Pour la première fois dans l’histoire de la Pokemon Company, l’hiver 2021-2022 a compté deux jeux Pokémon principaux. Pokemon Legends Arceus proposant une vision différente avec un gameplay en monde ouvert plus complexe, il était attendu au tournant par le marché.
Pokemon Legends Arceus n’avait guère de concurrence durant le mois de janvier, et même s’il en avait eu, il l’aurait probablement écrasée. Avec plus de 6,5 millions d’exemplaires sur le marché à sa sortie, le lancement est plus important encore que les remakes de Pokémon Diamant et Perle. Même situation au Japon, où la Pokemon Company écoule pas moins de 1,4 millions d’unités de son titre. Un départ assez massif compte tenu du fait que nous ne sommes plus en période de fêtes. Des analyses britanniques remarquent d’ailleurs que la baisse des ventes entre la semaine un et deux à été forte : une chute de 72% que illustre le fait que Pokemon Legends Arceus a été plus précommandé que les remakes et que le grand public est moins au rendez-vous. Le bouche-à-oreille sera crucial pour que ce nouvel opus continue à battre des records.
Coup de mou pour Ubisoft
Pokemon Legends Arceus est, sans surprise, tranquillement premier des ventes aux Etats-Unis. Loin, loin devant l’autre sortie notable de janvier, Rainbow Six Extraction qui n’est que neuvième. Le jeu de tir coopératif d’Ubisoft est aussi complètement invisible dans le top du SELL qui consacre également Pokemon Legends Arceus et, surprise, la compilation PS5 d’Uncharted visiblement très demandée dans l’hexagone. Monster Hunter Rise et God of War remontent aussi très fort dans le top de NPD à l’occasion de leur sortie sur PC. S’il n’est pas anormal de voir God of War bondir de la 146e à la cinquième place (le jeu est sorti il y a quatre ans), c’est plus inquiétant de voir Monster Hunter remonter 91 places alors qu’il n’a que quelques mois. Il est clair qu’il ne se vendait plus du tout sur Switch et que Capcom a cruellement besoin de faire du multiplateforme.
Le feuilleton des acquisitions continue : Sony réagit à l’offensive de Microsoft et annonce l’absorption de Bungie, le développeur de Destiny. Un coup relativement léger, car Bungie fait savoir qu’il restera indépendant et continuera de créer pour tous supports. Mais l’avenir de PlayStation s’éclaircit grâce aux autorités de la concurrence américaines. Le Figaro rapporte que le président de Microsoft Brad Smith s’engage d’ores et déjà à ce que “Call of Duty et les autres licences populaires d’Activision restent disponibles sur PlayStation [y compris] au-delà des accords existants pour que les fans de Sony continuent à profiter des jeux qu’ils aiment”. Il ajoute que Microsoft est “intéressé par faire de même” vis-à-vis de la Switch avant de conclure que c’est “une orientation juste pour l’industrie, les joueurs et nos propres affaires”. M. Smith sait que la transaction doit être validée non seulement aux Etats-Unis, mais aussi probablement en Europe et en Australie. Dans un sens comme dans l’autre donc, Sony et Microsoft visent plutôt à augmenter leur croissance et leurs profits qu’à manger les manger des parts de marché et abattre le concurrent.
Gros profits chez Sony et Nintendo
L’état de PlayStation est paradoxal au sortir des trois trimestres achevés en décembre. Le constructeur nippon a vendu moins de consoles : environ quatre millions de machines mises sur le marché pour les fêtes 2021 contre six sur la même période en 2020. On le sait, Sony n’arrive pas à produire assez de PS5 à cause du manque mondial de puces électroniques. La PS5 est d’ailleurs repassé en tête des ventes de consoles aux Etats-Unis en janvier grâce à un apport de nouveaux stocks. La firme doit néanmoins réduire son objectif de vente d’ici mars à 11,5 millions de PS5 car la pénurie ne voit pas le bout du tunnel. La PS5 a maintenant une base installée supérieure 17 millions de machine, alors que la PS4 dépasse les 116 millions. PlayStation a aussi vendu moins de jeux (10% de moins) mais arrive tout de même à hisser son résultat d’exploitation à près de 93 milliards de yen (715 millions d’euros), soit une hausse de 15%. L’entreprise justifie cet écart par une baisse des dépenses : Sony n’a pas besoin de faire de la publicité quand tout le monde veut déjà son produit. C’est d’ailleurs la plus grosse marge de l’histoire de PlayStation pendant une période de fêtes, signe que sa stratégie va dans le bon sens.
Chez Nintendo, les conclusions sont un peu les mêmes. La firme n’a vendu “que” 19 millions de Switch sur les trois premiers trimestres de l’année fiscale (contre 24 millions précédemment), et son résultat à baissé de 9% pour s’établir à 472 milliards de yens (3,6 milliards d’euros). Cela dit, une petite baisse par rapport à une année exceptionnelle reste une excellente année. La Switch atteint 103 millions de ventes depuis sa sortie et s’approche du chiffre de la PS4 à grande vitesse. D’ailleurs, le big N revoit à la hausse ses objectifs d’ici à mars : moins de consoles (objectif révisé de 24 à 23 millions) mais plus de jeux dans les foyers (+10%).
Dans les meilleurs scores coté jeux, on trouve Pokémon Diamant Etincelant et Perle Scintillante à près de 14 millions d’unités, Mario Party Superstars à 4,8 millions et le remaster de Zelda Skyward Sword à 3,2 millions. C’est toujours à la fois la force et la faiblesse de Nintendo : le constructeur affiche encore un ratio de ventes first party de presque 78%. Donc Nintendo vend beaucoup de jeux, mais ce sont les siens. Les éditeurs tiers et les joueurs qui les soutiennent ne sont guère présents, et seul le grand public et les familles font le chiffre d’affaires de Nintendo.
Les chiffres de KoeiTecmo sont aussi très intéressants. Pour les neufs mois écoulés, l’éditeur affiche fièrement des ventes en hausse de 25% (55 milliards de yens soit environ 420 millions d’euros) et un résultat d’exploitation qui décolle de plus de 40% (27 milliards de yens soit 200 millions d’euros). Mais quand on creuse un peu ses états financiers, on voit que les ventes de jeux ont baissé de 30%. En particulier, les livraisons hors Japon s’effondrent de plus de 40%! A l’étranger, KoeiTecmo se rattrape avec le chiffre d’affaires provenant des jeux mobiles, qui bondit de 68%.
Les chiffres publié pour les derniers jeux consoles ne laissent guère de mystère : si Fatal Frame Maiden of Black Water fait une performance honorable avec 340’000 exemplaires distribués sur la planète, on peu parler de naufrage pour Blue Reflection Second Light. Le jeu de Gust n’a été distribué qu’à 120’000 exemplaires dans le monde. Pour rappel, Blue Reflection premier du nom avait atteint ce chiffre en quelques jours à peine pour la seule région Asie. On a donc là un studio qui n’a plus de cap, qui cherche désespérément une formule pour fédérer de nouveau, sans quoi il sera dépendant des microtransactions et des autres éditeurs.