Après des mois difficiles sur Terre, Soprano enfile son uniforme de « Chasseur d’étoiles» en quête d’un oxygène plus pure pour tous. Un chanteur visant toujours plus haut avec ce nouvel album dirigé depuis son vaisseau où se libère une trainée lumineuse de tubes en puissance. Un disque fédérateur et futuriste baignant dans l’ambiance rétro et légère des années 80. Chronique musicale.
Pluie d’astres filants
Il avait placé la barre très haute avec ses précédents opus où il a entre autre cotoyé «L’Everest ». Toujours motivé à se dépasser Soprano revient faire trembler le globe en bon « Chasseur d’étoiles » qui se respecte. Un artiste suspendu dans l’apesanteur du succès qui rétabli la connexion depuis « Le Frégate ». Une intro psychédélique électro le guidant vers une première escale au plus « Près des étoiles » qu’il décroche régulièrement au sommet des charts. Un hit au refrain accrocheur revisitant le célèbre «Plus près des étoiles » de Gold. « Un peu plus près des étoiles, Là où les rêves n’ont pas de frontières » scande-t-il plus que jamais déterminé à tout donner sans limites. « Allez monte, allez monte, Dans le vaisseau y a du monde, ça décolle, ça décolle pour faire trembler le monde» lance-t-il à destination de sa grande fête de 16 titres. Une soirée collective et intergénérationnelle où il compte bien faire sauter les foules au son d’hymnes vibrants. Lâchant des détonations sur « La boum » très loin du célèbre slow langoureux de Sophie Marceau. Une bombe qui fera des étincelles à coup sur lors de sa prochaine tournée des Stades. Si certaines références aux années 80 risquent de perdre les plus jeunes qui le désignent régulièrement comme leur personnalité préférée, Soprano garde cette même envie de fédérer et toucher un public le plus large possible. Se risquant à cette association certes un peu déroutante parfois moins convaincante mais qui n’entache pas le rendu moderne voire futuriste du projet. Un chanteur parvenant à jongler avec les styles et les époques pour créer des ponts entre les générations. Un grand habitué des concerts d’envergure qui rendra à coup sûr comme tout l’été « Dingue » enfants et parents de son refrain entêtant et ses beats explosifs. Se déchaînant sur l’efficace « Paranoïa » rappelant la construction de son tube « Le coach ». Avant d’achever son sprint final depuis la « Planète Mars 2021 » en compagnie de Jul, SCH et Alonzo son grand ami de Psy 4. Une joyeuse troupe s’emparant du refrain culte d’IAM histoire d’alimenter un peu plus « Le feu ».
Les yeux vers le ciel du passé
Si globalement Soprano applique la même recette gagnante que depuis plusieurs années, il parvient aussi à se réinventer en puisant dans ses souvenirs de jeunesse remontant aux années 80. Un quarantenaire encore frais qui a eu cette idée en observant ses enfants et ceux de leur âge qui sans le savoir baignent dans cette influence très présente dans les séries et chansons actuelles. Une ambiance musicale ligne directrice dont la touche rétro surprend. Un univers qu’il joue à fond en multipliant les références pop culturelles aux films cultes, d’animations, séries et héros qui l’ont fait grandir. Libérant de bonnes vibs avec cette même insouciance et liberté qu’à l’époque où « Nuit de Folie » tournait en boucle dans les clubs. Une révolution musicale marquée aussi par la formation de premiers boys band comme « NKOTB » (New Kids on the Block) qu’il a l’impression de revoir en croisant le look de certains ados. Un chauffeur de salle de renom et héros combattif comme l’était « Bruce Lee », impassible et concentré à chaque nouvel prestation. Partageant aussi la même obstination que « Forrest » personnage emblématique cinématographique qui comme lui est parvenu à outrepasser sa différence. « Car je cours à contre-courant » gambade-t-il libre de ses choix en glissant un beau message d’acceptation de soi. Un fervent défenseur de la tolérance qu’il prône à travers l’histoire d’amour entre « Justine & Abdelkrim » que les origines séparent au premier abord. Abordant des thèmes forts comme la dépression, le racisme ou encore les violences policières tout en restant confiant et positif pour l’avenir. Un grand sage rappelant aux ainés que non il n’oublie pas d’où il vient. Trouvant refuge à la « Racine » des Comores dont sa famille est originaire. Mettant en valeur l’ensemble du continent à travers ce titre aux sonorités afro. Rêvant d’égalité pour tous y compris ses 3 enfants à qui il espère « Que leur couleur de peau ne fera jamais de débat». « Faudra m’enlever la vie pour de bon, Si quelqu’un touche à vos couronnes » leur adresse-t-il tendrement au démarrage de « Bébé Love ». Une déclaration d’amour à ses petits à qui il a l’habitude de dédier des titres à chacun de ses albums. Transmettant un peu de sa force tranquille à travers des morceaux plus calme comme « Rappelle moi» ou « Mon silence ». Ralentissant la cadence pour mieux reprendre sa respiration avant le sprint final. Avant de rugir une ultime fois sur le « Roi Lion » en hommage à son grand-père disparu il y a peu resté le pilier de sa famille. Noyant ses bons comme mauvais souvenirs dans « Le grand bleu » en compagnie de MC Solaar. Un featuring surprise avec le rappeur emblématique qui a marqué la fin de cette décennie toujours si inspirante. Un énième coup de maître confirmant que même au dessus des nuages Soprano n’est pas prêt d’appuyer sur la touche atterrissage.
DROUIN ALICIA