Après une semaine d’E3 mi-juin qui a laissé certains joueurs sur leur faim, la prise de parole de Sony était attendue. Grand absent de l’E3, il faisait l’objet de grosses attentes encore enflées par les rumeurs. Hélas, PlayStation n’est pas arrivé avec des annonces de poids dans sa dernière émission State of Play. Sony faiblirait-il au point d’en perdre sa dynamique?
Trente minutes d’émission laissaient espérer le meilleur mais à la clôture de l’événement, c’est plutôt l’amertume qui domine. Le constructeur commence avec Moss Book II, un charmant jeu PlayStation VR avec la désormais célèbre souris, et lâche tout de suite la réalité virtuelle pour autre chose. Un seul jeu PlayStation VR (ancienne génération), c’est vraiment trop peu. Il aurait fallu garder cette annonce pour une plus large présentation entièrement consacrée au casque. En l’état, le doute du public envers la réalité virtuelle ne peut que grandir.
Indés, redites et beaucoup de Deathloop
Sony enchaîne avec plusieurs titres typés “jeu-service” comme Tribes of Midgard ou Hunter’s Arena Legends. Quand bien même ces titres coopératifs peuvent attirer un large public, leur gameplay ainsi que leur design général apparaissent trop convenus pour impressionner le public. Si le jeu service attire beaucoup de monde, ce mode économique n’a pas bonne presse et n’enrichit donc pas la sélection. Un tiers de l’émission pour rien…
JETT the Far Shore est le point fort de ce State of Play, et certainement le titre le plus intéressant. Un peu à la manière d’un No Man’s Sky, le joueur pilote un petit vaisseau à travers un monde immense aux paysages aussi variés que poétiques. Très romancé, JETT the Far Shore raconte l’histoire d’une humanité qui cherche à se relocaliser sur une exoplanète. On tient peut-être là une nouvelle perle de la science fiction.
La deuxième partie de l’émission revient sur Demon Slayer The Hinokami Chronicles, Lost Judgment, Death Stranding Director’s Cut et plus longuement sur Deathloop, exclusivité de la console prévu pour le 14 septembre. Mais ceux-ci sont déjà connus depuis longue date et ces extraits n’apportent vraiment rien de neuf. Pourquoi Sony risque-t-il une émission presque pour rien, juste après l’E3?
Un leader impuissant ?
La première hypothèse est que le constructeur souhaite désacraliser l’E3. Sony est en froid avec Los Angeles depuis deux ans et souhaite peut-être faire oublier le salon américain. PlayStation serait alors le maître des horloges et déciderait d’une autre période de l’année pour installer sa communication, par exemple la rentrée avec le Tokyo Game Show. Après tout, bien malin celui qui peut garantir que l’E3 reviendra physiquement en Californie en 2022.
L’hypothèse numéro deux est que Sony est tout simplement trop faible ou trop maladroit dans son marketing. La firme aurait pu présenter Tales of Arise, Relayer, King of Fighters XV, Overwatch 2 ou tout simplement des titres vraiment nouveaux. C’est comme si Sony avait beaucoup plus de mal à nouer des partenariats que Microsoft, alors que PlayStation est la marque n°1. Il y a un sous-investissement très clair de la part de Sony au moment même où la guerre des consoles se fait plus forte. S’il veut éviter que les joueurs partent chez Microsoft ou Nintendo, Sony doit absolument trouver de nouveaux accords, y compris financiers, avec les éditeurs et développeurs. Il est capital pour PlayStation de diffuser des State of Play percutants qui font rêver le public.