Après une série de succès puis une période de calme et réflexion, Eugénie se sent enfin prête à retourner à tâtons vers la lumière. Une artiste hyperactive et mystérieuse livrant ses doutes et tourments dissimulée derrière un filtre « Blue ». Un nouveau single extracteur d’émotions dévoilant toute la complexité de sa personnalité.
Nouveau virage contrôlé
Il est rare à 25 ans de posséder un style si singulier qu’Eugénie. Mais l’ouverture de ce nouveau chapitre le confirme formellement. Après trois ans de recule, la chanteuse réouvre le livre de ses états d’âmes. Offrant comme meilleure des réponses à son silence un premier single baptisé « Blue ». « I juste tru to, Try to understand why life, Makes us feel blue, Cause I do » comprenez « J’essaie juste de comprendre pourquoi la vie nous rend morose, Car je le suis » prévient-elle d’entrée de jeu. Annonçant la couleur sur son état d’esprit quelque peu ombragé. Se confiant sur ce long moment de doutes et remise en question sur sa place dans l’industrie. Sa peur d’aller de l’avant aussi, de grandir tout simplement. Un passage à vide nécessaire pour se relever plus forte et endurante. En témoigne ce « marathon d’émotions » qui lui rappelle sa fin de course éprouvante. « Comme si tout ce que j’avais traversé m’avait lessivé » assure-t-elle dans un communiqué de presse dédiée à cette nouvelle histoire qu’elle confie à coeur ouvert. Une sorte de thérapie poétique portée par un beat vaporeux quasi hypnotique, comme pour mieux endormir ses vieux démons. Un travail intérieur retranscrit aussi dans un clip symbolique. Un plan séquence en pleine pénombre où la jeune femme débute allongée au sol, avant de se relever pour entamer sa métamorphose progressive. Dans son uniforme d’écolière elle se conforme aux codes avant de tenter d’y échapper au cours d’une course effrénée où elle finit par retomber. Une vidéo vertigineuse et poétique pour un retour choc et profond qui on espère lui redonnera cette envie de poursuivre ce nouvel élan.
Un second souffle
Car oui, depuis qu’elle a fait le grand saut en 2017 avec le hit « Puis danse » Eugénie s’est sentie essoufflée. Un électron-libre musical qui a besoin d’innover et de lâcher des propositions artistiques qui lui ressemblent. C’est d’ailleurs comme ça qu’elle a commencé à attirer l’attention des internautes, avec des mashups captivant où elle revisitait les plus grands tubes du moment munie de son PAD. Un instrument électronique où elle pianotait agilement ses doigts sur les touches pour libérer des mélodies uniques. Une marque de fabric’ restée sur son premier single à l’ambiance enivrante. Un titre électro-pop libérateur où la jeune talent abordait déjà ce cap délicat vers la vie d’adulte. « Une image souvent trop sage, sans un mot je m’efface, On m’prend de haut sans prendre de gants ma confiance en suspend » débutait-elle avant d’affirmer « Je ne suis plus la même qu’autrefois ». Une demoiselle au premier abord au visage d’ange, mais assurément loin de l’image discrète qu’elle renvoie, pour le plus grand bonheur des Médias qui s’en sont rapidement emparés pour suivre de près son ascension fulgurante. Une carrière qui s’est accélérée avec la sortie d’un premier EP, une série de concerts sans oublier le hit électro-pop « Maryland » en featuring avec le groupe Elephanz. Un tempo trop rapide au goût d’Eugénie qui a préféré freiner plutôt que se noyer dans ce tourbillon. Une artiste restée malgré tout jamais loin de sa passion, qui a pris le temps de se réinventer encore et encore pour continuer à distribuer des petits bouts de son art. Notamment durant le premier confinement où elle partageait sur ses réseaux sociaux la pastille « 1min2génie ». Des courtes vidéos où elle jonglait entre versions instrumentales et reprises en anglais de tubes français. Un premier pas qui l’a motivé à reprendre sa route mais cette fois en totale indépendance.
DROUIN ALICIA
