L’un des plus grands groupes de la planète part à la conquête de l’espace. Habitué à côtoyer les sommets, Coldplay plane cette fois au beau milieu de la galaxie avec « Music of the Spheres ». Un disque futuriste totalement universel, teinté de hits entêtants et ballades berçantes. Chronique musicale.
Départ vers le futur
Toujours plus haut, c’est le crédo de Coldplay. Un groupe qui à force de magnifier ses incroyables shows à coup de feux d’artifices, a voulu voir ce qui se cache au dessus des nuages. Des étoiles de la musique habituées à laisser filer leur imagination et créativité pour mieux surprendre. Libérant près de deux ans après l’ambiance expérimentale de «Everyday Life », le très audacieux « Music of the Spheres ». Un album stratosphérique sur lequel le quatuor dessine l’univers de ses rêves. Une galaxie peuplée de planètes colorées aux formes géométriques, dansant sur la pochette animée de leur disque. Dans leur vaisseau 12 pistes dont une poussière d’intermèdes instrumentales. Et une setlist peuplée de symbole géométrique tels qu’une micro planète, des étoiles, un coeur, une lune et signe de l’infini. Des logos démontrant l’importance du visuel au sein de cette ère nouvelle lancée d’ailleurs depuis la navette spatiale de Thomas Pesquet. Une petite révolution pour la joyeuse troupe habituée à faire preuve de subtilité en matière de communication. Un groupe d’une envergure telle qu’il peut se permettre bien des folies et bizarreries plus faciles à digérer venant d’eux. S’amusant avec des sonorités épurées et synthés effrénées à en faire danser la vie extraterrestre. Un style loin du rock mélancolique de leurs débuts. Entamant leur décollage propulsé par une force supérieure (« High Power ») cherchant à réveiller l’astronaute qui sommeille en chacun de nous. Un hit pop rock bondissant donnant le ton de ce voyage reçu cinq sur cinq.
Au milieu des étoiles
Une grande fête où Chris Martin et ses acolytes montent volontiers le son sans aucun risque de déranger leurs voisins restés sur Terre. Embarquant avec eux un DJ sur l’entêtant « Humankid » fait pour oublier tous les petits problèmes du quotidien. Avant de se déchaîner pour les gens du peuple (« People of the Pride ») en faveur de la tolérance. Conviant également sur leur scène volante le groupe coréen BTS quant arrive l’heure du vibrant « My universe ». Une ode à l’amour et à la musique qui circule déjà depuis quelques semaines partout dans le monde. Un tube surprenant déjà au sommet emprunt de joie au clip ultra coloré. Dedans, les deux groupes défient les lois de l’attraction en envoyant leurs hologrammes faire trembler la voie lactée. Dans leur galaxie on y croise aussi une petite créature à la voix robotique un peu troublante partageant le micro avec Chris Martin sur « Biutyful ». Sans doute celle rencontrée à l’époque de leur hit « Talk ». Car oui déjà plusieurs années que les interprètes de « Sky full of stars » visent la lune et les étoiles dans bon nombre de leurs tubes. On pense au mythique « Yellow » qui d’origine aurait du s’appeler « Look at the stars » ou encore à l’ovni « Aliens ». De grands audacieux parvenant à se réinventer encore et encore. Et pourtant c’est lorsqu’ils sont les plus simples que le public les préfère. Au milieu de ces refrains fédérateurs et entêtants, Coldplay prend donc bien garde à ne pas percuter malencontreusement une astéroïde. Une bande s’accordant entre deux tremblements des explorations plus tranquilles. Prenant par la main la chanteuse Selena Gomez le temps de l’envoutant «Let Somebody Go », ballade post rupture côtoyant de près les désillusions de l’amour. Avant de se libérer de tout artifice sonore au cours du presque religieux « Human Heart» épaulé par les choeurs de We Are King et Jacob Collier. Avant d’allumer «Coloratura ». Un bouquet final de plus de 10 minutes où pleuvent des notes de piano et guitare. « We fell in through the clouds, And everyone before us is there welcoming us now » comprenez « Nous sommes tombés à travers les nuages, Et tout le monde devant nous est là pour nous accueillir maintenant » berce Chris Martin de sa voix hypnotique. Prêt à prendre cette ultime respiration en apesanteur avant un atterrissage en douceur.
DROUIN ALICIA