L’univers mortuaire, un milieu qui effraye, fascine mais demeure profondément méconnu du grand public. Des métiers essentiels, rarement abordés que 6ter a l’audace de mettre en lumière dans « Familles mortelles ». Une série-documentaire enterrant les préjugés en dévoilant le quotidien peu commun mais pas si sombre que ça de quatre entreprises familiales.
Le concept
4000 c’est le nombre moyen d’entreprises de pompes funèbres en France. Des agents funéraires ou encore thanatopracteurs souvent victimes de clichés à l’égard de leur profession hors du commun au milieu des cercueils et défunts. Remédier à ces à priori c’est justement l’objectif principal de la création française « Familles mortelles ». Une série-documentaire en immersion dans les coulisses de ces métiers essentiels occupés par des hommes et femmes dévoués dévoilant leur vrai visage grâce au témoignage de quatre familles travaillant dans le secteur.
Un format vivant enterrant les préjugés
« Ah ba c’est vous les pompes funèbre ? J’aurais pas dit vous n’avez pas la tête ». Voilà le genre de remarques auxquelles font régulièrement face Marion et Yohann gérants d’une agence funéraire. Et non ils sont pas uniquement vêtus de couleurs sombres, n’ont pas de squelette dans leur placard et ne sont pas non plus fétichistes de sorcellerie. Un couple souriant, d’apparence ordinaire qui veut en finir avec cette réputation insensée pesant sur leur activité professionnelle. Un domaine au coeur de « Familles mortelles » levant le voile sur leurs différentes pratiques. Un thème certes angoissant et pas très vendeur que le programme tente de désacraliser au maximum. Une production habillée de témoignages, musique et brin de voix off, reprenant les codes des formats de télé-réalité comme « Familles nombreuses ». Mais pas question pour autant de faire dans le trash ou le voyeurisme. À l’image pas de corps ou entièrement floutés, ni de proches éplorés. Plutôt des travailleurs dynamiques pleinement dévoués à leurs clients qui nous montrent leur vrai visage. On apprend d’ailleurs la différence entre cadavre et défunt au cours d’une séance du thanatopraxie réalisé par le trentenaire après avoir pris connaissance des différentes appellations de cercueils avec une autre famille entre deux suivis d’organisations et idées insolites pour développer leur entreprise. Et même qu’il existe des déserts funéraires. Un aspect didactique et technique reflétant au mieux les tâches de chacun. On voit le thanatopracteur s’appliquer durant ses soins et l’écoute attentivement nous expliquer le déroulé et l’utilité de chaque geste. Une séquence forte pour les âmes sensibles, radoucie par l’arrivée de sa compagne venue mener à bien son embellissement par une session maquillage et habillage sur la femme décédée. Presque une formalité lorsqu’on évolue constamment entre les urnes et cercueils et qu’on arrive à y faire abstraction. Leur sujet de discussion durant cette mission : leur prochaine session shopping pour rhabiller Louise leur cadette. Une façon pour eux de décompresser un peu et se soutenir mutuellement, mais aussi de détendre l’atmosphère de l’autre côté de l’écran. Transparents sur leur activité avec leurs enfants, certains témoins de l’émission les font même participer à des distributions florales. D’autres vont même jusqu’à stocker leur matériel dans le garage de leur mère. Si certaines scènes paraissent déconcertantes elles permettent de lever progressivement des tabous et stéréotypes. Notamment celui d’oser parler et montrer la mort sous un autre angle. On se rend compte que comme n’importe qui, une fois rentré chez eux ces familles enfilent leur costume d’époux ou parents et ont des occupations on ne peut plus classiques. Préparer à manger, aider leurs enfants à faire leurs devoirs, tout en ayant pleinement conscience de l’importance de croquer la vie à pleines dents.
L’audience
Si « Familles mortelles » a pu ouvrir quelques esprits sur le milieu, le chemin est encore long pour attirer le grand public sur ce terrain. Le format ayant réuni 253 000 téléspectateurs pour son lancement sur 6ter avant de chuter à seulement 147 000 curieux soit 0,7 % de part de marché ce jeudi soir.
Diffusion du 4ème et ultime épisodes jeudi prochain en prime time sur 6ter. Les précédents sont également disponibles en séances de rattrapage sur Salto et 6play.
DROUIN ALICIA