Joie, c’est l’émotion qui ressort quand on découvre l’ensemble du cinquième album de Joyce Jonathan. Un artiste, femme et jeune maman comblée cueillant en toute simplicité un bouquet de nature solaire et harmonieux qui flaire bon « Les p’tites jolies choses » réconfortantes de la vie. Chronique musicale.
À l’aube d’un nouveau printemps
On l’a connu désabusée par l’amour, impatiente de trouver sa place ou simplement « Le bonheur » comme elle le chantait si bien il y a sept ans de cela. Une artiste qui semble du haut de ses 32 printemps semble avoir finalement trouvé cette précieuse clé inspirante dans « Les p’tites jolies choses » du quotidien. L’odeur du café le matin, la couleur du ciel, jusqu’au plus simple du monde « Bonjour au revoir » à ses voisins. « Tout le monde est plein d’espoir » scande-t-elle en ouvrant le premier volet de sa demeure familiale avec vue dégagée sur un champ de tournesols. Mais c’est avec le single du même nom que l’album qu’elle avait annoncé son nouvel état d’esprit léger, guilleret. Une petite ritournelle optimiste pleine de fraîcheur et d’allégresse donnant le ton à cet album célébrant les bons côté de la vie et de l’amour. Et si comme beaucoup cette méditerranéenne d’origine préfère le soleil et la chaleur cela ne l’empêche pas de trouver du réconfort malgré le spleen d’une « Comptine d’automne » attendant que défile le cycle naturel des saisons. Cueillir du bon dans chaque instant, tout en acceptant ses petites imperfections et celles des autres, une leçon que semble avoir tirée la chanteuse de sa renaissance. Une jeune femme épanouie, libérée de tout artifice qui a appris à se détacher de ses idées reçues pour composer avec ses états d’âme. Amenant sans retouche de la beauté sonore en toute simplicité sur ce projet organique réalisé entièrement avec de vrais instruments. Du piano, au ukulélé, en passant par des cuivres et cordes pour une totale émotion brute. De l’authenticité c’est d’ailleurs ce qu’elle propose sur la piste pop-folk « T’es beau, t’es beau ». Une ode à l’acceptation de soi invitant chacun à faire tomber les masques pour se montrer tel que l’on est. Sans filtre ni «Cliché », dont elle en a « Assez », Joyce Jonathan dessine par tranches de vie son sentiment présent, une réalité accessible à tous. S’émancipant des apparences et jugements, bel et bien résolue à ne pas plaire à tout le monde.
Un bonheur en cache un autre
« Je suis bien, je suis bien avec moi-même, C’est ce qui me rend bien plus à même, De pouvoir dire je t’aime à ceux que j’aime » murmure-t-elle avec douceur à « Celui que j’aime ». Une éternelle passionnée de l’amour « à la vie comme à la mort » prenant la main de Jason Mraz sur un duo romantique vantant les plaisirs de la vie de couple. «Nous deux, ensemble, Main dans la main, Sentir, ta peau, Au petit matin » se réveille-t-elle noyée dans « Tes yeux ». « Je peux le dire, je vois tout dans tes yeux, J’ai beau te dire ça ira ou même je ne sais pas, Je le pensais à chaque fois » roucoule-t-elle en faisant référence une dernière fois à ses anciennes déceptions sentimentales.
« J’sais pas si je repasserai par là, Peut-être pas, J’sais plus si j’fais bien d’éviter ta rue, J’sais pas si demain je te recroisais à son bras, J’sais même plus vraiment si on aurait dû » adresse-t-elle sans regret ni remords à un ex depuis son piano. Avançant à présent sereinement dans son cocon construit entre « Quatre murs et un toi ». Une bulle d’oxygène à bâtir n’importe où tant que l’on est avec la bonne personne. Un compagnon actuel avec qui la jeune maman a eu « Une petite fille » annoncée à son public durant sa grossesse par cette berceuse. Une tendre déclaration à celle devenue depuis un an maintenant le ciment de son bonheur.
Une face B avec Ibrahim Maalouf
C’est quoi ? L’EP «Toi et moi » dit la face rouge élaboré en collaboration avec Ibrahim Maalouf. Un mini-album sorti en parallèle complétant le projet dans son entiéreté. Une rencontre entre son univers et celui du prodigieux trompettiste, née lors du concert évènement des dix ans de carrière de la chanteuse. Six pistes douces et intimes harmonisées de sonorités live jazzy. Dont « J’m’en vais pas », petite comptine berçante faisant résonner l’instinct maternel de Joyce Jonathan rassurant sa fille lors de moments de séparation.
DROUIN ALICIA