Avec le choc provoqué par l’invasion de l’Ukraine par son puissant voisin, l’occident a opté pour une réponse ferme et rapide vis-à-vis de la Russie. Nombreuses sont les enseignes américaines ou européennes qui cessent toute activité économique dans la fédération russe. Dans cet ensemble, le monde du jeu vidéo aussi est appelé à se positionner.
Le fait est que le vice-premier ministre Ukrainien en personne, M. Federov, a directement interpellé l’ensemble des éditeurs et développeurs. Dans un tweet adressé directement aux comptes Xbox et PlayStation, il demande à toutes les firmes en lien avec le jeu vidéo et l’e-sport d’annuler les évènements, bloquer les comptes exclure les joueurs russes et biélorusses. L’Ukraine engage donc la guerre du soft power, et son gouvernement y a déjà trouvé des alliés.
Les uns après les autres, les éditeurs quittent la Russie
Electronic Arts annonce suspendre la vente de ses jeux et produits dématérialisés en Russie, ainsi qu’en Biélorussie. C’est le cas dès maintenant sur son portail Origin, et l’éditeur discute avec Steam et d’autres plateformes pour retirer tout jeu de ces marchés. EA évoque aussi des changements dans les simulations sportives FIFA et NHL : NHL 22 supprimera bientôt toutes les équipes russes. Après tout, ces sélections ont déjà été exclues dans la réalité. L’entreprise ne compte pas en rester là et réfléchit à d’autres sanctions.
La Pologne, directement voisine de l’Ukraine et de la Biélorussie, est concernée au premier chef par la situation. Bloober Team, studio polonais auteur du jeu d’épouvante The Medium, a lui aussi demandé à Steam de retirer tous ses titres de Russie et de Biélorussie. Le développeur dit “comprendre que cette décision va affecter des joueurs qui n’ont rien à voir avec cette guerre”, mais ajoute que chaque acte compte pour mettre fin à la guerre. Il appelle à la “résistance mondiale” et n’entend pas “rester neutre”.
Chez KoeiTecmo, pas de boycott, mais l’éditeur japonais fait un don de 500’000 dollars à l’agence des Nations Unies pour les réfugiés. Une annonce qui semble plus faible car sans lien direct avec le conflit. En tout état de cause, KoeiTecmo déclare “prier pour la paix et la stabilité”. Ubisoft a décidé de mobiliser un million d’euros pour l’aide humanitaire, avant de cesser toute vente en Russie une semaine après. Activision-Blizzard fait de même : plus de Call of Duty pour les russes.
Du Japon comme des USA, les livraisons de consoles s’arrêtent
Microsoft a répondu par le voix de son président M. Smith. La firme américaine se dit “horrifiée, triste et en colère” devant l’invasion. Microsoft suspend tous ses produits et services en Russie, et propose une aide active au gouvernement ukrainien en matière de cybersécurité. Ses services annoncent avoir agit en protection de cyberattaques visant “plus de 20 organismes gouvernementaux, techniques au financiers” en Ukraine. Microsoft protègera également les ONG d’éventuelles cyberattaques.
Deuxième acteur directement contacté par M. Federov, Sony a annoncé à l’issue de son récent State of Play qu’il fermait le PlayStation Store en Russie, que plus aucune console n’est livrée là-bas et que le lancement de sa grande simulation automobile Gran Turismo 7 y était annulé.
Dernier des trois grands, Nintendo a décidé de suspendre le paiement en rouble sur le Nintendo eShop, qui est actuellement en maintenance pour une durée indéterminée. Ironiquement, le constructeur “s’excuse pour la gêne occasionnée”. De même, la firme de Kyoto cesse les livraisons de consoles en Russie “à cause des incertitudes logistiques dans le région”. Bizarrement, à aucun moment Nintendo n’affiche un clair soutien à l’Ukraine. Encore plus bizarrement, le big N repousse sine die la sortie de Advance Wars 1+2 Boot Camp… dans le monde entier! Advance Wars est certes un jeu de stratégie militaire, mais à l’univers cartoon qui représente en rien la réalité. Personne n’a entendu Activision-Blizzard dire qu’il suspendait les serveurs de Call of Duty.