Si l’Homme a découvert le feu aujourd’hui c’est Juliette Armanet qui joue avec. Une chanteuse embrasant ses désirs à coups de sonorités disco et ballades vibrantes pour mieux « Brûler le feu » bouillonnant en elle. Un disque passionnel et explosif enflammant les corps et coeurs. Chronique musicale.
Sur un air de disco
Attention disque hautement inflammable ! Allumette entre les dents, soleil rouge vif sur son visage, Juliette Armanet revient « Brûler le feu » d’une mélancolie dansante. Une «Petite amie » qui quatre ans après son premier album continue d’aimer « à la folie » et de faire monter la température autour d’elle et ses textes raffinés. Animée d’une passion dévorante, la chanteuse ravive avec élégance et sensualité la flamme de son coeur bouillonnant et son corps fiévreux. Une poète agitée faisant quelques infidélité à son piano pour laisser vibrer son corps sous la lueur de boules à facettes. Une ambiance endiablée vers laquelle elle exulte d’entrée de jeu sur « Le Dernier Jour du Disco ». De sa grâce légendaire, l’artiste charme d’une énergie démesurée comme elle le fait chaque fois qu’elle se produit sur scène. Un lâcher prise vrillant à vive allure sur les braises de l’amour. Tantôt inspirée tantôt perturbée, la jeune femme y déroule tel un fil d’or toutes la palette de ces émotions qui nous consument autant qu’elles nous maintiennent en vie. Et « Qu’importe » si autour d’elle la Terre tremble tant qu’elle palpite de désir. Une ardeur dont elle fait l’éloge. « Ce disque, c’est mon éloge du désir, des émotions fortes, des épopées intérieures, des grands huit, des amours vrais, uniques » confesse-t-elle d’ailleurs sur ses réseaux sociaux. Avec audace et tendresse Juliette Armanet se s’aventure sur le terrain de la séduction façon liaisons dangereuses tout en se libérant avec fougue. Faisant résonner ses premiers émois d’ado pour la musique derrière les battements de « Boum boum Baby ». Après avoir déclenché un véritable incendie sur l’endiablé « Tu me play » dédié à son public. Une flamme dont elle s’empare pour illuminer les bougies d’anniversaire d’un proche qu’elle célèbre délicatement soutenue par des choeurs au cours du fédérateur « HB2U ». Une forte chaleur à en faire ressortir « Le Rouge aux Joues ».
Paillettes et étincelles
Jamais bien loin de son clavier, l’interprète fusionne sonorités épurées, électro et beats entraînants. Parvenant à trouver le juste équilibre entre explosion des sens et chaleur de la profondeur des sentiments. Adressant un petit clin d’oeil à Johnny Hallyday en rallumant ce feu qu’il aimait tant, mais aussi à son papa qui la berçait de la ritournelle « Sauver ma vie ». Ralentissant peu à peu la cadence pour mieux reprendre ses esprits. Plus calme mais pas plus sage, Juliette Armanet pose sa voix sur la ballade explicite « Je ne pense qu’à ça ». Avant de se laisser étourdir par le « Vertigo » de l’amour en compagnie de SebastiAn. « T’es comme une extase, Un vertigo qui m’écrase » murmure-t-elle envoutée par une romance voluptueuse. Une ambiance planante qu’elle tamise un peu plus pour canaliser son coeur touché de plein fouet par « L’épine » d’un autre. « Tout mon amour est là, planqué sous la peau, Un petit bout de bois qui en dit trop, Cette blessure est à toi » se livre-t-elle. Avant de se libérer dans les bras d’un autre le temps du slow langoureux « J’te l’donne » et « D’imaginer l’amour » dont elle rêve secrètement. Eteignant cette étreinte du titre éponyme de l’album sur lequel elle apaise ses brûlures devenues sa force.
DROUIN ALICIA
