Balasko joue les mondaines dans Un chalet à Gstaad
Entre les Lombard et les Lagarde, on peut dire que la fraude est « monnaie courante ». Exilés dans leurs chalets suisses de Gstaad, ces richissimes évadés fiscaux font fructifier leurs fortunes respectives en s’ennuyant ferme. Lors d’une soirée entre « amis », les deux couples vont passer au règlement de comptes sous le regard complice d’une servante et d’un gourou sans scrupule…
Une distribution de choix
Pour cette nouvelle comédie qui s’inscrit un peu dans la lignée des Bronzés font du ski, Josiane Balasko est en grande forme : peignoir de soie et clope au bec, la comédienne confère à l’héroïne de sa pièce (Françoise Lombard) une arrogance de rentière et une véritable gouaille de parvenue !
À ses côtés, Stephan Wojtowicz (Jean-Jacques) joue avec autant de malice que de pondération les maris agacés qui s’inquiètent pour le devenir des deniers familiaux.
Face à ce duo de jet setters, l’acteur Philippe Uchan nous livre un gosse de riche (Gregoire Lagarde) aussi inquiet que couard qui n’hésite pas à dealer du macchabée pour faire fructifier son pactole.
Quant à la comédienne Armelle, elle prête sa stature et son port altier au rôle d’Alicia Lagarde : affublée d’énormes émeraudes et d’une voix de crécelle, elle interprète la seule aristocrate de ce quatuor mondain.
Une pièce qui manque de rythme et d’audace
Malgré une distribution de marque fort sympathique, la pièce manque d’audace et de repartie. À aucun moment, elle ne nous surprend que ce soit au niveau de l’intrigue, du rythme ou des dialogues qui demeurent relativement plats.
Du début à la fin, les personnages s’enferment dans des caricatures excessives y compris la bonne (Charmante Justine Le Pottier) ou le gourou, incarné sans grande conviction par George Aguilar, le véritable époux de Josiane Balasko.
Face à des thèmes aussi croustillants que le fisc et l’évasion fiscale, on aurait voulu que Balasko soit plus corrosive sans tomber dans la vulgarité… Entre les détournements de fonds, les liftings, les cocufiages et la morgue pathétique des nouveaux riches, le terrain était pourtant propice à une très belle comédie de boulevard ! Dommage.
Mention spéciale à Stéfanie Jarre pour ses décors et la fluidité de leurs enchaînements.
Florence Gopikian Yérémian
Florence.yeremian@symanews.fr