Arifureta a acquis une base de fans impressionnante depuis la diffusion de la première saison de l’anime en 2019. Les auteurs remettent donc le couvert en 2022 avec une saison 2 attendue. La première ne nous ayant pas convaincu, la question était de savoir s’il y aurait une inflexion capable de relever l’intérêt de cette adaptation.
Autant le dire toute de suite, difficile de relever notre appréciation tant l’anime perd le téléspectateur dès le début. Replaçons donc l’histoire : le héros Hajime Nagumo a été transporté avec toute sa classe dans un monde parallèle médiéval et heroic fantasy. Celui-ci chute dans un donjon et entame une longue période de survie, seul. Cet entraînement dans des conditions extrêmes le rend super fort et il revient finalement à la surface avec de nouvelles alliées : Yue, Tio, Shea et Myu.
Une narration proprement incompréhensible
Dans cette saison 2, le groupe est rejoint par Kaori, camarade de classe d’Hajime dans le monde réel. Ils arrivent dans un désert et les ennuis commencent, dans tous les sens du terme. L’animé souffre d’un grave manque de cohérence : Hajime et sa troupe passent d’un donjon à l’autre sans transition, raison ou même explication. Il n’y a aucun fil rouge, on ne sait pas pourquoi ils se retrouvent dans ces lieux ou s’ils y accomplissent quelque chose! Un rappel des grands enjeux de la première saison aurait été un minimum, car on ne comprend vraiment rien.
Et puis il y a toujours trop de personnages. Huit personnages principaux et quasiment autant de secondaires, ça se gère dans un light novel, mais c’est intenable dans une saison de douze épisodes. La plupart ne font quasiment rien et c’est forcément de la déception pour les fans de l’un ou de l’autre. Kaori n’a aucun rôle, aucun. Elle est juste là pour se prendre un râteau sur un navire fantôme! On a connu plus constructif… Idem pour Shizuku, l’épéiste présentée comme une héroïne de premier plan depuis le début de la série : aucun rôle actif. Et que dire de la Valkyrie Noint qui sort de l’histoire à peine deux épisodes après sa première apparition…
Au final, on a là un show bêtement centré sur le héros qui fait absolument tout. Les dames apprécieront certainement mais ça reste quand même extrêmement plat, aussi comparé à la première saison qui avait des phases bien définies, équilibrées et une gradation dans le scénario. Ici, le rythme de l’histoire est exécrable : trop de temps passé sur du sentimentalisme (un épisode complet sur les états d’âme de Kaori) ou les prémices de la deuxième moitié. En plus, cette deuxième saison se permet de recycler grossièrement l’humour de la première, qui ne prend plus du tout vu que l’effet de surprise a disparu. Pas non un gros volume de fan service, ce qui n’aurait pourtant été pas compliqué à réaliser.
Bilan technique toujours insuffisant
Trois fois hélas, l’action ne relève pas le niveau. Le studio d’animation a beau avoir changé au profit du studio MOTHER, les combats sont apathiques. MOTHER est relativement récent (créé en 2019), donc on pourrait presque les excuser si le tableau n’était pas aussi dérisoire. Les scènes d’actions sont hachées, et surtout prévisibles à l’extrême. On le sait, Arifureta déborde de héros super forts qui ne craignent personne, mais là on arrive au point où l’absence de suspense condamne à l’ennui.
Des méchants sans charisme se font inévitablement battre à plate couture dans un festival d’attaques mollassonnes de part et d’autre, avec par dessus le marché une tonne d’incohérences et de facilités qui prouvent que rien n’est construit. On se demande d’où vient cette magie, bien pratique, qui permet aux héros de se tenir en l’air, comme ça! Ce n’est qu’un exemple des nombreuses inepties qui font des combats pauvres, à sens unique et qui n’ont ni queue ni tête. Dans la première saison, on était dans la déception. Là, on est dans le désastre.
On ne sait pas trop comment Arifureta saison 2 a pu faire pire que la première, mais c’est tristement le cas. C’est une nouvelle preuve qu’on ne peut pas transposer directement un light novel en animé, le rythme de ces deux formes de divertissement est vraiment trop différent. A vouloir suivre grossièrement les étapes du roman, les épisodes s’enchaînent sans logique et l’attention n’est pas portée suffisamment sur l’action et les scènes capitales. En somme, Arifureta n’a encore une fois pas été vraiment “adapté” pour l’écran, c’est-à-dire qu’il ne se concentre pas sur le visuel et l’émotionnel comme il serait nécessaire.
Arifureta, From Commonplace to World’s Strongest
Réalisation : MOTHER
Diffusion : Wakanim
Hiver 2022 (saison 2)
Genre : Isekai, Humour