Finaliste marquant et surtout étonnant de « The Voice » saison 10, Jim Bauer revient un an plus tard surprendre le public. Un talent haut en couleurs immortalisant son interprétation mélancolique donnant une toute autre dimension au populaire « Tata Yoyo » d’Annie Cordy.
Chapeau l’artiste
Ce qui n’était au départ qu’une simple plaisanterie est en train de devenir un nouveau point de départ pour Jim Bauer. Un artiste à quelques semaines de sortir son premier album baptisé sobrement « Jim » après des années de passion et travail. Un disque attendu le 15 avril prochain, officialisé par la sortie version studio de sa reprise de « Tata yoyo » qui a marqué les esprits. Un choix logique et malin pied de nez à sa participation très remarquée à « The Voice 10 ». Un candidat de terrain habitué à interpeler les passants qui a fait retourner sur son passage trois coachs dont Marc Lavoine son favoris dont il a intégré l’équipe. Arrivé jusqu’en finale face à la gagnante Marghe dont il vient de co-signer le premier single. Une personnalité singulière un peu spéciale qui a plus d’une fois cassé les codes. Une folie et créativité débordante devenues peu à peu sa marque de fabric’. Point d’orgue de son aventure donc : son hallucinante performance vocale et visuelle sur le festif « Tata Yoyo » d’Annie Cordy datant de 1980. Un choix de chanson totalement improbable sur le papier, d’autant plus audacieux en raison de son interprétation mélancolique. À l’origine une simple blague entre copains, devenue un grand moment d’émotions. Et si le grand chapeau de « la folle de Rio » n’abritait pas qu’une joyeuse épicurienne au grain de folie ? Un sens perçu et souligné par Jim Bauer. Une direction que ce dernier met un peu plus en valeur via sa pochette de single forme d’un portrait cérémonieux de lui en noir et blanc. Un cliché plus réaliste que nature réalisé par Nikos Aliagas immortalisant la sortie de scène de ce moment si déterminant de sa vie. « Tata yoyo, Qu’est ce qu’y a sous ton grand chapeau ? Tata Yoyo, Dans ma tête y’a des tas d’oiseaux » murmure-t-il solennellement de son timbre éraillé. Choisissant sans changer un seul mot le parti pris d’une réorchestration intimiste comme il l’avait si bien fait lors de son épreuve des KO. Un registre à contre pied de l’originale mettant en avant le sens profond de ce classique du répertoire populaire aux airs de carnaval. «Personne n’avait compris cette chanson comme ça, on ne savait pas que cette chanson avait cette dimension. C’est un délire, mais ça marché » avait d’ailleurs tenu à réagir Florent Pagny totalement emballé par sa proposition. Rejoint par les téléspectateurs partis hâtivement un peu moqueurs à l’écoute des premiers mots de Jim Bauer. Un public finalement transporté et convaincu par la nouvelle dimension de ce succès de variété française qui après avoir fait danser des générations entières, émouvra certainement les suivantes.
DROUIN ALICIA