Et si c’était son dernier album ? C’est en tout cas le message que semble vouloir faire passer Enrique Iglesias. Un latin lover amorçant son salut « Final » avec le volume 1 de ce qui semble se dessiner d’après son titre et ses confidences comme l’ultime projet de sa discographie. Un disque dont l’ambiance festive et solaire aident à mieux encaisser la nouvelle. Chronique musicale.
Amour de la scène
Sept ans qu’Enrique Iglesias n’avait pas sorti d’opus entier, seulement des singles isolés. Pour la plupart des tubes de l’été dont le dernier en date le dansant « Me Pase » et son rythme chaloupé porté par la star portoricaine Farruko. En cause non pas un manque d’inspiration mais plutôt l’envie pour le chanteur de se recentrer sur sa famille. Un papa gaga tentant de consacrer un maximum de son temps à ses jumeaux nés en 2017 et sa petite Mary âgée de bientôt deux ans. Se faisant de plus en plus rare sur les réseaux sociaux et dans les Médias. Un artiste de 46 ans qui après des mois voire des années de réflexion semble arrivé au stade « Final » tant redouté par ses fans. Mais loin de lui l’envie d’un départ brutal, la star continuant pour l’heure ses concerts enflammés au son de ses plus grands succès. Dans les starting blocks pour débuter sa tournée outre Atlantique avec Ricky Martin dont le top départ sera donné ce 25 septembre à Las Vegas. La bonne occasion aussi de tester dans sa setlist efficace quelques nouveautés de son onzième opus fraîchement sorti. Fidèle à son style le beau brun se montre langoureux et tendre pour faire chavirer les têtes et coeurs autour du thème de l’amour. Oscillant entre complaintes berçantes et hits étincelants fédérateurs. À commencer par l’entêtant «Chasing the sun » sur lequel on imagine très bien la foule agiter ses bras avec énergie pour évincer tous le moindre nuage sur leur passage. « We gotta’ stay young, Just having fun, We only live once, Chasing the sun » comprenez « Nous devons rester jeunes, Simplement s’amuser, On ne vit qu’une fois, Chassant le soleil » clame-t-il sur fond d’auto tune et petits sifflements entêtants. Bien décidé à profiter de l’instant. Avant de faire son repenti auprès d’une ancienne conquête sur le doux « Pendejo ». Ou de noyer sa peine sur « Unwell » dans la peau d’un homme éploré. Un pincement qui se prolonge sur le passionnel « All About You ». « Por que te fuiste sin decir adios ? » (« Pourquoi es-tu partie sans dire au revoir ? ») s’interroge-t-il plein de regrets sur le chaloupant « Te Fuiste» en compagnie du rappeur portoricain Myke Towers. Alternant sur son album entre pistes en anglais et en espagnol tout en greffant un maximum de featurings.
Indémodables succès
Un showman qui depuis ses débuts aime faire la fête à plusieurs ! Habitué à partager l’affiche entre autre avec son grand ami Pitbull. Un binôme gagnant réuni sur « Move To Miami » oscillant entre beats électro et reggeaton. Une ambiance brûlante face à une charmante séductrice qui met en avant tous ses atouts pour les faire craquer. Un morceau que les fans du chanteur connaissent depuis un moment sur le bout des doigts puisque sa sortie remonte à trois ans déjà. Même regret du côté du léger et solaire « Subeme la radio » en collégiale avec le chanteur cubain Descemer Bueno, Zim & Lennox, qui fait trembler les ondes depuis quatre ans déjà. Mais aussi le vibrant « Duele el corazon » en duo avec Wisin. Sans oublier le sensuel et léger « El bano » pour un tête à tête sauvage totalement bouillonnant sous la douche décrit vendu par le rappeur Bad Bunny. Complétée par « El Perdon » avec Nicky Jam. Clôturant cette seconde moitié d’album composée uniquement de tubes certes puissants mais hélas déjà familiers. Si on aurait aimé plus de prises de risques et de nouveautés, Enrique Iglesias semble en avoir toujours sous le pied. Un éternel infatigable bien loin de l’image du retraité qu’on se fait. Un chanteur indémodable aussi avec lequel on espère continuer à faire la fête encore longtemps.
DROUIN ALICIA