remplir le papier glacé des magazines » lance-t-il avec dérision. Se glissant dans la peau de personnes obnubilées par l’apparence avant de remettre les choses au clair.« Eh monsieur, toi qui veux retourner, Au noir et blanc, aux belles heures du passé, J’suis pas sûr qu’le grand Charles Aznavour, Pouvait correspondre à tes critères de succès » interpelle-t-il le camp adverse avec finesse et classe avec l’appuie de sa plume brillante et son flow imparable.
Un appel percutant soutenu par un clip tout aussi piquant et ingénieux. Une vidéo légère mettant en scène Grand Corps Malade lors d’un shooting photo. Au fil de la séance, le chanteur se transforme sous l’effet des retouches ajustant son visage selon les codes imposés dans de nombreux magazines et même le temps d’une seconde coiffé du chignon de Hoshi. Une manière originale et ludique d’approfondir son honorable démarche. « Le but c’est à la fois de faire comprendre à ce monsieur que ses propos étaient intenables et d’en faire un titre festif, dans l’autodérision. C’est tellement incroyable comme propos qu’il vaut mieux en rire » a-t-il assuré dans les colonnes du Parisien. Assurant avant toute chose avoir demandé son accord à Hoshi qui n’aurait pu rêver d’une meilleure défense.
DROUIN ALICIA
